Les médecins recommandent généralement aux personnes souffrant d'infections respiratoires aiguës d'augmenter leur consommation de liquides. Les infections aiguës comprennent les rhumes, la sinusite aiguë, l'angine, la laryngite, la bronchite, la pneumonie et la grippe. Cette revue visait à déterminer si cette recommandation est bénéfique ou nuisible. Les bénéfices potentiels des liquides sont la compensation de la perte de liquides due à la fièvre ou à l'accélération de la respiration, le traitement de la déshydratation et la réduction de la viscosité du mucus. Dans les cas d'infection de la partie inférieure de l'appareil respiratoire, l'effet nuisible potentiel pourrait être la dilution de la concentration de sodium dans le sang, entraînant ainsi des maux de tête, une confusion et des convulsions. Cette revue n'a trouvé aucune preuve favorable ou défavorable à l'augmentation de l'apport liquidien dans le traitement des infections respiratoires aiguës. Aucun essai contrôlé randomisé visant à déterminer l'effet bénéfique ou préjudiciable d'une consommation de liquides accrue n'a été réalisé. Il est important que des études soient menées afin de déterminer le véritable effet de ce conseil d'ordre thérapeutique très fréquent.
À l'heure actuelle, il n'existe aucune preuve, provenant d'ECR, favorable ou défavorable au fait de recommander l'augmentation de la consommation de liquides dans le cas d'infections respiratoires aiguës. Jusqu'à présent, les conséquences de la gestion liquidienne pour les patients souffrant d'infections respiratoires aiguës, en consultation externe ou en milieu de soins primaires, n'ont fait l'objet d'aucun ECR. Certaines études non expérimentales (observationnelles) signalent que l'augmentation de l'apport liquidien dans le traitement des infections aiguës des voies respiratoires inférieures peut provoquer des effets délétères. Des ECR doivent être réalisés afin de déterminer le véritable effet de ce conseil d'ordre médical très fréquent.
L'infection respiratoire aiguë est un motif de consultation médicale courant. L'augmentation de l'apport de liquides est une recommandation thérapeutique fréquente. Les bénéfices attribués aux liquides comprennent la compensation d'une perspiration insensible accrue, la correction de la déshydratation due à un apport réduit et la diminution de la viscosité du mucus. Cependant, il existe des raisons théoriques indiquant que l'accroissement de l'apport liquidien entraîne des effets délétères. La sécrétion d'hormone antidiurétique augmente dans le cas d'infections des voies respiratoires de diverses origines. Cette revue systématique visait à évaluer les preuves pour déterminer les effets bénéfiques par rapport aux effets délétères de l'augmentation de l'apport liquidien.
Répondre aux questions suivantes :
1. Est-ce que conseiller d'accroître l'apport liquidien pour traiter les infections respiratoires aiguës permet de réduire la durée et la gravité des symptômes ?
2. Existe-t-il des effets indésirables associés à l'augmentation de l'apport liquidien chez les personnes souffrant d'infections respiratoires aiguës ?
3. Certains des effets bénéfiques ou délétères sont-ils liés au siège de l'infection (voies respiratoires supérieures ou inférieures) ou aux différents degrés de gravité de la maladie ?
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 4) qui contient le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les infections respiratoires aiguës, ainsi que dans MEDLINE (1966 à la 3ème semaine de novembre 2010), EMBASE (1974 à décembre 2010), Current Contents (2000 à décembre 2010) et CINAHL (1982 à décembre 2010). Nous avons examiné les références bibliographiques des articles identifiés et contacté des spécialistes des disciplines concernées.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) étudiant l'effet d'un apport liquidien accru chez les personnes souffrant d'infections respiratoires aiguës.
Deux auteurs de revue ont, de manière indépendante, évalué les études identifiées afin de déterminer si elles pouvaient être incluses.
Aucun ECR évaluant l'effet de l'augmentation de l'apport liquidien dans le traitement des infections respiratoires aiguës n'a été trouvé.