Trois éléments sont nécessaires pour qu'une fécondation humaine se produise : un ovocyte, des spermatozoïdes et la capacité de l'ovocyte et des spermatozoïdes à se rencontrer. Une des causes expliquant que l'ovocyte et les spermatozoïdes ne se rencontrent pas peut être une quantité insuffisante de glaire cervicale ou une glaire de mauvaise qualité. La glaire cervicale est censée aider les spermatozoïdes à atteindre l'ovocyte. En 1866, le gynécologue américain James Marion Sims a été le premier à décrire le test post-coïtal avec lequel la motilité des spermatozoïdes peut être observée dans la glaire présente dans le col de l'utérus : "Si nous prélevons une goutte de sperme dans le vagin immédiatement après un rapport sexuel et que nous la plaçons sous un microscope, nous pourrons observer les mouvements rapides de milliers de spermatozoïdes." Dans les années 1990, le test post-coïtal est toutefois apparu comme ayant des caractéristiques de diagnostic et de pronostic de mauvaise qualité. Pour autant, certains médecins pensent que l'insémination intra-utérine est un traitement efficace de 'l'hostilité' cervicale (glaire de mauvaise qualité ou insuffisante). Avec cette technique, les médecins insèrent un tube minuscule contenant des spermatozoïdes sélectionnés dans le vagin de la femme, via le col de l'utérus, prêts à rencontrer l'ovocyte (dans le tube). L'idée est de dépasser la glaire supposée être à l'origine du problème d'infertilité. Pour évaluer l'utilité de cette technique, nous avons examiné tous les essais contrôlés qui l'ont étudiée. L'insémination intra-utérine a été comparée à un rapport sexuel opportun : le rapport sexuel était conseillé en identifiant la période la plus fertile du cycle. Cinq études ont été découvertes, elles sont incluses dans cette revue systématique. Les résultats des six études étaient impossibles à combiner en raison de la mauvaise qualité des essais et des variations dans les caractéristiques des participants et les approches de l'insémination. Il n'existe aucune donnée stipulant que l'insémination intra-utérine est un traitement efficace contre l'hostilité cervicale. L'insémination intra-utérine sera probablement peu utile dans ce contexte.
Il n'existe aucune donnée issue des études publiées stipulant que l'insémination intra-utérine est un traitement efficace contre l'hostilité cervicale. Au vu des mauvaises propriétés de diagnostic et de pronostic du test post-coïtal et étant donné que le test n'a pas d'avantages sur les taux de grossesses, l'insémination intra-utérine (avec ou sans stimulation) ne semble pas vraiment utile pour les problèmes présumés identifiés par le test post-coïtal.
Le test post-coïtal a des caractéristiques de diagnostic et de pronostic de mauvaise qualité. Certains médecins pensent cependant qu'il peut identifier une glaire rare ou anormale susceptible d'altérer la fertilité. L'insémination intra-utérine est un moyen d'éviter une glaire cervicale dite 'hostile'. Avec cette technique, le médecin injecte le sperme directement dans la cavité utérine par l'intermédiaire d'un petit cathéter introduit dans le col ; en théorie, l'objectif est de dépasser la glaire cervicale dite "hostile". Bien que la majorité de sociétés de gynécologie ne reconnait pas l'utilisation de l'insémination intra-utérine en cas de glaire cervicale hostile, certains médecins considèrent que c'est un traitement efficace pour les femmes souffrant d'infertilité liée à des problèmes de glaire cervicale.
L'objectif de cette revue était de déterminer l'efficacité de l'insémination intra-utérine avec ou sans stimulation ovarienne chez les femmes présentant une hostilité cervicale qui n'arrivent pas à concevoir.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) The Cochrane Library 2008, numéro 3, MEDLINE (de 1966 à août 2008),EMBASE (de 1980 à août 2008), POPLINE (jusqu'en août 2008) et LILACS (jusqu'en août 2008). De plus, nous avons contacté les experts et effectué des recherches dans les bibliographies des articles et les chapitres des ouvrages concernés.
Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés comparant l'insémination intra-utérine à un rapport sexuel opportun lors de la période présumée fertile ou à une approche non interventionniste. Les participantes étaient des femmes présentant une hostilité cervicale qui essayaient de concevoir depuis au moins un an.
Nous avons évalué les titres et les extraits de 396 publications et deux auteurs ont indépendamment extrait les données sur les méthodes et les résultats issus des cinq études identifiées pour l'inclusion. Le principal critère de jugement était le taux de grossesses par couple.
Nous n'avons pas regroupé les résultats des six études incluses dans une méta-analyse en raison de la qualité méthodologique des essais et des variations dans les caractéristiques des patients et dans les interventions. Des résumés narratifs des résultats ont été fournis. Chaque étude était trop petite pour établir une conclusion pertinente sur le plan clinique. Seule une étude a apporté des informations sur des critères de jugement importants comme les fausses couches spontanées ou les grossesses multiples, mais aucune étude n'a signalé l'apparition du syndrome d'hyperstimulation ovarienne par ex.