Les décès et les complications graves surviennent couramment après des opérations importantes et représentent un important problème de santé publique. Ces critères d'évaluation pourraient être prévenus en utilisant des liquides et des médicaments pour maintenir l'apport en oxygène et en autres nutriments vers les organes vitaux. Le débit sanguin global, ajusté pour maintenir des objectifs spécifiques, pourrait servir de variable pour déterminer si le liquide et les médicaments administrés maintiennent l'apport essentiel en nutriments. Dans cette revue Cochrane de 31 études menées sur 5 292 patients subissant une opération importante, l'utilisation de liquides, avec ou sans médicaments supplémentaires, pour réaliser des objectifs définis associés à un débit sanguin total accru n'a pas réduit la mortalité. Il y a eu une réduction du nombre de patients victimes de complications et de la durée d'hospitalisation (de 1,2 jours). Cependant, la qualité des études dans ce domaine était médiocre.
On ne sait pas encore avec certitude si l'augmentation du débit sanguin au moyen de liquides, avec ou sans inotropes ou médicaments vasoactifs, réduit la mortalité chez les adultes subissant une opération. L'analyse principale de cette revue (mortalité après la période de suivi la plus longue) n'a montré aucune différence entre l'intervention et le témoin, mais ce résultat a été sensible à la méthode d'analyse, au retrait d'études présentant des limitations méthodologiques, et est dominé par un unique ECR réalisé à grande échelle. Globalement, pour 100 patients dont le débit sanguin est augmenté dans la période périopératoire pour atteindre les objectifs définis, on peut s'attendre à ce que 13 patients (de 40/100 à 27/100) évitent une complication, 2/100 évitent une insuffisance rénale (de 8/100 à 6/100), 5/100 évitent une insuffisance respiratoire (de 10/100 à 5/100) et 4/100 évitent une infection postopératoire des plaies (de 10/100 à 6/100). En moyenne, les patients recevant l'intervention restent à l'hôpital un jour de moins. Il est peu probable que l'intervention provoque des effets nuisibles. Le bilan des preuves actuelles ne soutient pas l'application étendue de cette approche pour réduire la mortalité, mais suggère cependant que les complications et la durée d'hospitalisation sont réduites.
Les études ont suggéré que l'augmentation du débit sanguin et de l'apport en oxygène dans le corps entier au moment de l'opération réduisait la mortalité, la morbidité et le coût des opérations importantes.
Décrire les effets de l'augmentation du débit sanguin périopératoire en utilisant des liquides avec ou sans inotropes ou médicaments vasoactifs. Les critères de jugement étaient la mortalité, la morbidité, l'utilisation des ressources et l'état de santé.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL (The Cochrane Library 2012, numéro 1), MEDLINE (de 1966 à mars 2012) et EMBASE (de 1982 à mars 2012). Nous avons effectué des recherches manuelles dans les actes de grandes conférences et dans des bases de données de bibliographies personnelles jusqu'en décembre 2011. Nous avons contacté des experts dans le domaine et des sociétés pharmaceutiques pour obtenir des données publiées et non publiées.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés avec ou sans assignation secrète. Nous avons inclus des études portant sur des patients adultes (âgés de 16 ans ou plus) subissant une chirurgie (patients subissant une procédure dans une salle d'opération). L'intervention remplissait les critères suivants. « Périopératoire » a été utilisé pour définir une intervention commençant jusqu'à 24 heures avant l'opération et s'arrêtant jusqu'à six heures après l'opération. « Ciblé pour augmenter le débit sanguin global » a été défini par des objectifs mesurés explicites qui étaient plus importants que dans le groupe témoin, en particulier un ou plusieurs objectifs parmi l'index cardiaque, l'apport en oxygène, la consommation d'oxygène, le volume systolique (et les indices dérivés respectifs), la saturation en oxygène du sang veineux mêlé (SVO2), le taux d'extraction d'oxygène (02ER) ou le lactate.
Deux auteurs ont indépendamment extrait les données. Nous avons contacté les auteurs des études pour obtenir des données supplémentaires. Nous avons utilisé le logiciel Review Manager.
Nous avons inclus 31 études portant sur 5 292 participants. Il n'y a eu aucune différence en termes de mortalité : 282/2615 participants (10,8 %) sont décédés dans le groupe témoin contre 238/2677 (8,9 %) dans le groupe de traitement, RR de 0,89 (IC à 95 % 0,76 à 1,05, P = 0,18). Cependant, les résultats ont été sensibles aux méthodes d'analyse et l'intervention a été plus efficace que le témoin lorsque des modèles à effets aléatoires de variance inverse ou de Mantel–Haenszel ont été utilisés, RR de 0,72 (IC à 95 % 0,55 à 0,95, P = 0,02). Les résultats ont également été sensibles au retrait d'études présentant des limitations méthodologiques. Les taux de trois morbidités ont été réduits en augmentant le débit sanguin global : l'insuffisance rénale, RR de 0,71 (IC à 95 % 0,57 à 0,90) ; l'insuffisance respiratoire, RR de 0,51 (IC à 95 % 0,28 à 0,93) ; et les infections des plaies, RR de 0,65 (IC à 95 % 0,51 à 0,84). Il n'y a eu aucune différence concernant les taux de neuf autres morbidités : l'arythmie, la pneumonie, le sepsis, l'infection abdominale, l'infection urinaire, l'infarctus du myocarde, l'insuffisance cardiaque congestive ou œdème pulmonaire, ou la thrombose veineuse. Le nombre de patients victimes de complications a été réduit par l'intervention, RR de 0,68 (IC à 95 % 0,58 à 0,80). La durée d'hospitalisation a été réduite dans le groupe de traitement de 1,16 jours en moyenne (IC à 95 % 0,43 à 1,89, P = 0,002). Il n'y a eu aucune différence concernant la durée du séjour en unité de soins intensifs. Les données ont été insuffisantes pour formuler des commentaires sur la qualité de vie et le rapport coût-efficacité.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère des Affaires sociales et de la Santé