Traitements contre les fausses couches récurrentes lors de la présence d'anticorps dans le sang maternel.
Une fausse couche peut être très traumatisante pour les parents et leurs familles. Elle est parfois liée à des substances présentes dans le sang maternel appelées « anticorps antiphospholipides » ou «anticoagulants lupiques ». Ces anticorps sont associés à la coagulation et il est donc suggéré d'administrer des médicaments anticoagulants. La présente revue a permis de déterminer que la qualité des essais inclus était assez variable et que la prednisone semblait avoir des effets indésirables. Par conséquent, elle ne joue aucun rôle dans le traitement des fausses couches récurrentes. Toutefois, une combinaison de l'héparine non fractionnée à l'aspirine peut se révéler efficace, mais il existe des effets secondaires potentiels chez les mères. Des recherches supplémentaires doivent être effectuées.
L'héparine non fractionnée combinée à l'aspirine peut diminuer le nombre de pertes de grossesse de 54 %. Des essais contrôlés randomisés de grande taille avec une assignation secrète adéquate doivent être réalisés afin d'explorer les éventuelles différences entre l'héparine non fractionnée et l'HBPM.
[Remarque : Les 15 références figurant dans la section de classification en attente de la revue peuvent modifier les conclusions de la revue à l'issue de leur évaluation.]
Un éventail de traitements a été proposé afin d'améliorer les résultats de la grossesse dans les cas de pertes de grossesse récurrentes liées aux anticorps antiphospholipides (APL). Des études de petite taille n'ont pas permis de résoudre les incertitudes concernant les effets bénéfiques et les risques.
Examiner les résultats de tous les traitements administrés afin de maintenir la grossesse de femmes ayant des antécédents de fausse couche et des APL.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (30 mai 2004), le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library 2003, numéro 2), MEDLINE (de 1966 à juin 2003), EMBASE (de 1988 à juin 2003), ainsi que des recherches manuelles sur le lupus (volume un à huit, de 1991 à 1999) et dans les actes de conférence de l'International Symposium on APL jusqu'en 1999. Nous avons également passé au crible les bibliographies de tous les articles identifiés et contacté des experts dans le domaine.
Nous avons mis à jour les recherches du registre d'essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance le 10 septembre 2009 et ajouté les résultats à la section de classification en attente.
Des essais contrôlés randomisés ou quasi randomisés concernant des interventions pratiquées sur des femmes enceintes ayant des antécédents de perte de grossesse et des APL.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué la qualité méthodologique et extrait des données des études jusqu'en décembre 1999. Un auteur de la revue a fait de même pour les études postérieures à 1999.
Treize études ont été identifiées (849 participants). Leur qualité était médiocre ; 50 % d'entre elles provenaient clairement d'une assignation secrète. Les caractéristiques des participants variaient entre les essais.
L'héparine non fractionnée combinée à l'aspirine (deux essais ; n = 140) réduisait sensiblement le nombre de pertes de grossesse par rapport à l'aspirine seule (risque relatif (RR) 0,46, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,29 à 0,71). L'héparine de bas poids moléculaire (HBPM) combinée à l'aspirine comparée à l'aspirine (un essai ; n = 98) ne diminuait pas sensiblement les pertes de grossesse (RR 0,78, IC à 95 % 0,39 à 1,57). Il n'y avait aucun effet bénéfique de l'héparine non fractionnée à dose élevée par rapport à l'héparine non fractionnée à faible dose (un essai ; n = 50). Trois essais concernant l'aspirine seule (n = 135) n'ont montré aucune baisse significative des pertes de grossesse (RR 1,05, IC à 95 % 0,66 à 1,68). La prednisone et l'aspirine (trois essais ; n = 286) augmentaient de façon significative la prématurité par rapport à un placebo, l'aspirine et l'héparine combinée à l'aspirine, ainsi que le nombre de cas de diabète gestationnel, mais ne présentaient aucun effet bénéfique significatif. L'administration d'immunoglobuline par intraveineuse +/- héparine non fractionnée et aspirine (deux essais ; n = 58) était liée à une augmentation des risques de pertes de grossesse ou d'accouchement prématuré par rapport à l'héparine non fractionnée ou l'HBPM combinée à l'aspirine (RR 2,51, IC à 95 % 1,27 à 4,95). Comparée à la prednisone et à l'aspirine, l'administration d'immunoglobuline par intraveineuse (un essai ; n = 82) n'était pas significativement différente en termes de résultats.