Le vélo est un passe-temps populaire chez les enfants et les adultes, et constitue un moyen de transport et d'exercice extrêmement bénéfique. Néanmoins, les blessures liées au vélo sont courantes et peuvent être graves, en particulier les blessures à la tête.
Les casques de bicyclette sont recommandés pour réduire la gravité des traumatismes crâniens, mais l'utilisation volontaire de casques est faible chez la population générale. Des lois rendant obligatoire le port du casque de bicyclette ont donc été adoptées dans plusieurs juridictions du monde afin d'accroître l'usage du casque. Ces lois sont controversées car les opposants ont affirmé qu'elles pourraient dissuader les gens de faire du vélo ou entraîner un taux de blessures supérieur chez les cyclistes en raison de la compensation du risque. Cette revue a recherché les meilleures preuves permettant de déterminer les effets des lois sur le port de casque de bicyclette. Aucun essai contrôlé randomisé n'a été identifié, mais cinq études avec contrôle contemporain examinaient les traumatismes crâniens liés au vélo ou l'utilisation de casque de bicyclette. Les résultats de ces études suggéraient un effet positif des lois sur le port de casque de bicyclette pour accroître l'utilisation du casque et réduire les traumatismes crâniens chez la population cible par rapport aux contrôles (des juridictions sans lois sur le port du casque ou des populations non cibles). Aucune des études incluses ne mesurait l'utilisation réelle du vélo, ce qui ne permettait pas d'évaluer l'hypothèse selon laquelle les lois sur le port du casque entraînaient une diminution du nombre d'individus pratiquant le vélo. Bien que les résultats de la revue soient favorables à la législation sur le port du casque pour réduire les traumatismes crâniens, les preuves sont actuellement insuffisantes pour étayer ou réfuter l'argument des opposants au port du casque, selon lesquels les lois sur le casque pourraient dissuader les gens de faire du vélo.
La législation sur le port du casque semble efficace pour accroître l'utilisation du casque et réduire les taux de traumatismes crâniens chez les populations concernées. Néanmoins, très peu d'études d'évaluation de haute qualité mesuraient ces critères de jugement, et aucune ne rapportait de données concernant une éventuelle réduction de la pratique du vélo.
Les preuves disponibles suggèrent que les casques de bicyclette pourraient réduire le risque de traumatismes crâniens chez les cyclistes, mais le port du casque n'est pas uniforme chez tous les utilisateurs de bicyclette. Une législation a été adoptée dans certains pays et juridictions pour rendre le port du casque obligatoire pour les cyclistes, mais la question reste controversée et les opposants affirment que les lois sur le casque pourraient dissuader les gens de faire du vélo et les empêcher de profiter des bienfaits de cette activité pour la santé, ou que d'autres mesures de prévention (ex. : amélioration de la sécurité routière) pourraient être responsables de la réduction observée des traumatismes crâniens.
Évaluer les effets de la législation sur le port du casque de bicyclette sur les traumatismes crâniens liés au vélo et l'utilisation du casque, ainsi que l'incidence des conséquences indésirables fortuites.
Nous avons consulté le registre Cochrane central des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane 2009, numéro 1) ; le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les blessures (recherche effectuée en juillet 2009), MEDLINE (Ovid SP) (1950 à avril 2010), EMBASE (Ovid SP) (1980 à avril 2010), CINAHL (EBSCO) (1982 à avril 2010), TRANSPORT (Ovid SP) (1988 à septembre 2009) et d'autres bases de données électroniques spécialisées. Nous avons également consulté des sites Web gouvernementaux, effectué une recherche manuelle dans des publications et examiné les références bibliographiques des publications sélectionnées.
Nous avons inclus les études qui documentaient les changements relatifs au nombre de traumatismes crâniens, au port du casque ou à la pratique du vélo avant et après l'adoption de la législation. Seules les études qui incluaient un groupe témoin concomitant et rapportaient les effets de la législation à l'échelle d'un pays, d'une région ou d'un département ont été incluses.
Deux auteurs ont extrait les données et évalué la qualité méthodologique de manière indépendante. Les données n'ont pas pu être réunies en une méta-analyse et les résultats des études incluses ont été rapportés de manière narrative.
Six études contrôlées avant-après non randomisées remplissaient les critères d'inclusion. Dans chacune des études, la législation sur le port du casque de bicyclette concernait uniquement les enfants. Des adultes étaient utilisés comme contrôles dans cinq études, et des juridictions sans législation sur le port du casque dans la sixième. Une étude rapportait la mortalité liée au vélo, trois études rapportaient les changements des taux de traumatismes crâniens, et trois rapportaient les changements relatifs au port du casque. Aucune des études incluses ne rapportait de changement en matière de pratique du vélo ou d'autres conséquences indésirables associées à la législation. Dans trois études, des réductions statistiquement significatives de la mortalité et des traumatismes crâniens étaient rapportées après l'adoption de la législation sur le port du casque par rapport aux contrôles, tandis qu'une étude rapportait une réduction non statistiquement significative des traumatismes crâniens. Une augmentation statistiquement significative du port du casque de bicyclette était observée après l'adoption de la législation dans les trois études documentant le port du casque.