La cirrhose du foie est une maladie évolutive chronique qui est généralement causée par une consommation excessive d'alcool ou une infection liée à une hépatite C. Les tissus hépatiques sont remplacés par du tissu conjonctif, ce qui entraîne une perte de la fonction hépatique. Les personnes atteintes d'une cirrhose du foie peuvent développer des varices (vaisseaux sanguins dilatés ou variqueux) dans l'œsophage. Les varices hémorragiques peuvent menacer le pronostic vital. L'hormone somatostatine ou des médicaments similaires tels que l'octréotide et la vapréotide peuvent être utilisés pour essayer d'arrêter l'hémorragie. La revue des 21 essais (totalisant 2588 patients) a démontré que les médicaments testés ne réduisaient pas la mortalité. Il a été constaté une légère baisse du besoin de transfusions sanguines, correspondant à une demi-unité de sang économisée par patient. On ne sait pas vraiment si cet effet est intéressant.
Le besoin de transfusions sanguines correspondait à une demi-unité de sang économisée par patient. On ne sait pas vraiment si cet effet est intéressant. Nos résultats n'indiquent pas qu'il est nécessaire de réaliser d'autres essais contrôlés par placebo du type revu ici. Un essai contrôlé par placebo à grande échelle réalisé sur des milliers de patients est nécessaire si l'on souhaite exclure la possibilité que nous ayons négligé un effet intéressant sur la mortalité.
La somatostatine et ses dérivés sont parfois utilisés dans le traitement d'urgence du saignement des varices œsophagiennes chez les patients atteints d'une cirrhose du foie.
Etudier si la somatostatine ou ses analogues améliorent la survie ou réduisent le recours aux transfusions sanguines chez les patients souffrant de varices œsophagiennes hémorragiques.
Nous avons effectué une recherche dans PubMed et The Cochrane Library (1er novembre 2011). Bibliographies des publications, contacts avec les auteurs.
Tous les essais randomisés comparant la somatostatine ou ses analogues à un placebo ou à l'absence de traitement chez les patients chez lesquels l'on soupçonne un saignement aigu ou récent des varices œsophagiennes.
Les critères d'évaluation extraits étaient les suivants : la mortalité, les transfusions sanguines, l'utilisation d'une tamponnade par ballonnet, l'hémostase initiale et la récidive hémorragique. Des analyses en intention de traiter comprenant tous les patients randomisés étaient réalisées si possible ; une analyse à effets randomisés était préférée s'il y avait une hétérogénéité significative entre les essais (P < 0,10). Les essais étaient divisés en deux groupes : les essais avec un faible risque de biais, qui avaient une assignation secrète des patients et étaient en double aveugle, et les autres essais.
Nous avons inclus 21 essais (2588 patients). Les médicaments n'ont pas diminué la mortalité de manière significative (risque relatif 0,97, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,75 à 1,25, pour les essais avec un faible risque de biais et 0,80, IC à 95 % 0,63 à 1,01, pour les autres essais). Les unités de sang transfusées étaient 0,7 (0,2 à 1,1) fois moins importantes avec les médicaments dans les essais avec un faible risque de biais et 1,5 (0,9 à 2,0) fois moins importantes dans les autres essais. Le nombre de patients présentant un échec de l'hémostase initiale avait baissé, risque relatif 0,68 ( 0,54 à 0,87). Le nombre de patients présentant une récidive hémorragique n'avait pas diminué de manière significative dans les essais avec un faible risque de biais, risque relatif 0,84 (0,52 à 1,37) alors qu'il avait baissé de manière substantielle dans les autres essais, risque relatif 0,36 (0,19 à 0,68). L'utilisation de la tamponnade par ballonnet était rarement mentionnée.