De nombreux patients pris en charge en soins primaires souffrent de problèmes psychosociaux et de santé mentale. Ces problèmes se caractérisent souvent par une sensation de tristesse, de nervosité ou de stress. Il s'agit souvent de problèmes personnels et sociaux ou de réactions à des événements de la vie, tels qu'une maladie ou une perte d'emploi.
Le counselling est une forme de psychothérapie reconnue qui est souvent utilisée chez ces patients. Au Royaume-Uni, on a souvent recours à des conseillers pour offrir une psychothérapie aux patients dans des environnements de soins primaires. Le counselling, dispensé en complément d'autres traitements, tels qu'une thérapie cognitivo-comportementale, permet aux patients de disposer d'un éventail de choix ou d'une alternative lorsqu'ils ne répondent pas aux traitements standard ou les acceptent mal.
Néanmoins, des recommandations pour la pratique clinique (RPC) récemment publiées au Royaume-Uni soulignent que l'efficacité du counselling par rapport à d'autres traitements (tels que la thérapie cognitivo-comportementale) n'est pas établie, et que le recours à cette forme de thérapie en soins primaires ne peut pas être clairement recommandée.
Dans le cadre de cette revue, nous avons identifié neuf études portant sur 1 384 participants et examinant le counselling en soins primaires. Des problèmes méthodologiques étaient observés dans certaines études. Les preuves suggéraient que le counselling était plus efficace que les soins habituels dispensés par un médecin généraliste pour améliorer les résultats de la santé mentale à court terme, mais ces avantages étaient modestes. Les patients recevant des services de counselling dispensés par un conseiller professionnel en soins primaires sont plus susceptibles de se sentir mieux tout de suite après le traitement, et plus satisfaits que ceux qui reçoivent des soins dispensés par leur médecin généraliste. Néanmoins, sur le long terme, le counselling ne semble pas plus efficace que les soins dispensés par un médecin généraliste. Le counselling pourrait réduire le recours à certains soins médicaux mais ne semble pas entraîner de réduction globale des dépenses de santé. Très peu de preuves permettent de comparer le counselling à d'autres psychothérapies (2 études portant sur 272 participants) ou à un traitement antidépresseur (1 étude portant sur 83 participants).
Le counselling est associé à une efficacité clinique significativement supérieure à celle des soins habituels en termes de résultats de la santé mentale à court terme, mais n'offre pas d'avantages supplémentaires à long terme. Les participants étaient satisfaits des services de counselling. Le counselling pourrait réduire le recours à certains soins médicaux mais ne semble pas entraîner de réduction globale des dépenses de santé. On ignore si ces résultats peuvent être généralisés à des environnements autres que le Royaume-Uni.
Les problèmes psychosociaux et de santé mentale sont très prévalents en soins primaires. Le counselling pourrait constituer une option de traitement potentielle chez ces patients, mais son efficacité en soins primaires est sujette à débat.
Évaluer l'efficacité et le rapport coût-efficacité du counselling chez les patients présentant des problèmes psychosociaux et de santé mentale en soins primaires.
Dans le cadre de la mise à jour de cette revue, une recherche a été effectuée dans les bases de données électroniques suivantes : le registre des essais de la Collaboration Cochrane sur la dépression, l'anxiété et la névrose (CCDAN) (jusqu'en décembre 2010), MEDLINE, EMBASE, PsycINFO et le registre Cochrane central des essais contrôlés (jusqu'en mai 2011).
Les essais contrôlés randomisés évaluant le counselling dans le traitement des problèmes psychosociaux et de santé mentale en soins primaires.
Les données ont été extraites par deux évaluateurs à l'aide d'une fiche d'extraction de données standardisée. La qualité des essais a été évaluée par deux évaluateurs sur la base des critères d'évaluation du risque de biais de Cochrane afin de déterminer dans quelle mesure leur plan d'étude et leur réalisation pouvaient prévenir les erreurs systématiques. Les mesures de résultats continues ont été combinées à l'aide des différences moyennes standardisées. La quantité d’effet globale a été calculée pour chaque critère de jugement avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les données continues produites par différents instruments de mesures ont été converties en quantité d’effet standard en divisant les valeurs moyennes par les écarts types. Des analyses de sensibilité ont été réalisées afin d'évaluer la solidité des résultats. Les analyses économiques ont été résumées de manière narrative. Les effets indésirables n'étaient pas évalués.
Neuf essais portant sur 1 384 participants randomisés ont été inclus dans la revue. Les études présentaient des variations en termes de risque de biais, et deux études présentaient un risque de biais de sélection élevé en raison de problèmes liés à l'assignation secrète. Toutes les études avaient été réalisées en soins primaires au Royaume-Uni et la comparabilité était élevée. L'analyse révélait une efficacité clinique significativement supérieure dans le groupe du counselling par rapport aux soins habituels en termes de résultats de la santé mentale à court terme (différence moyenne standardisée de -0,28, IC à 95 %, entre -0,43 et -0,13, n = 772, 6 essais) mais pas à long terme (différence moyenne standardisée de -0,09, IC à 95 %, entre -0,27 et 0,10, n = 475, 4 essais), ou en termes de mesures de la fonction sociale (différence moyenne standardisée de -0,09, IC à 95 %, entre -0,29 et 0,11, n = 386, 3 essais). Le counselling était associé à des niveaux de satisfaction élevés. Certaines preuves indiquaient que les coûts globaux étaient similaires pour le counselling et les soins habituels. Les comparaisons entre le counselling et d'autres psychothérapies, traitements ou interventions psychosociales étaient limitées.