Les médicaments opiacés sont utilisés pour aider les personnes à réduire leur dépendance à l'héroïne (un médicament opiacé). La méthadone nécessite des doses quotidiennes, mais pour bon nombre de personnes, les effets ne durent pas 24 heures. Une dose de LAAM (chlorhydrate d'acétate de lévométhadyl) fonctionne pendant deux ou trois jours. Le LAAM n'est pas aussi largement disponible à l'échelle internationale que la méthadone et pourrait être retiré du marché en raison d'inquiétudes concernant des effets sur le cœur menaçant le pronostic vital. La revue a découvert que le LAAM était plus efficace que la méthadone pour réduire la dépendance à l'héroïne, mais les preuves issues d'essais n'étaient pas suffisantes pour tirer des conclusions concernant la sécurité.
Le LAAM semble plus efficace que la méthadone pour réduire la consommation d'héroïne. Plus de patients recevant le LAAM que de patients recevant la méthadone ont arrêté le médicament qui leur était assigné au cours des études, mais beaucoup sont passés à la méthadone, ce qui rend la signification peu claire. Aucune différence n'a été observée concernant la sécurité, même si les preuves étaient insuffisantes pour parler des événements indésirables rares.
Le LAAM et la méthadone sont tous les deux des agonistes des opiacés et il a été démontré qu'ils réduisaient la dépendance à l'héroïne lorsqu'ils étaient administrés en continu sous surveillance. Le LAAM a une longue durée d'action nécessitant une administration tous les deux/trois jours comparé à la méthadone qui nécessite une dose quotidienne. Le LAAM n'est pas aussi largement disponible à l'échelle internationale que la méthadone et pourrait être retiré du marché à la suite de dix cas d'arythmie cardiaque menaçant le pronostic vital et d'une association à une prolongation de l'espace QT.
Comparer l'efficacité et l'acceptabilité du maintien au LAAM au maintien à la méthadone dans le traitement de la dépendance à l'héroïne.
Nous avons effectué une recherche dans MEDLINE (de janvier 1966 à août 2000), PsycINFO (de 1887 à août 2000), EMBASE (de janvier 1985 à août 2000) et le registre Cochrane des essais contrôlés (numéro 2, 2000). Nous avons effectué une recherche manuelle dans les monographies NIDA jusqu'à août 2000 et dans les listes bibliographiques d'articles. Le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les drogues et l'alcool a fait l'objet d'une recherche jusqu'en février 2003.
Tous les essais contrôlés randomisés, tous les essais cliniques contrôlés et toutes les études prospectives contrôlées comparant le maintien au LAAM et à la méthadone pour le traitement de la dépendance à l'héroïne, les critères de jugement d'efficacité ou d'acceptabilité, ont été inclus.
Les données sur le maintien dans le traitement, la consommation d'héroïne, les effets secondaires et la mortalité ont été recueillies par deux relecteurs de façon indépendante. Une méta-analyse a été réalisée au moyen de RevMan. Les divergences ont été résolues par consensus.
Dix-huit études (15 ECR, 3 études prospectives contrôlées) ont répondu aux critères d'inclusion pour la revue. Trois ont été exclues de la méta-analyse en raison d'un manque de données sur le maintien dans le traitement, la consommation d'héroïne ou la mortalité. L'arrêt du médicament assigné (11 études, 1 473 participants) a été plus important avec le LAAM qu'avec la méthadone, (RR 1,36, IC à 95 % 1,07-1,73, p=0,001, NST=7,7 (ou 8)). L'absence d'abstinence a été inférieure avec le LAAM (5 études, 983 participants ; RR 0,81, IC à 95 % 0,72-0,91, p=0,0003, NST=9,1 (ou 10)). Dans 10 études (1 441 participants), on a constaté 6 décès provoqués par différentes causes, dont 5 chez des participants assignés au groupe du LAAM (RR 2,28 (IC à 95 % 0,59-8,9, p=0,2). Les autres résultats pertinents, tels que la qualité de vie et l'activité criminelle, n'ont pas pu être analysés en raison d'un manque d'informations dans les études originales.