Pas assez de preuves sont disponibles pour permettre des conclusions sur la question de savoir si l'association de corticostéroïdes inhalés (CSI) et de bêta2-agonistes à action prolongée (BAAP) est équivalente ou supérieure à un placebo ou à la monothérapie par CSI pour le traitement d’un état stable ou d’une exacerbation (poussée) de bronchectasie (Annexe 2).
Question de cette revue : existe-t-il des preuves disponibles pour démontrer que la combinaison CSI+BAAP est supérieure à un placebo ou à la monothérapie aux CSI pour le traitement de la bronchectasie stable ou en état de crise chez les enfants et les adultes ?
Caractéristiques de l'étude : une petite étude monocentrique non aveugle, ayant comparé l'inhalation de CSI+BAAP aux CSI à haute dose.
Résultats principaux : une seule étude a montré certains bénéfices de la combinaison CSI+BAAP inhalée par rapport à une forte dose de CSI en termes d’indices de stabilité clinique tels que la dyspnée (essoufflement), les jours sans toux et le nombre d'exacerbations, mais elle n’a pas réussi à démontrer une amélioration significative de la fonction ou de la microbiologie pulmonaire. Aucune donnée n'est disponible sur les enfants atteints de bronchectasie ou les adultes atteints de bronchectasie pendant une phase d’exacerbation. Jusqu'à ce que d'autres preuves soient disponibles, nous recommandons que l'utilisation de la combinaison CSI+BAAP soit individualisée en fonction de la présence ou d’une probable coexistence de caractéristiques de l'asthme et de risques dus à des médicaments.
Qualité des preuves : cette revue est basée sur une seule étude, d'où une qualité des preuves substantiellement limitée.
En résumé : la décision d'utiliser une combinaison CSI+BAAP dans la bronchectasie doit être effectuée pour les patients individuels sur la base de la présence ou de l'absence d’une hyperréactivité bronchique, jusqu'à ce que d'autres essais contrôlés randomisés soient réalisés pour répondre à cette importante question.
Chez les adultes atteints de bronchectasie sans asthme coexistant, dont l’état est stable, un seul essai de petite taille avec un risque de biais élevé suggère qu’une combinaison CSI+BAAP peut améliorer la dyspnée et augmenter le nombre de jours sans toux en comparaison avec des CSI à haute dose. Aucune donnée n’est fournie sur l’intérêt de l'utilisation de la combinaison CSI+BAAP chez les adultes atteints de bronchectasie pendant une exacerbation aiguë, ou chez les enfants atteints de bronchectasie stable ou dans un état aigu. L'absence de preuves de bonne qualité signifie qu'il pourrait être nécessaire de tenir compte, dans la prise de décisions d'utiliser ou d’interrompre les traitements combinés CSI+BAAP chez les personnes atteintes de bronchectasie, de la présence ou de l'absence d'hyperréactivité coexistante des voies respiratoires et des événements indésirables associés à la combinaison CSI+BAAP.
La bronchectasie est un facteur majeur de la morbidité respiratoire chronique et de la mortalité dans le monde. Une respiration sifflante, d'autres symptômes asthmatiques et une hyperréactivité bronchique peuvent se produire chez les personnes atteintes de bronchectasie. Les médecins utilisent souvent des traitements de l'asthme chez les patients atteints de bronchectasie.
Évaluer les effets des bêta2-agonistes à action prolongée (BAAP) inhalés combinés à des corticostéroïdes inhalés (CSI) chez les enfants et les adultes atteints de bronchectasie pendant (1) les exacerbations aiguës et (2) l'état stable.
Le groupe Cochrane sur les voies respiratoires a effectué des recherches dans le registre d'essais spécialisé de ce groupe, qui contient des références identifiées dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE et d'autres bases de données. Le groupe Cochrane sur les voies respiratoires a effectué les dernières recherches en octobre 2013.
Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) de la combinaison CSI+BAAP par rapport à un témoin (placebo, absence de traitement, ou CSI en monothérapie) chez les enfants et les adultes atteints de bronchectasie non liée à la mucoviscidose (MV).
Deux auteurs de la revue ont extrait les données de manière indépendante en utilisant les procédures méthodologiques standard prévues par la Collaboration Cochrane.
Nous n'avons trouvé aucun ECR comparant des combinaisons CSI+BAAP avec un placebo ou des soins habituels. Nous avons inclus un ECR qui comparait une combinaison CSI+BAAP à des CSI à haute dose chez 40 adultes atteints de bronchectasie sans MV ni asthme coexistant. Tous les participants recevaient pendant trois mois un traitement par du dipropionate de budésonide à haute dose (1 600 microgrammes). Après trois mois, les participants étaient randomisés pour recevoir pendant trois mois soit du dipropionate de budésonide à haute dose (1 600 microgrammes par jour), soit une combinaison de budésonide avec du formotérol (640 microgrammes de budésonide et 18 microgrammes de formotérol). L'étude n’était pas en aveugle. Nous avons jugé qu'il s'agissait d'un ECR avec un risque de biais globalement élevé. Les données analysées dans cette revue ont montré que ceux ayant reçu une combinaison de CSI+BAAP (en état stable) présentaient un indice de dyspnée de transition (différence moyenne (DM) 1,29, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,40 à 2,18) et un nombre de jours sans toux (DM 12,30, IC à 95 % 2,38 à 22,2) significativement meilleurs par rapport à ceux recevant des CSI après trois mois de traitement. Aucune différence significative n'a été notée entre les groupes dans la qualité de vie (DM -4,57, IC à 95 % -12,38 à 3,24), le nombre d'hospitalisations (rapport des cotes (RC) 0,26, IC à 95 % 0,02 à 2,79), la fonction pulmonaire (volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS1) ou la capacité vitale forcée (CVF)). Les investigateurs rapportaient 37 événements indésirables dans le groupe des CSI versus 12 événements dans le groupe CSI+BAAP mais ne mentionnaient pas le nombre d'individus présentant des événements indésirables. Par conséquent, les différences entre les groupes n'ont pas été incluses dans les analyses. Nous avons évalué la qualité globale des données comme étant faible.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Financeurs pour le Canada : Instituts de Recherche en Santé du Canada, Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, Fonds de recherche du Québec-Santé et Institut National d'Excellence en Santé et en Services Sociaux; pour la France : Ministère en charge de la Santé