Pourquoi est-ce important ?
L'odorat est essentiel pour apprécier les odeurs et les goûts, et il est important pour la sécurité. Au cours de la pandémie de la COVID-19, l'accent a été mis de plus en plus sur le changement de l'odorat comme l'un des symptômes précoces associés à l'infection. Il peut s'agir d'une réduction, d'un changement ou d'une perte totale de l'odorat. Pour la plupart des gens, cette situation est temporaire, mais pour certains, elle dure des semaines, voire des mois. Si une personne a perdu son odorat pendant une longue période (plus de quatre semaines après avoir eu la COVID-19), nous ne savons pas s'il existe des traitements qui pourraient aider à le récupérer.
Comment avons nous identifié et évalué les données probantes ?
Nous avons effectué des recherches dans la littérature médicale, identifié les études pertinentes et résumé les résultats. Nous avons évalué la qualité des études ainsi que le niveau de confiance des données probantes. Les facteurs ayant une influence sont la taille des études, les méthodes utilisées pour les réaliser et la manière dont les résultats ont été rapportés par les chercheurs. Sur cette base, nous avons classé les données probantes comme étant d'un niveau de confiance très faible, faible, modéré ou élevé.
Ce que nous avons trouvé
Nous avons trouvé deux petites études à inclure dans la revue, incluant un total de 30 personnes. Tous les participants avaient des problèmes d'odorat qui duraient depuis au moins quatre semaines, et qui avaient commencé suite à une infection par la COVID-19. Les problèmes d'odorat ont été identifiés à l'aide de tests spéciaux d'identification des odeurs réalisés par l'équipe de recherche. Les patients ont été répartis au hasard en deux groupes : ceux qui recevraient un traitement et ceux qui n'en recevraient pas.
Dans une étude, le traitement consistait en une cure de comprimés de corticostéroïdes (« systémique ») et en une irrigation nasale (avec un lavage composé d'un mélange de corticostéroïdes, d'un décongestionnant et d'un agent qui décompose le mucus). La deuxième étude a utilisé une cure d'un supplément connu sous le nom de palmitoyléthanolamide et de lutéoline.
Corticostéroïdes systémiques et irrigation nasale (corticostéroïdes/décongestionnants/mucolytiques intranasaux) comparés à l'absence de traitement
Nous ne savons pas si les comprimés de corticostéroïdes avec irrigation nasale sont meilleurs ou pires que l'absence de traitement pour :
- récupérer l'odorat après 40 jours ;
- changer l'odorat après 40 jours ;
- causer des effets secondaires indésirables.
Ceci est dû au fait que les données probantes que nous avons trouvées étaient d'un niveau de confiance très faible, principalement en raison du fait qu'une seule étude a été identifiée et qu'elle ne comprenait qu'un petit nombre de patients.
Le palmitoyléthanolamide associé à la lutéoline par rapport à l'absence de traitement
Nous ne savons pas si le palmitoyléthanolamide et la lutéoline sont meilleurs ou pires que l'absence de traitement pour :
- récupérer l’odorat après 30 jours ;
- changer l'odorat après 30 jours ;
- causer des effets secondaires indésirables.
Ceci est dû au fait que les données probantes que nous avons trouvées étaient d'un niveau de confiance très faible, principalement en raison du fait qu'une seule étude a été identifiée et qu'elle ne comprenait qu'un petit nombre de patients.
Nous avons trouvé un certain nombre d'autres études en cours de réalisation, mais leurs résultats ne sont pas encore disponibles pour être inclus dans cette revue.
Ce que cela signifie
On ne sait pas si l'utilisation de corticostéroïdes avec irrigation nasale, ou l'utilisation d'un supplément de palmitoyléthanolamide et de lutéoline, pourrait traiter les problèmes d'odorat post COVID-19, ou si ces traitements peuvent potentiellement causer des dommages.
D'autres traitements sont à l'étude. Il s'agit d'une « revue systématique dynamique », ce qui signifie que nous continuerons à rechercher de nouvelles études susceptibles d'être pertinentes et que la revue sera continuellement mise à jour lorsque de nouveaux résultats seront disponibles.
Cette revue est-elle à jour ?
Les données probantes de cette revue Cochrane sont à jour jusqu'en octobre 2021.
Les données probantes concernant l'efficacité et les risques des traitements de la dysfonction olfactive persistante suite à une infection par la COVID-19 sont très limitées. Cependant, nous avons identifié un certain nombre d'essais en cours dans ce domaine. Comme il s'agit d'une revue systématique dynamique, nous mettrons les données à jour régulièrement, à mesure que de nouveaux résultats seront disponibles.
Le dysfonctionnement olfactif est une conséquence courante de l'infection à COVID-19 et les symptômes persistants peuvent avoir un impact profond sur la qualité de vie. À l'heure actuelle, il existe peu d'indications sur la meilleure façon de traiter cette affection. Diverses interventions ont été proposées pour favoriser la guérison, notamment des médicaments et un entraînement olfactif. Cependant, il n'est pas certain qu'une intervention soit bénéfique. Il s'agit d'une mise à jour de la revue de 2021 à laquelle une étude supplémentaire a été ajoutée.
1) Évaluer les bénéfices et les risques de toute intervention par rapport à l'absence de traitement chez les personnes souffrant d'un dysfonctionnement olfactif persistant dû à une infection par la COVID-19.
2) Tenir les données probantes à jour, en utilisant une approche de revue systématique dynamique.
Le coordinateur de recherche documentaire du groupe Cochrane sur l’otorhinolaryngologie a effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l’otorhinolaryngologie, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), Ovid MEDLINE, Ovid Embase, Web of Science, ClinicalTrials.gov, ICTRP et d'autres sources pour les essais publiés et non publiés. La date de la dernière recherche était le 20 octobre 2021.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés (ECR) chez des personnes souffrant de troubles olfactifs liés à la COVID-19 et persistant depuis au moins quatre semaines. Nous avons inclus toute intervention comparée à l'absence de traitement ou à un placebo.
Nous avons utilisé les méthodes standard de Cochrane. Nos critères de jugement principaux étaient la récupération de l'odorat, la qualité de vie liée à la maladie et les effets indésirables graves. Les critères de jugement secondaires étaient le changement de l'odorat, la qualité de vie générale, la prévalence de la parosmie et d'autres effets indésirables (y compris les saignements de nez/pertes de sang). Nous avons utilisé GRADE pour évaluer le niveau de confiance des données probantes pour chaque critère de jugement.
Nous avons inclus deux études avec 30 participants. Les études ont évalué les interventions suivantes : les corticostéroïdes systémiques associés aux corticostéroïdes/mucolytiques/décongestionnants intranasaux et le palmitoyléthanolamide associé à la lutéoline.
Les corticostéroïdes systémiques associés aux corticostéroïdes/mucolytiques/décongestionnants intranasaux par rapport à l'absence d'intervention.
Nous avons inclus un seul ECR avec 18 participants qui ont souffert d'anosmie pendant au moins 30 jours suite à une infection par la COVID-19. Les participants ont reçu un traitement de 15 jours de corticostéroïdes oraux associés à une irrigation nasale (consistant en une solution intranasale de corticostéroïdes/mucolytiques/décongestionnants) ou l’absence d'intervention. Des tests psychophysiques ont été utilisés pour évaluer la fonction olfactive à 40 jours. Il s'agit d'une seule petite étude et pour tous les critères de jugement, le niveau de confiance des données probantes était très faible. Nous ne sommes pas en mesure de tirer des conclusions significatives des résultats numériques.
Le palmitoyléthanolamide associé à la lutéoline comparé à l’absence d'intervention
Nous avons inclus un seul ECR avec 12 participants qui ont souffert d'anosmie ou d'hyposmie pendant au moins 90 jours suite à une infection par la COVID-19. Les participants ont reçu une cure de 30 jours de palmitoyléthanolamide et de lutéoline ou aucune intervention. Des tests psychophysiques ont été utilisés pour évaluer la fonction olfactive à 30 jours. Il s'agit d'une seule petite étude et pour tous les critères de jugement, le niveau de confiance des données probantes était très faible. Nous ne sommes pas en mesure de tirer des conclusions significatives des résultats numériques.
Post-édition effectuée par Andrea Moreno et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr