L'éponge vaginale est un moyen de contraception qui s’insère dans la filière pelvienne. L'éponge est molle et ronde et comporte une boucle qui permet de la retirer. Elle est imprégnée de spermicide. Le diaphragme est un dôme élastique qui se place dans la filière pelvienne et empêche les spermatozoïdes d'atteindre l'utérus. Il est également enduit de spermicide. La présente revue comparait le degré d'efficacité de ces deux méthodes en termes de prévention de la grossesse.
Nous avons effectué des recherches informatisées pour trouver des essais randomisés comparant l'éponge au diaphragme. Par ailleurs, nous avons effectué des recherches dans les listes bibliographiques et les chapitres de livres pertinents pour trouver des essais. Nous avons également écrit aux chercheurs pour obtenir davantage d'essais.
Dans un grand essai mené aux États-Unis, l'éponge n'a pas aussi bien fonctionné que le diaphragme pour éviter les grossesses. Sur 100 femmes utilisant une éponge pendant un an, environ 17 sont devenues enceintes, contre 13 parmi celles qui utilisaient un diaphragme. Un essai organisé au Royaume-Uni a donné des résultats similaires. Sur 100 femmes utilisant l'éponge pendant un an, 25 sont devenues enceintes, contre 11 utilisatrices de diaphragme.
Les femmes ont été environ 30 % de plus à cesser d'utiliser l'éponge que le diaphragme. Certaines femmes ont présenté une allergie à l'éponge. Cependant, l'inconfort a motivé le même nombre d’abandons de la méthode contraceptive en question dans les deux groupes.
L'éponge s'est avérée moins efficace que le diaphragme pour éviter les grossesses. Les taux d'abandon à 12 mois étaient également supérieurs avec cette méthode. D'autres essais contrôlés randomisés seront nécessaires pour élucider le rôle potentiel des spermicides dans la prévention des infections sexuellement transmissibles ou dans l'apparition d'effets indésirables.
L'éponge vaginale contraceptive a été conçue à titre de méthode alternative au diaphragme. L'éponge, composée de polyuréthane imprégné de nonoxynol-9 (1 g), libère 125 mg de spermicide sur 24 heures d'utilisation. Contrairement au diaphragme, elle peut être utilisée pour plus d'un rapport sexuel sur 24 heures sans qu’il faille renouveler le spermicide. En outre, l'éponge ne requiert ni intervention d'un médecin ni prescription. La comparaison entre éponge et diaphragme en termes d'efficacité et de poursuite de la méthode ne donne pas de résultat évident.
Comparer l'efficacité et les taux de persévérance avec l'éponge et le diaphragme (utilisés avec du nonoxynol-9). Notre hypothèse a priori était que l'éponge présenterait un plus fort taux d'échec et d'abandon que le diaphragme.
Nous avons effectué une recherche dans les bases de données informatisées MEDLINE, EMBASE, POPLINE, LILACS, et CENTRAL. En outre, nous avons effectué des recherches dans les références bibliographiques des articles et chapitres de livres pertinents. Nous avons également contacté les investigateurs des essais identifiés pour leur demander d'autres essais, publiés ou non.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés comparant l'éponge vaginale contraceptive (Today et Collatex) avec tout diaphragme utilisé avec du nonoxynol-9 à titre de méthode contraceptive.
Nous avons examiné les études identifiées par nos recherches dans la littérature en vue de leur éventuelle inclusion et évalué leur qualité méthodologique à l'aide des directives Cochrane. Nous avons introduit les données dans le programme RevMan et calculé les rapports de cotes Peto pour toutes les grossesses et l'arrêt à 12 mois, le dénominateur étant le nombre de femmes. Nous avons également extrait les rapports cumulés des tables actuarielles à 12 mois pour ces mêmes critères d’évaluation mais n'avons pas été en mesure d’agréger ces données.
Dans les deux essais, l'éponge s'est avérée significativement moins efficace que le diaphragme, dans l’ensemble, pour empêcher les grossesses. Dans le grand essai mené aux États-Unis, les taux d’abandon cumulés des tables actuarielles sur 12 mois pour l'ensemble des grossesses étaient de 17,4 pour 100 femmes avec l'éponge et de 12,8 avec le diaphragme. Ces taux étaient de 24,5 avec l'éponge et de 10,9 avec le diaphragme dans l'essai britannique. De même, les taux d'abandon à 12 mois étaient plus élevés avec l'éponge qu'avec le diaphragme (rapport de cotes 1,31 ; IC à 95 % entre 1,07 et 1,59). Les réactions de type allergique ont été plus fréquentes avec l'éponge, même si l'abandon du fait de l'inconfort différait dans les deux essais.