La schizophrénie est généralement une maladie grave et invalidante qui touche environ un pour cent de la population mondiale. La schizophrénie a des symptômes dits positifs, tels que d’étranges croyances fixes et erronées (délire), ainsi que le fait d'entendre des voix et de voir des choses (hallucinations). La schizophrénie a également des symptômes dits négatifs, tels que l'apathie, la perte d'émotion, le manque d'énergie et une désorganisation du comportement et de la pensée. Le degré d'invalidité est considérable, 80 %-90 % ne travaillant pas, et jusqu'à 10 % qui meurent.
Les médicaments antipsychotiques constituent le principal traitement de la schizophrénie, et sont regroupés en médicaments anciens (première génération ou « typiques ») et en médicaments plus récents (deuxième génération ou « atypiques »). Cependant, les médicaments antipsychotiques ont également de graves effets secondaires, en particulier des troubles du mouvement, tels que des tremblements incontrôlables, des trépidations, la rigidité musculaire, la fatigue, la prise de poids et l'incapacité à rester assis.
La pérazine est un médicament antipsychotique ancien tout d'abord introduit dans les années 1950. Elle est supposée avoir un faible taux d’effets secondaires (particulièrement en ce qui concerne les troubles du mouvement). Son utilisation est régionale et se limite aux pays tels que l'Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas et l'ex-Yougoslavie.
Une recherche d'essais a été effectuée en juillet 2012. La revue inclut désormais sept études portant sur un total de 479 participants et évalue les effets de la pérazine chez les personnes atteintes de schizophrénie. Les comparaisons de la pérazine contre des placebos (traitement fictif) et à d'autres médicaments antipsychotiques n’ont révélé aucune différence claire ou supériorité de la pérazine. Cependant, seulement une poignée d'études ont été effectuées et le nombre de participants à chacune de ces études était réduit. De plus, les études disponibles étaient de qualité approximative avec les données concernant les principaux critères d’intérêt jugées être de faible ou très faible qualité. Puisque la pérazine est un médicament bon marché et qu’il existe des preuves limitées indiquant qu'elle pourrait entraîner moins d'effets secondaires que d'autres médicaments antipsychotiques plus anciens, des études a grande échelle bien conçues et bien documentées sont absolument nécessaires.
Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par un utilisateur, Benjamin Gray, de « Rethink Mental Illness »,
Email: ben.gray@rethink.org.
L'effectif, le nombre et la notification des essais contrôlés randomisés portant sur la pérazine sont insuffisants pour présenter des conclusions définitives concernant les propriétés de cet antipsychotique. Il est possible que la pérazine est associée à un risque d'effets secondaires extrapyramidaux similaire à celui de certains antipsychotiques atypiques, mais ceci est basé sur des comparaisons de petite taille. Cela devrait être clarifié dans des essais bien conçus, à plus grande échelle.
La pérazine est un ancien dérivé de la phénothiazine utilisé dans le traitement des patients schizophrènes, et est réputée entraîner un faible taux d'effets indésirables extrapyramidaux. À notre connaissance, son utilisation est limitée à l'Allemagne, la Pologne, l'ex-Yougoslavie et aux Pays-Bas.
Examiner les effets de la pérazine chez les patients atteints de schizophrénie ou de psychoses de même nature par rapport à un placebo, l'absence de traitement ou d'autres médicaments antipsychotiques.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie, qui inclut des essais contrôlés randomisés pertinents issus des bases de données bibliographiques, Biological Abstracts, CINAHL, la Bibliothèque Cochrane, EMBASE, MEDLINE, PsycLIT, LILACS, PSYNDEX, Sociological Abstracts et Sociofile. Les références bibliographiques de toutes les études incluses ont été examinées afin d'identifier des essais supplémentaires. Nous avons contacté des sociétés pharmaceutiques et les auteurs des essais. Nous avons mis à jour cette recherche le 16 juillet 2012.
Nous avons sélectionné tous les essais contrôlés randomisés comparant la pérazine à d'autres traitements chez des patients atteints de schizophrénie ou de psychoses schizophréniformes, ou les deux.
Les auteurs de la revue (SL, BH, BHe) ont indépendamment examiné les références bibliographiques et lorsque cela était possible, les résumés et demandé les articles pour une réinspection et évaluation de la qualité. Nous avons extrait les données de manière indépendante. Nous avons calculé le risque relatif (RR) et l’intervalle de confiance (IC) à 95 % en utilisant un modèle à effets aléatoires. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes (DM). Nous avons examiné l'hétérogénéité de toutes les données, évalué le risque de biais des essais et créé des tableaux de résumé des résultats au moyen de la méthode GRADE.
La revue inclut désormais sept essais portant sur un total de 479 participants. Dans un seul essai, comprenant 95 participants, la pérazine semblait à cinq semaines supérieure au placebo actif (trimipramine) concernant le critère de jugement « absence d'amélioration globale importante » (n = 95, RR 0,43 IC entre 0,2 et 0,8, preuves de faible qualité) , mais il n'y avait aucune différence statistiquement significative dans la plupart des mesures de l'état mental. La pérazine n'a pas entraîné plus d'événements indésirables généraux que le placebo mais davantage de participants ont reçu au moins une dose de médicament antiparkinsonien (n = 95, RR 4,50 IC entre 1,0 et 19,5, preuves de très faible qualité).
Six essais de petite taille comparant la pérazine à d'autres antipsychotiques, incluant 384 participants au total, n'étant que partiellement rapportés et les critères de jugement étant présentés de différentes manières, la méta-analyse n'a pas été possible dans la plupart des cas. Dans les six études, un nombre similaire de participants recevant de la pérazine ou des antipsychotiques comparateurs (amisulpride, l'halopéridol, l'olanzapine, la ziprasidone, la zotépine) abandonnaient les études prématurément (n = 384, RR de 0,97, IC entre 0,68 et 1,38, preuves de faible qualité). Les résultats d'efficacité n’ont pas pu être méta-analysés car les auteurs ont présenté leurs résultats de fort différentes manières. Sur la base de ces données limitées, en termes d'événements indésirables, aucune différence notable entre la pérazine et les autres antipsychotiques n'a pu être observée. Deux comparaisons à l’halopéridol n'ont pas présenté des effets secondaires extrapyramidaux de manière éligible pour utilisation dans la méta-analyse, mais trois petites comparaisons avec des antipsychotiques de deuxième génération, la zotépine et l'amisulpride, n’ont pas montré de risque plus élevé de l'akathisie (n = 111, RR 0,31 IC entre 0,1 et 1,1), de dyskinésie (n = 111, RR de 0,47, IC entre 0,1 et 3,5), de maladie de Parkinson (n = 81, RR de 1,21, IC entre 0,5 2,8) ou de tremblements (n = 40, RR de 0,80, IC entre 0,3 et 2,6) avec la pérazine.