L'infection des voies urinaires sans complications (IVU) est une maladie fréquente chez les femmes jeunes. Elle est causée par des bactéries qui se multiplient dans l'urine ; la patiente se plaint généralement de l'urgence et d'une sensation de brûlure pendant la miction. La présente pratique consiste à administrer des antibiotiques au patient pendant trois jours. Dans cette revue, tous les essais qui ont comparé la thérapie de trois jours avec un traitement plus long (cinq jours ou plus) ont été inclus. Un traitement de trois jours suffit à soulager la plupart des patientes de leurs symptômes ; cependant, une thérapie plus longue est meilleure en termes d'élimination des bactéries de l'urine, et ce, sans tenir compte de l'antibiotique utilisé. Une thérapie plus longue pour l'IVU est liée à un taux de réactions indésirables aux antibiotiques utilisés plus élevé. En attendant des recherches plus approfondies en la matière, cela pourrait être considéré pour des femmes chez qui l'éradication des bactéries dans l'urine est importante.
Trois jours de thérapie antibiotique équivalent à 5-10 jours pour atteindre une guérison symptomatique pendant un traitement d'IVU sans complications, tandis que le traitement plus long est plus efficace pour assurer une guérison bactériologique. Malgré le taux plus élevé des effets indésirables, le traitement de 5-10 jours peut être considéré pour les femmes chez qui l'éradication des bactériuries est importante.
L'infection des voies urinaires sans complications (IVU) est une maladie fréquente chez les femmes jeunes sexuellement actives. Autrefois, il était recommandé de se soumettre à une thérapie antibiotique de sept jours, alors que la pratique actuelle consiste à traiter les IVU sans complications pendant trois jours.
Comparer l'efficacité et la sécurité d'une thérapie antibiotique de trois jours avec une thérapie de plusieurs jours (cinq jours ou plus) sur le soulagement des symptômes et des bactériuries avec un suivi à court et long terme.
La bibliothèque Cochrane (numéro 1, 2004), le registre des essais de Cochrane Renal Group (juillet 2003), EMBASE (janvier 1980 août 2003) et MEDLINE (janvier 1966 à août 2003) ont été consultés. Les références de tous les essais inclus ont été examinées et l'on a pris contact avec le premier auteur (ou auteur correspondant) des essais inclus et des sociétés pharmaceutiques.
Essais contrôlés randomisés comparant la thérapie antibiotique par voie orale de trois jours avec la thérapie de plusieurs jours (cinq jours ou plus) pour la cystite sans complications chez des femmes de 18 à 65 ans non enceintes ne présentant pas de symptômes d'infection urinaire haute.
Les données portant sur les taux d'échec symptomatique, l'occurrence de pyélonéphrite et d'effets indésirables ont été obtenues indépendamment par deux relecteurs. On a estimé le risque relatif (RR) et ses intervalles de confiance (IC) à 95%. Les résultats ont été obtenu au moyen d'une analyse avec intention de traiter, dans la mesure du possible.
Trente-deux essais rassemblant 9605 patients ont été inclus. Pour ce qui est des taux d'échec symptomatique, aucune différence n'a été observée entre le régime antibiotique de trois jours et celui de 5-10 jours lors du suivi à court terme (RR 1,06, IC à 95 % de 0,88 à 1,28) et à long-terme (RR 1,09, IC à 95 % de 0,94 à 1,27). La comparaison des taux d'échec bactériologique a démontré que la thérapie de trois jours était moins efficace que la thérapie de 5-10 jours pour le suivi à court terme ; cependant, cette différence n'a été observée qu'au sein du sous-groupe d'essais qui ont utilisé le même antibiotique dans les deux bras de traitement (RR 1,37, IC à 95 % de 1,07 à 1,74, P = 0,01). Cette différence était plus significative avec le suivi à long terme (RR de 1,43, IC à 95 % de 1,19 à 1,73, P = 0,0002). Les effets indésirables ont été considérablement plus fréquents chez le groupe de traitement de 5-10 jours (RR 0,83, IC 95% de 0,74 à 0,93, P = 0,0010). Les résultats étaient cohérents pour les analyses en sous-groupe et les analyses de sensibilité.