Cette revue compare les effets de plusieurs stratégies de notification au partenaire en cas de maladie sexuellement transmissible (MST). Il s'agit d'une mise à jour de revues précédentes qui corrige certaines de leurs limitations méthodologiques. Elle comprend 11 essais contrôlés randomisés (ECR) comparant au moins deux stratégies et portant sur 8 014 participants. Seuls deux essais ont été menés dans des pays en voie développement et deux essais seulement ont été réalisés auprès de patients porteurs du VIH. La revue a permis d'établir des preuves modérément solides du fait que : 1. la notification par le prestataire de soins seul, ou par le patient ou le prestataire, augmente la proportion de partenaires qui se présentent pour un examen médical, par rapport à une notification du partenaire par le patient présentant une MST ou porteur du VIH ; 2. la notification par courrier augmente le nombre de partenaires qui se présentent pour un examen médical, par rapport à la notification du partenaire par le patient atteint de blennorragie ; 3. l'éducation réalisée par une infirmière complétée par une assistance socio-psychologique dispensée par des travailleurs non médicaux entraîne une faible augmentation du taux de traitement des partenaires, par rapport aux soins habituels chez les patients atteints d'une MST. La revue conclue que des évaluations d'interventions associant la formation des prestataires de soins et l'éducation des patients, ainsi que des études menées dans des pays en voie de développement et l'évaluation des effets délétères potentiels sont nécessaires.
Il est nécessaire de réaliser des évaluations d'interventions associant la formation des prestataires de soins et l'éducation des patients, ainsi que des évaluations menées dans des pays en voie de développement. Toutes les évaluations des notifications au partenaire, en particulier chez les patients porteurs du VIH, devraient mesurer les effets délétères potentiels, comme la violence familiale, pour garantir que la notification du partenaire est plus bénéfique que néfaste.
La notification des partenaires est pratiquée depuis des décennies et des moyens considérables sont déployés à cet effet, alors que peu de preuves ont indiqué si elle a un impact de santé publique en matière de transmission des maladies. La plupart des évaluations n'étaient pas des essais contrôlés randomisés et ont été menées aux États-Unis, avant l'épidémie du VIH/SIDA. On peut se demander si la notification du partenaire en cas de blennorragie et de chlamydia est applicable au VIH. On peut également se demander si les interventions utilisées dans les pays développés sont applicables dans les pays en voie de développement.
Cette revue vise à comparer les effets de différentes stratégies de notification au partenaire en cas de maladie sexuellement transmissible (MST), y compris la notification par le prestataire de soins, directement ou par courrier, et celle effectuée par le patient, et différentes stratégies de notification par le patient. En plus de mettre à jour les revues précédentes, cette revue porte sur la notification du partenaire dans les pays en voie de développement et dans les pays développés, en étudiant tout particulièrement le VIH/SIDA. Elle vise à corriger certaines limitations méthodologiques des revues précédentes.
La stratégie de recherche a inclus MEDLINE, EMBASE, Psychological Abstracts, Sociological Abstracts, le registre Cochrane des essais contrôlés, les actes de conférences internationales sur le SIDA et des réunions de la Société internationale pour la Recherche sur les MST.
La revue inclut des essais contrôlés randomisés (ECR), publiés ou non publiés, comparant au moins deux stratégies de notification au partenaire chez les individus diagnostiqués comme porteurs de MST.
Pour chaque comparaison dans chacune des études, la différence du taux de partenaires identifiés, notifiés, ayant eu un examen médical, blessés, etc., ainsi que l'intervalle de confiance (IC) de 95 % et le nombre de sujets à traiter (NST), s'il s'avérait significatif, ont été calculés.
Nous avons trouvé 11 ECR portant sur 8 014 participants. Seuls deux essais ont été menés dans des pays en voie développement et deux essais seulement ont été réalisés auprès de patients porteurs du VIH. Tous les essais inclus comportaient un risque de biais. La revue a permis d'établir des preuves modérément solides du fait que : 1. la notification par le prestataire de soins seul, ou le choix entre r le patient ou le prestataire, augmente la proportion de partenaires qui se présentent pour un examen médical, par rapport à une notification du partenaire par le patient présentant une MST ou porteur du VIH ; 2. la notification par courrier augmente le nombre de partenaires qui se présentent pour un examen médical, par rapport à la notification du partenaire par le patient atteint ’uréthrite gonococcique ; 3. l'éducation par une infirmière complétée par une assistance socio-psychologique dispensée par des travailleurs non médicaux entraîne une faible augmentation du taux de traitement des partenaires, par rapport aux soins habituels chez les patients atteints d'une MST.