Principaux messages
- nous n'avons pas trouvé d'essais contrôlés randomisés permettant de répondre à notre question
- il existe un besoin de données probantes de haute qualité pour comparer les bénéfices et les risques de l'anesthésie générale par rapport à l'anesthésie locorégionale chez les personnes subissant une réparation endovasculaire d'un anévrisme de l'aorte.
Qu'est-ce qu'un anévrisme de l’aorte ?
Lorsque le diamètre des artères ou des veines dépasse une certaine taille, on parle d'anévrisme. Les anévrismes qui continuent de croître au-delà d'une certaine taille risquent d'éclater. L'aorte est la plus grande artère du corps, et les personnes souffrant d'une rupture d'anévrisme aortique courent un risque élevé de complications graves, telles que la mort.
Comment traite-t-on les anévrismes de l’aorte ?
Pour traiter ou réparer un anévrisme de l’aorte, le chirurgien peut pratiquer une incision dans le thorax et l'abdomen de la personne pour exposer l'anévrisme et le remplacer par un matériau synthétique, appelé greffon. C'est ce qu'on appelle une réparation ouverte de l'anévrisme de l’aorte. Le chirurgien peut également utiliser une radiographie (ou une technologie similaire) pour le guider lorsqu'il insère le greffon par de petites incisions dans les artères de la personne, évitant ainsi une grande incision chirurgicale. C'est ce que l'on appelle la réparation endovasculaire de l'anévrisme de l’aorte.
Les personnes qui subissent une réparation endovasculaire de l'anévrisme de l’aorte peuvent avoir une anesthésie générale, au cours de laquelle elles sont placées dans un coma temporaire et dépendent d'une machine pour respirer (communément appelé sommeil). Les avantages de cette approche anesthésique sont que l'anesthésiste peut contrôler les voies respiratoires de la personne et que le chirurgien sait que la personne ne bougera pas pendant les phases délicates de l'opération. Cependant, il existe également un risque d'hypotension, de caillots sanguins et de problèmes respiratoires pendant ou après l'opération. Il est également possible de recevoir des médicaments pour contrôler la douleur et l'anxiété liées à l'intervention chirurgicale sans avoir à s'endormir. C'est ce qu'on appelle l'anesthésie loco-régionale. L'avantage de cette approche est que la personne évite les risques de l'anesthésie générale. Cependant, l'anesthésie locorégionale exige que la personne coopère pleinement pendant l'opération et reste allongée, et le fait d'être éveillée pendant l'opération peut lui causer un inconfort significatif.
Que voulions-nous découvrir ?
Nous voulions savoir si l'anesthésie générale présentait des bénéfices ou des risques par rapport à l'anesthésie locorégionale pour les personnes qui subissent une réparation endovasculaire d'un anévrisme de l'aorte.
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recherché toutes les études randomisées comparant l'utilisation de l'anesthésie générale à celle de l'anesthésie locorégionale chez des personnes devant subir une réparation endovasculaire d'un anévrisme de l’aorte. Dans les essais contrôlés randomisés, les traitements reçus sont décidés au hasard, ce qui permet d'obtenir les données probantes les plus fiables sur les effets des traitements.
Qu’avons-nous trouvé ?
Nous n'avons pas trouvé d'essais contrôlés randomisés répondant aux critères d'inclusion de notre revue. Il n'est donc pas possible de tirer des conclusions sur les bénéfices ou les risques de l'anesthésie générale par rapport à l'anesthésie locorégionale pour le traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte. Cela signifie qu'il est nécessaire de réaliser des essais contrôlés randomisés pour fournir des données probantes sur les bénéfices ou les risques, afin d'aider à la prise de décision.
Ces données probantes sont-elles à jour ?
Ces données probantes sont en à jour jusqu'au 11 mars 2022.
Nous n'avons pas identifié d'essais contrôlés randomisés comparant l'anesthésie générale à l'anesthésie locorégionale pour la réparation endovasculaire de l'anévrisme aortique. Il n'y a actuellement pas suffisamment de données probantes de haute qualité pour déterminer les bénéfices ou les risques de l'une ou l'autre approche anesthésique lors d'une réparation endovasculaire d'anévrisme aortique. Des essais prospectifs randomisés bien conçus, avec des critères de jugement cliniques pertinents, sont nécessaires pour répondre de manière adéquate à cette question.
Les anévrismes aortiques se produisent lorsque l'aorte, la plus grande artère du corps, augmente de volume. Ils peuvent se produire dans l'aorte thoracique ou dans l'aorte abdominale. Les approches pour réparer les anévrismes aortiques comprennent l'exposition directe de l'aorte et le remplacement du segment malade par une réparation ouverte ou une réparation endovasculaire. La réparation endovasculaire utilise un guidage par fluoroscopie pour accéder à l'aorte et mettre en place un dispositif qui exclue le segment anévrismal de l'aorte sans nécessiter une grande incision chirurgicale. La réparation endovasculaire peut être effectuée sous anesthésie générale, au cours de laquelle le patient inconscient est paralysé et dépend d'une machine anesthésique pour maintenir les voies respiratoires et fournir de l'oxygène aux poumons, ou sous anesthésie locorégionale, pour laquelle des médicaments sont administrés afin de fournir à la personne une sédation et un contrôle de la douleur suffisants sans nécessiter d'anesthésie générale. Alors que les personnes sous anesthésie générale sont plus susceptibles de rester immobiles pendant l'opération et ont un bon contrôle des voies respiratoires en cas de complications imprévues, l'anesthésie locorégionale est associée à moins de complications postopératoires dans certaines études. On ne sait toujours pas quelle technique anesthésique est associée à de meilleurs pronostic après réparation endovasculaire d'anévrismes aortiques.
Évaluer les bénéfices et les risques de l'anesthésie générale par rapport à l'anesthésie locorégionale pour la réparation endovasculaire de l'anévrisme aortique.
Nous avons utilisé les stratégies de recherche standard et approfondies de Cochrane. La dernière recherche a eu lieu le 11 mars 2022.
Nous avons recherché tous les essais contrôlés randomisés qui ont évalué les effets de l'anesthésie générale par rapport à l'anesthésie locorégionale pour les réparations endovasculaires d'anévrisme aortique.
Nous avons utilisé les méthodes standard de Cochrane. Nos critères de jugement principaux étaient : la mortalité toutes causes confondues, la durée du séjour à l'hôpital, la durée du séjour en unité de soins intensifs. Nos critères de jugement secondaires étaient : l'incidence des endofuites, la nécessité d'une réintervention, l'incidence de l'infarctus du myocarde, la qualité de vie, l'incidence des complications respiratoires, l'incidence de l'embolie pulmonaire, l'incidence de la thrombose veineuse profonde et la durée de l'intervention. Nous avons prévu d'utiliser la méthodologie GRADE pour évaluer le niveau de confiance des données probantes pour chaque critère de jugement.
Nous n'avons trouvé aucune étude, publiée ou en cours, répondant à nos critères d'inclusion.
Post-édition effectuée par Julien Fessler et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr