La couche de cartilage qui couvre les surfaces articulaires du genou permet de protéger l'articulation et de réduire la friction. L'endommagement du cartilage (surface articulaire) peut réduire la mobilité de l'articulation et provoquer des douleurs en mouvement. La détérioration continue de la surface peut entraîner l'apparition d'arthrose. Les traitements du cartilage endommagé peuvent consister à soulager les symptômes, nettoyer chirurgicalement l'articulation ou remplacer chirurgicalement la couche de cartilage. Cette dernière intervention peut être effectuée à l'aide de techniques de stimulation de la moelle (telles que la microfracture), une greffe en mosaïque (également connue sous le nom de greffe de cylindres ostéochondraux) et, plus récemment, par l'implantation de cellules cartilagineuses saines (chondrocytes). La technique de l'implantation de chondrocytes autologues (ICA) consiste à prélever un petit morceau de cartilage de l'articulation du genou. Ce morceau est digéré en laboratoire pour libérer les cellules chondrocytes ; ces cellules sont ensuite cultivées dans un milieu de culture afin de leur permettre de se multiplier. Une seconde chirurgie est alors pratiquée pour implanter les cellules dans les lésions articulaires afin de tenter de produire un tissu capable de remplacer le cartilage normal.
Cette revue inclut six petits essais contrôlés randomisés comparant une ICA à une greffe en mosaïque ou une microfracture. Les résultats prometteurs associés à l'ICA par rapport à la microfracture dans un essai ne sont pas confirmés par les preuves issues de deux autres essais évaluant la même comparaison. Aucun des trois autres essais évaluant différentes comparaisons ne rapportait de preuves concluantes en faveur de l'ICA, mais les résultats à plus long terme suggèrent une amélioration des résultats au fil du temps après certains types d'ICA. Cette revue a identifié plusieurs essais en cours qui devraient apporter des preuves susceptibles d'orienter l'utilisation de l'ICA à l'avenir. En attendant cela, les preuves sont insuffisantes pour tirer des conclusions définitives concernant l'utilisation de l'ICA.
Les preuves sont insuffisantes pour tirer des conclusions définitives concernant l'utilisation de l'ICA dans le traitement des lésions d'épaisseur totale du cartilage articulaire du genou. D'autres essais contrôlés randomisés de bonne qualité examinant des critères de jugement fonctionnels à long terme sont nécessaires.
Les traitements utilisés dans la prise en charge des lésions du cartilage articulaire du genou, y compris la perforation et l'arthroplastie par abrasion, ne sont pas toujours efficaces. Lorsqu'ils le sont, les bénéfices ne se maintiennent pas toujours à long terme et une arthrose peut se développer. L'une des alternatives consiste à recourir à l'implantation de chondrocytes autologues (ICA), une implantation chirurgicale de cellules cartilagineuses saines dans les zones affectées.
Déterminer l'efficacité et l'innocuité de l'ICA chez les patients présentant des lésions d'épaisseur totale du cartilage articulaire du genou.
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les traumatismes ostéo-articulaires et musculaires (14 janvier 2011), le registre Cochrane central des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane, 2010, numéro 4), MEDLINE (1948 à la 1ère semaine de janvier 2011), EMBASE (1980 à la semaine 1 de 2011), SPORTDiscus (1985 au 14 janvier 2011), le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (26 janvier 2011) et Current Controlled Trials (26 janvier 2011).
Les essais randomisés et quasi-randomisés comparant une ICA à n'importe quel autre traitement (y compris une absence de traitement ou un placebo) dans les lésions cartilagineuses symptomatiques du condyle fémoral médial ou latéral, de la trochlée fémorale ou de la rotule.
Les auteurs de revue ont sélectionné les études à inclure de manière indépendante. Nous avons évalué le risque de biais sur la base du processus de randomisation et d'assignation secrète, du biais de sélection potentiel après l'assignation et du niveau d'assignation en aveugle. Nous n'avons pas combiné les données en raison de l'hétérogénéité clinique et méthodologique des essais.
Six essais hétérogènes portant sur 442 participants ont été identifiés. Les essais inclus présentaient des défauts méthodologiques, notamment un suivi incomplet et une documentation inadéquate des critères de jugement. Trois essais comparaient une ICA à une greffe en mosaïque. Un essai rapportait des résultats statistiquement significatifs en faveur de l'ICA à un an en termes de nombre de patients présentant des résultats fonctionnels bons à excellents. À l'inverse, un autre essai rapportait une amélioration significative dans le groupe de la greffe en mosaïque lors d'une évaluation effectuée à l'aide d'un système de notation fonctionnelle à deux ans, mais aucune différence statistiquement significative sur la base de deux autres systèmes de notation. Un troisième essai ne rapportait aucune différence entre l'ICA et la greffe en mosaïque 10 mois en moyenne après la chirurgie.
Aucune différence statistiquement significative n'était observée en termes de résultats fonctionnels à deux ans dans un seul essai comparant l'ICA à la microfracture, ou en termes de résultats fonctionnels à 18 mois dans un seul essai évaluant l'implantation de chondrocytes caractérisés par rapport à la microfracture. Néanmoins, les résultats de cet essai à 36 mois semblaient suggérer que l'implantation de chondrocytes caractérisés entraînait de meilleurs résultats fonctionnels que la microfracture. Le sixième essai, qui comparait une ICA guidée par matrice à une microfracture, rapportait des résultats significativement supérieurs concernant les critères de jugement fonctionnels lors du suivi à deux ans dans le groupe de l'ICAM.