Certaines personnes utilisent un cathéter qui les aide à gérer leurs problèmes de vessie (tels que les fuites d'urine ou l'incapacité à uriner). Les cathéters peuvent être des cathéters urétraux permanents (dans le tube drainant la vessie), des cathéters suspubiens (via l'abdomen) ou des cathéters intermittents (lorsqu'un cathéter est inséré par l'urètre plusieurs fois par jour). Aucun essai comparant ces différentes méthodes les unes aux autres n'a été trouvé. Il arrive que les personnes qui utilisent des cathéters développent des infections urinaires. Des données peu probantes semblaient indiquer que l'utilisation permanente d'antibiotiques réduisait le risque de présenter une infection urinaire en cas d'utilisation intermittente de cathéters, mais les données sur les effets secondaires étaient insuffisantes.
Aucun essai éligible comparant des modes alternatifs d'insertion des cathéters n'a été identifié. Les données provenant des huit essais comparant les différentes politiques d'administration d'antibiotiques, en particulier en cas de cathétérisme intermittent, ont été examinées séparément du cathétérisme permanent. Les éventuels bénéfices de la prophylaxie antibiotique doivent être comparés aux éventuels effets indésirables, tels que le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. Il est impossible d'évaluer ceux-ci avec fiabilité d'après les essais actuellement disponibles.
Les personnes nécessitant un drainage à long terme de la vessie présentent couramment une infection urinaire liée au cathéter et autres problèmes.
Déterminer si certaines règles de manipulation des cathéters sont meilleures que d'autres en termes d'efficacité, de complications, de qualité de vie et de rentabilité chez les adultes et les enfants portant un cathéter à long terme.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d’essais spécialisés du groupe Cochrane sur l’incontinence (recherches effectuées le 28 septembre 2011). Par ailleurs, nous avons examiné toutes les listes bibliographiques des essais identifiés.
Tous les essais randomisés et quasi-randomisés comparant les règles de manipulation des cathéters (voie d'insertion et utilisation d'antibiotiques) pour le cathétérisme à long terme (plus de 14 jours) chez les adultes et les enfants.
Les données ont été extraites par deux évaluateurs de manière indépendante et comparées. Des discussions ont permis de résoudre des désaccords. Les données étaient traitées comme indiqué dans le manuel Cochrane. Si les données des essais n'avaient pas été entièrement présentées, une clarification était demandée aux auteurs. Si nécessaire, les densités d’incidence (DI) et/ou les différences de densité d'incidence (DDI) sur une certaine période étaient calculés.
Huit essais, portant sur 504 patients dans quatre essais contrôlés randomisés croisés et en groupes parallèles, répondaient aux critères d'inclusion. Seuls deux des six comparaisons prémentionnées étaient étudiées dans ces essais.
Quatre essais comparaient la prophylaxie antibiotique aux antibiotiques en cas d'indication clinique. Pour les patients utilisant un cathétérisme intermittent, les résultats relatifs à l'effet de la prophylaxie antibiotique sur l'infection urinaire (IU) symptomatique étaient contradictoires. Seule une étude a trouvé une différence significative de fréquence de l'IU favorisant la prophylaxie. Pour les patients utilisant un cathétérisme urétral permanent, un seul essai de petite taille a rapporté un nombre inférieur d'épisodes d'IU symptomatique dans le groupe de prophylaxie.
Quatre essais comparaient la prophylaxie antibiotique à l'administration d'antibiotiques en cas d'indication microbiologique. Pour les patients utilisant un cathétérisme intermittent, il existait des preuves limitées que le traitement antibiotique réduisait le taux de bactériurie (asymptomatique et symptomatique). Il existait des preuves peu probantes que les antibiotiques prophylactiques étaient plus efficaces en termes de réduction du taux de bactériurie symptomatique.