Un soutien peut être apporté aux personnes atteintes de troubles mentaux sévères au moyen de programmes de logement supervisé dans le but d'augmenter le taux de réussite du traitement et de réduire les cycles de réadmission à l'hôpital. Ces initiatives sont souvent entreprises sur la base de rapports d'efficacité informels et sont coûteuses en termes de développement, d'investissement en capital et de soins continus. L'objectif de cette revue était de comparer des programmes de logement avec services de soutien à des programmes de soutien externes ou soins standard chez des patients atteints d'un ou plusieurs troubles mentaux sévères vivant au sein de la communauté. Nous n'avons identifié aucun essai randomisé dans le cadre de cette revue. Plusieurs options de logement supervisé financées par les autorités locales et des associations caritatives pourraient être bénéfiques mais pourraient également accroître les niveaux de dépendance vis-à-vis des professionnels et exclure davantage les patients de la communauté. La question de savoir si les effets bénéfiques compensent ou non les risques n'est actuellement alimentée que par des opinions, débats et rapports informels. Il est urgent d'évaluer l'efficacité de ces programmes dans le cadre d'essais randomisés bien réalisés.
Les programmes spécialisés consistant à réunir des patients atteints de troubles mentaux sévères sur un même site ou dans un même bâtiment sous la supervision de professionnels peuvent potentiellement offrir d'importants bénéfices en créant un havre de sécurité pour des patients qui ont besoin de stabilité et de soutien. Néanmoins, il existe le risque d'accroître la dépendance des patients vis-à-vis des professionnels et de prolonger leur exclusion de la communauté. En l'absence de preuves solides, la question de savoir si les effets bénéfiques compensent les risques est une affaire d'opinion. Il est urgent d'étudier les effets du logement avec services de soutien chez les personnes atteintes de troubles mentaux sévères dans le cadre d'un essai randomisé.
Le nombre de personnes atteintes de troubles mentaux sévères qui passent de longues périodes dans des hôpitaux de long séjour a considérablement diminué. On attend des autorités sanitaires régionales, des autorités locales, des associations de logement et des organisations bénévoles qu'elles apportent conjointement leur soutien aux personnes atteintes d'un ou plusieurs troubles mentaux sévères. Ce soutien pourrait bien impliquer la fourniture de logements spéciaux.
Déterminer les effets des programmes de logement avec services de soutien par rapport aux programmes de soutien externes ou soins standard chez des patients atteints d'un ou plusieurs troubles mentaux sévères vivant au sein de la communauté.
Pour la mise à jour de 2006, nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (avril 2006) et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, 2006, numéro 2).
Nous avons inclus tous les essais randomisés ou quasi-randomisés pertinents portant sur des patients atteints d'un ou plusieurs troubles mentaux sévères assignés à un logement supervisé par rapport à des programmes de soutien externes ou à des soins standard. Nous avons examiné les critères de jugement de l'utilisation des services, de l'état mental, de la satisfaction vis-à-vis des soins, du fonctionnement social, de la qualité de vie et des données économiques.
Nous avons sélectionné les études, évalué la qualité et extrait les données de manière fiable. Pour les données dichotomiques, notre intention était d'estimer les risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Dans la mesure du possible, notre intention était de calculer les statistiques du nombre de sujets à traiter (NST). Nous aurions effectué une analyse sur la base de l'intention de traiter et aurions produit la somme des données continues normales à l'aide de la différence moyenne pondérée (DMP). Nous n'aurions présenté de données issues d'échelles que pour les outils ayant atteint des niveaux de qualité prédéfinis et aurions effectué des tests d'hétérogénéité et de biais de publication.
Bien que 139 références bibliographiques aient été identifiées lors des recherches, aucune étude ne remplissait les critères d'inclusion.