Il manque des preuves fiables sur les interventions permettant de traiter l’anémie chez les personnes infectées par le VIH ou par le SIDA. Les personnes atteintes par le VIH ou par le SIDA sont plus susceptibles que la population générale de développer une anémie, qui représente le trouble sanguin le plus courant dans la population infectée par le VIH/SIDA. Comparées à celles qui ne développent pas d’anémie, les personnes infectées par le VIH qui développent une anémie ont plus de chances de mourir tôt. Il est par conséquent important de disposer de preuves concrètes sur les interventions pouvant servir à traiter l’anémie. Cette revue Cochrane mise à jour porte sur six essais randomisés (537 participants) qui ont tous étudié l’érythropoïétine recombinante humaine. Celle-ci n’a pas permis de réduire la mortalité et les besoins de transfusion. Par ailleurs, l’érythropoïétine recombinante humaine n’a pas augmenté les taux d’hémoglobine ni amélioré la qualité de vie des patients anémiés infectés par le VIH. La qualité méthodologique de tous les essais a été jugée médiocre.
Un éventuel essai randomisé devra inclure des résultats tels que la mortalité et la qualité de vie ainsi que des femmes enceintes, des enfants et des personnes de différentes ethnies. En outre, l’essai devra être parrainé par l’Organisation Mondiale de la Santé avec un comité international.
Cette revue Cochrane mise à jour fournit des preuves attestant que la rHuEPO par comparaison avec un placebo ne réduit pas la mortalité, ne diminue pas les besoins de transfusion, n’a pas augmenté les taux d’hémoglobine et n’a pas amélioré la qualité de vie des patients anémiés infectés par le VIH. Les résultats s’appuient sur six ECR comportant un risque de biais élevé. La prescription de cette intervention pour le traitement de l’anémie chez les patients atteints du SIDA n’est par conséquent pas justifiée, à moins que de nouvelles preuves obtenues lors d’un essai de haute qualité à grande échelle ne changent cette conclusion.
L'anémie est fréquente chez les personnes infectées par le VIH et est associée à un mauvais pronostic. Il est nécessaire d’évaluer les effets des traitements de l’anémie et de déterminer si ces interventions sont bénéfiques.
Déterminer l’efficacité et l’innocuité des traitements de l’anémie chez les personnes infectées par le VIH et par le SIDA.
Une recherche a été effectuée dans le registre Cochrane des essais (CENTRAL) (The Cochrane Library 2010, numéro 10), MEDLINE (1980 au 25 novembre 2010), EMBASE (1980 au 25 novembre 2010), LlLACS (1982 au 25 novembre 2010), Africa Index Medicus (jusqu’au 9 novembre 2010), ISI Web of Knowledge (2005 au 9 octobre 2010), Scirus (9 octobre 2010) et les listes de références des articles pertinents. Nous avons demandé au groupe Cochrane sur le VIH/SIDA et au groupe Cochrane sur la grossesse et l’accouchement de vérifier leurs registres spécialisés. Nous avons également contrôlé les listes de références de tous les essais identifiés selon les méthodes susmentionnées.
Essais randomisés évaluant les effets des traitements de l’anémie chez les personnes infectées par le VIH. Il n'y avait aucune restriction d’âge.
Deux auteurs ont évalué de manière indépendante les études pertinentes en vue de leur inclusion. L’extraction des données et l’évaluation de la qualité des études pertinentes ont été effectuées par deux auteurs et vérifiées par les deux autres.
Six essais comportant un risque de biais élevé, incluant 537 patients, ont satisfait aux critères d’inclusion. Ces essais portaient uniquement sur l’érythropoïétine recombinante humaine (rHuEPO) alpha. Deux d’entre eux incluant des participants adultes et pédiatriques (84 participants et 4 événements) et comparant la rHuEPO à un placebo n’ont pas montré de diminution du risque de mortalité avec un suivi jusqu’à 12 semaines (rapport de risques (RR) combiné 0,56, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,08 à 4,05, coefficient I2 = 0 %). Tous les essais ayant comparé la rHuEPO à un placebo n’ont pas montré de bénéfice sur la réponse hématologique, le nombre de patients transfusés ou le nombre de culots globulaires transfusés. Deux essais ont comparé les effets de deux régimes posologiques de rHuEPO sur la valeur d’hémoglobine et la qualité de vie, mais les effets ne sont pas clairs. Trois essais cliniques randomisés (ECR) ont signalé un risque élevé de biais d’attrition et ils n’ont donc pas été inclus dans une méta-analyse.