Contexte
La schizophrénie est un trouble psychiatrique qui implique des symptômes psychotiques tels que des distorsions de pensée et de perception, un affect émoussé et des troubles du comportement. Il est important que les patients présentant un premier épisode psychotique soient correctement diagnostiqués le plus tôt possible. Plus la schizophrénie est diagnostiquée tôt, et meilleurs sont les résultats du traitement. Cependant, d'autres maladies ont parfois des symptômes psychotiques similaires à la schizophrénie, par exemple le trouble bipolaire. Cette revue systématique examine l'exactitude d'un type de technique d'imagerie du cerveau appelée morphométrie voxel-à-voxel (VBM, de l'anglais Voxel-Based Morphometry) dans le diagnostic de la schizophrénie chez les personnes qui présentent un premier épisode psychotique. La VBM est utilisée pour mesurer des différences dans la structure du cerveau chez les personnes atteintes de différents types de psychose. Ces différences pourraient être utilisées pour établir un diagnostic.
Caractéristiques des études
Les données sont à jour jusqu'à décembre 2013. Nous avons trouvé quatre études qui utilisaient la VBM chez 275 adolescents et adultes présentant un premier épisode psychotique. Une étude a recruté des participants à l'hôpital, une autre dans une clinique externe et une troisième dans les services psychiatriques hospitaliers et ambulatoires, tandis que la quatrième étude n'a pas signalé le contexte. L'âge moyen des participants variait entre 18,6 et 27,1 ans. Seules deux études rapportaient le sexe des participants ; les deux incluaient des participants des deux sexes.
Qualité des preuves
La qualité des études a été jugée assez bonne dans l'ensemble. Elle était cependant imprécise dans certains cas, principalement parce que trois des études ne décrivaient pas suffisamment la méthode de traitement des images VBM. L'applicabilité de l'ensemble des études était sujet à préoccupation, puisque dans aucune des études la VBM n'était utilisée pour diagnostiquer la schizophrénie mais pour caractériser des différences dans la matière grise du cerveau.
Principaux résultats
Les quatre études identifiées utilisaient la VBM chez des adolescents et des adultes présentant un premier épisode psychotique, mais dans le but de décrire la structure du cerveau et non pour établir un diagnostic. Il n'existe donc aucune preuve pour soutenir l'utilisation de la VBM pour diagnostiquer la schizophrénie chez les patients présentant un premier épisode psychotique.
Aucune preuve ne vient appuyer, à l'heure actuelle, l'utilisation du modèle de changements cérébraux observés dans les études de la VBM pour diagnostiquer la schizophrénie (par opposition à d'autres troubles psychotiques) chez les patients présentant un premier épisode psychotique. La VBM a le potentiel de discriminer entre les catégories de diagnostic, mais les méthodes permettant de le faire de manière fiable sont actuellement en évolution. En outre, le manque d'applicabilité de l'utilisation de la VBM à la pratique clinique dans les études à ce jour limite l'utilité de la VBM comme aide au diagnostic pour différencier la schizophrénie des autres types de présentations psychotiques chez les personnes présentant un premier épisode de psychose.
La schizophrénie est un trouble psychiatrique qui implique des distorsions de pensée et de perception, un affect émoussé et des troubles du comportement. Plus la psychose reste longtemps inaperçue et non traitée, et plus graves en sont les répercussions sur la récidive et le rétablissement. Des données probantes suggèrent que les services d'intervention précoce peuvent aider, et des techniques de diagnostic pouvant contribuer à une intervention précoce pourraient avoir une utilité clinique dans de telles situations. Le test à l'étude dans cette revue est une technique d'analyse structurelle de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) appelée morphométrie voxel-à-voxel (VBM) qui estime la répartition du volume de tissu de matière grise sur plusieurs régions du cerveau. Cette revue systématique est un examen exploratoire du potentiel diagnostic de la VBM à titre d'outil supplémentaire dans l'examen clinique des patients présentant un premier épisode psychotique pour établir si la personne progressera vers le développement de la schizophrénie, par opposition à d'autres types de psychose.
Déterminer si la VBM appliquée au cerveau peut être utilisée pour différencier la schizophrénie des autres types de psychose chez les participants qui ont reçu un diagnostic clinique de premier épisode psychotique.
En décembre 2013, nous avons actualisé une recherche précédente (de mai 2012) de MEDLINE, EMBASE et PsycInfo via OvidSP.
Nous avons inclus toute étude rétrospective et prospective ayant sélectionné de façon consécutive ou aléatoire des participants adolescents et adultes (< 45 ans) présentant un premier épisode de psychose, et ayant évalué la précision diagnostique de la VBM pour différencier la schizophrénie d'autres psychoses, comparativement à un diagnostic clinique posé par un professionnel de la santé mentale qualifié, avec ou sans l'utilisation de critères opérationnels standard ou de listes de contrôle des symptômes. Nous avons exclu les études chez les enfants et chez les participants adultes souffrant de troubles organiques du cerveau ou qui étaient à risque élevé de schizophrénie, en raison d'une prédisposition génétique par exemple.
Deux auteurs ont évalué les références trouvées en vue de leur éventuelle inclusion. Nous avons évalué la qualité des études en utilisant l'outil QUADAS-2. En raison d'un manque de données, nous n'avons pas pu extraire des tableaux de données 2 x 2 pour chaque étude, ni entreprendre une méta-analyse.
Nous avons inclus dans la revue quatre études avec un total de 275 participants présentant un premier épisode psychotique. La VBM n'était utilisée pour diagnostiquer la schizophrénie dans aucune des études, mais pour quantifier l'amplitude des différences de volume de matière grise. Par conséquent, aucune des études incluses ne rapportait des données pouvant être utilisées dans l'analyse, et nous avons donc produit un résumé narratif des résultats de chaque étude.
Traduction : Cochrane France