Les femmes entreprenant une fécondation in vitro (FIV) doivent prendre une série d'hormones. L'utilisation du GnRHa (agoniste de l'hormone libérant de la gonadotrophine) à un stade de ce procédé augmente les chances de grossesse. Plusieurs options sont disponibles pour l'utilisation du GnRHa. Les traitements plus longs par le GnRHa peuvent être donnés soit sous la forme d'injections quotidiennes de faibles doses, soit sous la forme d'une injection unique d'une dose supérieure à action prolongée (version retard). La revue de 16 essais contrôlés randomisés n'a trouvé aucune preuve que les injections retard et quotidiennes de GnRHa produisent des taux de naissances vivantes/grossesses en cours, des grossesses cliniques ou un syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO) différents. Cependant, d'importantes différences n'ont pu être exclues. Par exemple, pour une femme ayant 25 % de probabilité d'obtenir une naissance vivante ou une grossesse en cours à l'aide de GnRHa retard, la probabilité correspondante à l'aide d'injections quotidiennes serait comprise entre 16 % et 30 %. Pour une femme présentant 25 % de risque de SHO sévère en utilisant une administration retard de GnRHa, le risque correspondant en utilisant des injections quotidiennes serait compris entre 4 % et 89 %. Par exemple, avec 25 % de probabilité d'obtenir une naissance vivante ou une grossesse en cours à l'aide d'injections quotidiennes de GnRHa, la probabilité correspondante à l'aide d'une injection retard serait comprise entre 19 % et 30 %. Pour une femme présentant 25 % de risque de SHO sévère en utilisant des injections quotidiennes de GnRHa, le risque correspondant en utilisant une injection retard de GnRHa serait compris entre 9 % et 45 %. Le GnRHa retard peut augmenter le coût d'un cycle de FIV, parce qu'il allonge la période d'ovulation et qu'il nécessite l'utilisation de doses plus élevées d'autres médicaments hormonaux. La qualité des études était incertaine en raison de l'insuffisance des données rapportées, et seules quatre études faisaient état des naissances vivantes.
Nous n'avons trouvé aucune preuve d'une différence significative entre l'utilisation retard et quotidienne du GnRHa pour la régulation à la baisse de la glande pituitaire dans les cycles de FIV utilisant le protocole long, mais d'importantes différences n'ont pu être exclues. Puisque l'administration retard de GnRHa nécessite plus de gonadotrophines et une durée d'utilisation plus longue, elle peut augmenter les coûts globaux du traitement de FIV.
L'agoniste de l'hormone libérant de la gonadotrophine (GnRHa) est couramment utilisé pour désactiver (réguler à la baisse) la glande pituitaire et ainsi supprimer l'activité ovarienne chez les femmes entreprenant une fécondation in vitro (FIV). D'autres médicaments contre la stérilité (gonadotrophines) sont alors utilisés pour stimuler l'ovulation de manière contrôlée. Parmi les divers types de protocoles de régulation à la baisse de la glande pituitaire utilisés, le protocole long donne le meilleur taux de grossesse clinique. Le protocole long nécessite l'administration de GnRHa jusqu'à suppression de l'activité ovarienne, dans un délai d'environ 14 jours. Le GnRHa peut être utilisé soit sous la forme d'injections quotidiennes de faibles doses, soit sous la forme d'une injection unique contenant des doses plus élevées du médicament (retard). On ignore laquelle de ces formes d'administration est la plus efficace, et si l'administration retard unique peut nécessiter des doses plus élevées de gonadotrophines.
Comparer l'efficacité et l'innocuité d'une dose retard unique de GnRHa à des doses quotidiennes de GnRHa chez les femmes entreprenant une FIV.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes : Registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité (recherche effectuée en juillet 2012), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2012, numéro 7), MEDLINE (de 1966 à juillet 2012), EMBASE (de 1980 à juillet 2012) et LILACS (de 1982 à juillet 2012). Nous avons également passé au crible les listes bibliographiques des articles.
Nous avons inclus des ECR comparant l'administration retard et quotidienne de GnRHa pour les protocoles longs dans les cycles de traitement de FIV chez les couples présentant une cause quelconque d'infertilité, à l'aide de diverses méthodes de stimulation ovarienne. Les critères de jugement principaux de l'étude étaient les naissances vivantes ou les grossesses en cours, les grossesses cliniques et le syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO). Les autres critères de jugement comprenaient le prélèvement d'un certain nombre d'ovocytes, les fausses couches, les grossesses multiples, le nombre d'unités de gonadotrophines (FSH) utilisées pour la stimulation ovarienne, la durée du traitement par les gonadotrophines, le coût et la commodité pour les patientes.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné des études, extrait des données et évalué la qualité méthodologique des études. Pour les résultats dichotomiques, nous avons calculé les rapports de cotes (RC) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % par femme randomisée. Le cas échéant, nous avons regroupé les études.
Seize études étaient éligibles à l'inclusion (n = 1 811 participantes), dont 12 (n = 1 366 participantes) se prêtaient à une méta-analyse. Aucune hétérogénéité significative n'a été détectée.
Aucune différence significative n'a été observée entre l'administration retard et quotidienne de GnRHa en termes de taux de naissances vivantes/grossesses en cours (RC 0,95, IC à 95 % 0,70 à 1,31, sept études, 873 femmes), mais d'importantes différences n'ont pu être exclues. Ainsi, pour une femme ayant 24 % de probabilité d'obtenir une naissance vivante ou une grossesse en cours à l'aide d'injections quotidiennes de GnRHa, la probabilité correspondante à l'aide d'une injection retard de GnRHa serait comprise entre 18 % et 29 %.
Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes en termes de taux de grossesse clinique (RC 0,96, IC à 95 % 0,75 à 1,23, 11 études, 1 259 femmes). Pour une femme présentant 30 % de probabilité d'obtenir une grossesse clinique en utilisant des injections quotidiennes de GnRHa, la probabilité correspondante en utilisant une injection retard de GnRHa serait comprise entre 25 % et 35 %.
Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes en termes de taux de SHO sévère (RC 0,84, IC à 95 % 0,29 à 2,42, cinq études, 570 femmes), mais d'importantes différences n'ont pu être exclues. Pour une femme présentant 3 % de risque de SHO sévère en utilisant des injections quotidiennes de GnRHa, le risque correspondant en utilisant une injection retard de GnRHa serait compris entre 1 % et 6 %.
Par rapport aux femmes utilisant une administration quotidienne de GnRHa, celles qui utilisent une administration retard nécessitaient significativement plus d'unités de gonadotrophines pour obtenir une stimulation ovarienne (différence moyenne standardisée (DMS) 0,26, IC à 95 % 0,08 à 0,43, 11 études, 1 143 femmes) et une durée significativement plus longue d'utilisation de gonadotrophines (différence moyenne (DM) 0,65, IC à 95 % 0,46 à 0,84, 10 études, 1 033 femmes).
La qualité des études était incertaine en raison d'un faible niveau de compte-rendu. Seules quatre études indiquaient les naissances vivantes en tant que résultat et seules cinq études décrivaient des méthodes adéquates pour l'assignation secrète.