Entre la chirurgie et l'observation, laquelle est la meilleure option chez les personnes atteintes d'un grave traumatisme fermé du foie ?

Contexte

Le foie est l'organe le plus souvent touché lors d'une blessure à l'abdomen. Les blessures abdominales sont généralement causées par un accident de la circulation, une chute, un coup de poing dans l'estomac, ou encore par d'autres causes. Une personne gravement blessée à l'abdomen a un risque de décès de 10 % à 15 %. Selon les recherches antérieures, le risque de décès suite à une lésion hépatique n'a pas diminué au cours des 30 dernières années.

Les lésions hépatiques sont classées sur une échelle de 1 à 6. Les lésions les moins graves sont de grade 1, alors qu'une lésion de grade 6 est la plus grave. La majorité des personnes souffrant de lésions de grade 6 décèdent. Habituellement, les personnes atteintes de lésions hépatiques de grade 1 et 2 sont placées en observation, afin que l'organisme guérisse naturellement. Les personnes atteintes de lésions de grade supérieur peuvent avoir besoin de chirurgie. Pendant la chirurgie, les médecins peuvent suturer le foie pour l'aider à guérir.

Problématique de la revue

Nous voulions savoir si la chirurgie ou l'observation était mieux pour les personnes atteintes de grave traumatisme hépatique fermé. Les études ont été incluses si elles portaient sur des personnes atteintes de traumatismes du foie de grade 3, 4 ou 5. Nous avons cherché à savoir si des différences étaient perceptibles en termes de décès, de maladie ou de qualité de vie.

Nous avons recherché tout essai contrôlé randomisé entrepris dans le monde entier, sur la chirurgie ou l'observation chez les personnes atteintes de lésions hépatiques de grade 3, 4 ou 5. La recherche d'essais date du 14 avril 2014.

Résultats

Nous n'avons trouvé aucun essai contrôlé randomisé sur ce sujet. Ainsi, aucune étude n'a été incluse dans cette revue.

Conclusion

Des essais sont nécessaires afin que les médecins et les patients puissent s'appuyer sur la recherche lors de la prise de décisions de traitement.

Conclusions des auteurs: 

Il est nécessaire de mener des essais randomisés à grande échelle et de qualité élevée afin d'explorer plus en détail les résultats préliminaires fournis par les modèles animaux et les études cliniques d'observation, qui suggèrent un potentiel effet bénéfique de la prise en charge non opératoire par rapport à la prise en charge opératoire des traumatismes hépatiques fermés de grade élevé.

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Contexte: 

La chirurgie était, dans le temps, le traitement de choix en cas de traumatisme hépatique fermé, mais cette approche a changé progressivement au cours des deux dernières décennies, car l'augmentation de la prise en charge non opératoire des lésions spléniques a entraîné son utilisation également pour les lésions hépatiques. L'amélioration de la surveillance en soins critiques et de la tomodensitométrie, ainsi que l'utilisation plus fréquente des techniques de radiologie interventionnelle, ont contribué à cette évolution vers la prise en charge non opératoire. Les traumatismes hépatiques vont de petites déchirures capsulaires sans lacération parenchymateuse à l'atteinte massive du parenchyme avec lésions majeures des veines hépatiques ou de la section rétrohépatique de la veine cave. En 1994, le comité de classification des lésions organiques de l'association americaine pour la chirurgie du traumatisme (American Association for the Surgery of Trauma, AAST) a révisé l'échelle des lésions hépatiques (Hepatic Injury Scale) qui va maintenant de grade I à VI. Les lésions mineures (grade I ou II) sont les blessures les plus fréquentes du foie (80 % à 90 % de tous les cas) ; les lésions graves vont de grade III à V ; les lésions de grade VI sont souvent incompatibles avec la survie. Dans la littérature médicale, la majorité des patients ayant fait l'objet d'une prise en charge non opératoire présentaient des lésions hépatiques de grades inférieurs. La sécurité de la prise en charge non opératoire des lésions hépatiques de grade élevé, c'est-à-dire des grades IV et V de l'échelle AAST, reste sujet à débat, car une forte incidence de complications hépatiques et extra-abdominales collatérales est toujours décrite.

Objectifs: 

Évaluer les effets de la prise en charge non opératoire, comparativement à la prise en charge opératoire, des traumatismes fermés du foie de grade élevé (III-V).

Stratégie de recherche documentaire: 

La recherche d'essais date du 14 avril 2014. Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les blessures, la Bibliothèque Cochrane, Ovid MEDLINE(R), Ovid MEDLINE(R) In-Process & Other Non-Indexed Citations, Ovid MEDLINE(R) Daily et Ovid OLDMEDLINE(R), Embase Classic+Embase (Ovid), PubMed, ISI WOS (SCI-EXPANDED, SSCI, CPCI-S & CPSI-SSH), des registres d'essais cliniques et des actes de conférence, et avons vérifié des références bibliographiques.

Critères de sélection: 

Tous les essais randomisés comparant la prise en charge non opératoire à la prise en charge opératoire des traumatismes hépatiques fermés de grade élevé.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont appliqué indépendamment les critères de sélection aux rapports d'étude pertinents. Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard définies par la Collaboration Cochrane.

Résultats principaux: 

Nous n'avons trouvé aucun essai contrôlé randomisé sur la prise en charge non opératoire par rapport à la prise en charge opératoire des traumatismes hépatiques fermés de grade élevé.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.