Les personnes qui souffrent d'une dépendance aux opiacés nécessitent un effort thérapeutique important pour faire cesser durablement leur consommation. Leur consommation d'opiacés illicites peut diminuer et leur maintien dans le traitement peut s'améliore

méthadone, qui est un médicament très addictif. La naltréxone est un antagoniste des opiacés à action prolongée qui bloque les effets de l'héroïne. On l'utilise pour prévenir la rechute de la dépendance aussi bien aux opiacés qu'à l'alcool. Les personnes fortement motivées répondent bien à la
naltréxone. La plupart des consommateurs d'opiacés sont sceptiques face au traitement par des comprimés de naltréxone et ils sont nombreux à l'abandonner précocement. Le taux d'abandon peut être réduit par la prise supervisée des comprimés, les mesures incitatives et l'administration de naltréxone à libération prolongée
telle que les implants sous-cutanés ou les injections retard.
Les données issues des essais contrôlés randomisés sont insuffisantes pour évaluer l'efficacité de la naltréxone à libération prolongée. Dans la seule étude contrôlée qui remplissait les critères d'inclusion, 60 patients non hospitalisés étaient randomisés dans l'un parmi trois groupes recevant deux injections retard successives de naltréxone (192 ou 384 mg) ou des injections de placebo. Le délai moyen avant abandon était de 48 jours pour la naltréxone à forte dose, à comparer à 27 jours pour le placebo, soit une prolongation du
traitement de 21 jours (plage de 11 à 31 jours). Le bénéfice était moindre avec une dose retard inférieure. Le nombre de personnes suivant toujours le traitement après huit semaines ne montrait pas de différence nette et variait en moyenne de 68 % à 39 % des participants dans
les différents groupes. L'« envie d'héroïne » n'était pas différente sous naltréxone mais le « besoin d'héroïne » était sensiblement moins fort pour les personnes recevant de la naltréxone retard que pour celles recevant le placebo. Les principaux effets indésirables étaient les symptômes généraux de
fatigue et de douleur au site d'injection. Dix-sept rapports remplissaient les critères d'inclusion pour l'évaluation des effets indésirables. Sept d'entre eux s'intéressaient particulièrement aux implants de naltréxone pour le traitement de la dépendance aux opiacés, et à l'infection des plaies, aux réactions allergiques à l'implant et au nombre d'implants retirés. La majorité des essais ne comportaient pas de groupe témoin et l'évaluation systématique des effets indésirables en était absente.

Conclusions des auteurs: 

Les données sont insuffisantes pour évaluer l'efficacité de la naltréxone à libération prolongée dans le traitement de la dépendance aux opiacés.
Pour les injections de naltréxone, les effets indésirables liés au site d'administration s'avèrent fréquents, mais d'intensité et de durée limitées. Pour une évaluation des effets délétères/bénéfices des implants de naltréxone, davantage de données sur les effets secondaires et les effets indésirables sont nécessaires.

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Contexte: 

La naltréxone est un antagoniste des opiacés qui bloque efficacement les effets de l'héroïne. Puisque le traitement de la dépendance aux opiacés par les comprimés de naltréxone souffre de taux d'abandon élevés, plusieurs injections retard et implants sont à l'étude. Les formulations à libération prolongée sont prétendument efficaces, mais il n'existe pas de revue systématique de la littérature.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de la naltréxone à libération prolongée contre la dépendance aux opiacés et ses effets indésirables dans différentes populations d'étude.

Stratégie de recherche documentaire: 

Les bases de données suivantes ont été examinées, de leur origine respective jusqu'à novembre 2007 : le registre Cochrane des essais contrôlés, MEDLINE, EMBASE, CINAHL, LILACS, PsycINFO, ISI Web of Science, la base de données d'essais à l'adresse http://clinicaltrials.gov, les monographies NIDA disponibles, les actes de conférence CPDD et AAAP. Les références bibliographiques des études identifiées, des revues publiées et des sites Internet pertinents ont été examinées manuellement. Les auteurs des études et les laboratoires pharmaceutiques ont été contactés afin d'obtenir des données non publiées ou manquantes.

Critères de sélection: 

Pour évaluer l'efficacité, seuls les ECR ont été inclus. Pour évaluer l'innocuité, tout essai clinique indiquant des effets indésirables a été évalué. Les caractéristiques du traitement ont été étendues aux sujets présentant une dépendance à l'alcool et aux volontaires sains.

Recueil et analyse des données: 

Les relecteurs ont évalué les rapports, noté la qualité méthodologique et extrait les données de façon indépendante. Les analyses ont été réalisées séparément pour les participants présentant une dépendance aux opiacés, les participants présentant une dépendance à l'alcool et les participants sains.

Résultats principaux: 

Pour l'efficacité, seul un rapport remplissait les critères d'inclusion. Deux posologies d'injections retard de naltréxone (192 et 384 mg) ont été comparées au placebo. Le traitement à forte dose a significativement augmenté la durée du traitement par rapport au placebo (DMP 21,00, IC à 95 % 10,68 à 31,32, p < 0,0001). Le traitement à forte dose a significativement augmenté la durée du traitement par rapport au traitement à faible dose (DMP 12,00, IC à 95 % 1,69 à 22,31, p = 0,02). Le nombre de patients poursuivant le traitement ne montrait aucune différence significative entre les groupes.

Pour les effets indésirables, dix-sept rapports remplissaient les critères d'inclusion, six d'entre eux étant des ECR. Les effets secondaires étaient significativement plus fréquents dans les groupes recevant des injections retard de naltréxone que dans ceux recevant le placebo. Dans les essais portant uniquement sur les personnes alcoolo-dépendantes, les effets indésirables étaient significativement plus fréquents dans les groupes recevant des injections retard de naltréxone à faible dose que dans ceux recevant le placebo (RR 1,18, IC à 95 % 1,02 à 1,36, p = 0,02). Dans les essais portant sur les personnes montrant une dépendance aux opiacés, les différences entre les groupes n'étaient pas statistiquement significatives. Les rapports sur l'évaluation systématique des effets secondaires et des effets indésirables étaient rares.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.