Le reflux gastrique œsophagien est le retour du contenu de l'estomac dans l'œsophage. Un anneau de muscle lisse sphincter) à l'extrémité inférieure de l'œsophage, à proximité de l'estomac, empêche généralement cette régurgitation. Le relâchement du sphincter, un transit inefficace des aliments depuis l'œsophage jusque dans l'estomac et une vidange gastrique retardée peuvent contribuer au reflux. L'incidence maximale du reflux se situe généralement à environ quatre mois et se résorbe à un à deux ans. Les parents peuvent consulter un médecin pour le reflux s'ils sont inquiets ou s'ils trouvent que les symptômes de régurgitation, de pleurs, d'irritabilité, de vomissement et de nausée sont difficiles à supporter. Certains jeunes enfants rencontrent des problèmes respiratoires associés de toux chronique, de respiration sifflante, d'enrouement, de bronchite récurrente, de pneumonie, d'apnée ou blocage de la respiration, ainsi qu'une cambrure du dos, un refus de s'alimenter et des troubles du sommeil. L'inflammation de l'œsophage peut être évidente à l'endoscopie ou l'enfant peut présenter des troubles du développement et une chirurgie peut être nécessaire. La scintigraphie ou l'échographie sont utilisées pour surveiller la motilité œsophagienne.
L'attention à la position de l'enfant en évitant de le coucher à plat ou en évitant une position assise affaissée) et à son alimentation aliments épaissis, petits repas fréquents, absence de prescription de stabilisants, tels que Gaviscon) peut être efficace pour réduire le reflux. Les médicaments comprennent les prokinétiques administrés avant un repas pour stimuler la motilité de l'intestin et les inhibiteurs de la sécrétion d'acides. Le cisapride est un médicament prokinétique utilisé pour améliorer les symptômes et éviter les complications graves du reflux. Nous n'avons trouvé dans cette revue systématique aucune preuve claire de réduction des symptômes de reflux avec le cisapride comparé au placebo ou à l'absence de traitement. Le parent ou tuteur de l'enfant ou le médecin traitant ont évalué les symptômes régurgitation, pleurs, irritabilité, vomissements, nausées) à la fin du traitement. Neuf essais comparaient le cisapride à un placebo ou à une absence de traitement, dont huit 262 participants) fournissaient des données sur les symptômes de reflux gastrique œsophagien chez des enfants âgés de cinq jours à cinq ans. Ils ont été suivis pendant deux à huit semaines.
Les investigations concernant le reflux peuvent comprendre une surveillance du pH œsophagien pendant 18 à 24 heures afin de déterminer le nombre d'épisodes de pH < 4, la durée du plus long épisode de pH < 4 et la présence de reflux pendant le sommeil. Ces mesures de pH sont médiocrement corrélées aux symptômes et aux réponses d'un enfant au traitement.
Le cisapride a réduit significativement le pourcentage de temps de pH < 4 indice de reflux), mais pas les autres mesures de surveillance du pH œsophagien.
Une arythmie cardiaque mortelle ou une mort subite ont été associées à l'utilisation de cisapride chez l'enfant et celui-ci n'est utilisé que dans le cadre de programmes restreints sous la supervision d'un spécialiste. Une étude multicentrique portant sur 134 enfants n'a pas trouvé de changements de l'intervalle QTc sur les électrocardiogrammes avec le cisapride.
Nous n'avons trouvé aucune preuve claire indiquant que le cisapride réduisait les symptômes de RGO. En raison de signalements d'arythmies cardiaques mortelles ou de morts subites, depuis juillet 2000 aux Etats-Unis et en Europe, le cisapride est restreint au cadre d'un programme à accès limité sous contrôle d'un spécialiste en gastrologie pédiatrique.
Le reflux gastrique œsophagien RGO) est courant et se résorbe généralement spontanément chez l'enfant. Le cisapride, un agent prokinétique, était couramment prescrit jusqu'à ce que des signalements de possibles événements indésirables graves aient été associés à son utilisation.
Déterminer l'efficacité du cisapride versus placebo ou traitements non chirurgicaux contre les symptômes du RGO.
Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies gastro-duodénales et du pancréas CENTRAL), MEDLINE, EMBASE et les bibliographies des articles de revue pertinents et avons recherché dans Science Citation Index tous les essais identifiés. Toutes les recherches ont été mises à jour en février 2009.
Les essais contrôlés randomisés comparant le traitement au cisapride par voie orale à un placebo ou à d'autres traitements non chirurgicaux pour les enfants ayant reçu un diagnostic de RGO ont été inclus. Nous avons exclu les essais dont la majorité des participants étaient âgés de moins de 28 jours.
Les critères de jugement principaux étaient un changement des symptômes à la fin du traitement, la présence d'événements indésirables, la survenue de complications cliniques et la prise de poids. Les critères de jugement secondaires comprenaient les mesures physiologiques du RGO ou les preuves histologiques d'une œsophagite. Nous avons divisé les symptômes en « identiques ou pires » versus « améliorés » et avons calculé les rapports des cotes RC) globaux. Les mesures continues du RGO par exemple, l'indice de reflux) ont été résumées sous la forme d'une différence moyenne pondérée. Tous les critères de jugement ont été analysés au moyen d'une méthode à effets aléatoires.
Dix essais au total répondaient aux critères d’inclusion. Neuf essais comparaient le cisapride à un placebo ou à une absence de traitement, dont huit 262 participants) fournissaient des données sur les symptômes de reflux gastrique œsophagien. Aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre les deux interventions RC 0,34 ; IC à 95 % 0,10 à 1,19) pour les symptômes « identiques ou pires » versus « améliorés » à la fin du traitement. Une hétérogénéité significative a été constatée entre les études, suggérant un biais de publication. Quatre études ont rapporté des événements indésirables principalement une diarrhée) ; cette différence n'était pas statistiquement significative RC 1,80 , IC à 95 % 0,87 à 3,70). Un autre essai n'a trouvé aucune différence concernant l'intervalle QTc sur les électrocardiogrammes après trois à huit semaines de traitement. Le cisapride a réduit significativement l'indice de reflux différence moyenne pondérée -6,49 ; IC à 95 % -10,13 à -2,85 ; P = 0,0005). Les autres mesures de surveillance du pH œsophagien n'ont pas atteint un niveau significatif. Une étude incluse comparait le cisapride au Gaviscon sans différence statistiquement significative). Un essai de petite taille n'a trouvé aucune preuve de bénéfice sur la fréquence des régurgitations ou la prise de poids après traitement au cisapride versus absence de traitement ou épaississants à base de caroubes ou de sirop de maïs.