Les populations autochtones asthmatiques à travers le monde sont représentées de manière exagérée dans les stades les plus sévères de la maladie asthmatique. Des modèles de soins adaptés sont importants pour apporter un service efficace, et contribuent probablement à l'amélioration des résultats des personnes asthmatiques. Dans cette revue, nous avons cherché à savoir si la participation d'un travailleur de la santé autochtone (TSA) aux programmes de formation en matière d’asthme (par rapport à l'absence de TSA) améliorait les critères de jugement liés à l’asthme chez les adultes et les enfants autochtones asthmatiques. Une seule étude portant sur 113 personnes était éligible dans la revue. Une amélioration était observée en termes de score de connaissance de l’asthme par le patient et de score de compétences des parents en matière d’asthme, ainsi qu’une réduction du nombre de jours d’absence à l'école chez les enfants pris en charge par un travailleur de la santé autochtone. Néanmoins, la fréquence des crises ne diminuait pas et ces résultats étaient issus d'une seule petite étude, ce qui ne nous permet pas de tirer de conclusions définitives, même si nous pensons que la participation d'un PSI est probablement bénéfique. Toutefois, compte tenu de la complexité des résultats cliniques et des aspects culturels, ainsi que de l'importance de l'auto-détermination chez les populations autochtones, la pratique consistant à impliquer un TSA dans les programmes de formation en matière d’asthme destinés aux adultes et enfants autochtones asthmatiques est justifiée, mais devrait faire l’objet d’autres essais contrôlés randomisés.
Dans un petit essai, la participation d'un TSA aux programmes de formation en matière d’asthme destinés à une population du même groupe ethnique était efficace pour améliorer la plupart des résultats cliniques des enfants asthmatiques, mais pas tous. Il est très probable que la participation d'un TSA soit bénéfique. Néanmoins, la fréquence des crises ne présentait pas de différence significative entre les groupes, ce qui ne nous permet pas de tirer de conclusions définitives pour tous les contextes. Toutefois, compte tenu de la complexité des résultats cliniques et des aspects culturels, ainsi que de l'importance de l'auto-détermination chez les populations autochtones, la pratique consistant à impliquer un TSA dans les programmes de formation en matière d’asthme destinés aux adultes et aux enfants autochtones asthmatiques est justifiée, mais devrait faire l’objet d’autres essais contrôlés randomisés.
La formation en matière d’asthme est considérée comme une étape importante de la prise en charge de l'asthme dans les protocoles nationaux. Les facteurs raciaux, ethniques et socio-économiques sont associés à des marqueurs de la gravité de l'asthme, tels qu’une présentation récurrente dans un service d’urgences pour cause d’asthme aigu. Partout dans le monde, les groupes autochtones sont représentés de manière disproportionnée dans les formes sévères d’asthme. Des modèles de soins adaptés sont importants pour apporter un service efficace, et contribuent probablement à l'amélioration des résultats des personnes asthmatiques.
Déterminer si la participation d'un travailleur de la santé autochtone (TSA) aux programmes de formation en matière d’asthme (par rapport à l'absence de TSA) améliore les critères de jugement liés à l’asthme chez les adultes et les enfants autochtones asthmatiques.
Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, les bases de données MEDLINE et EMBASE, des articles de revue et les références bibliographiques des articles pertinents. La dernière recherche a été effectuée en janvier 2011.
Tous les essais contrôlés randomisés comparant la participation d'un travailleur de la santé autochtone (TSA) à une absence de TSA dans les programmes de formation en matière d’asthme destinés aux populations autochtones asthmatiques.
Deux auteurs de revue indépendants ont sélectionné les données à inclure et un seul auteur a extrait les données. Les deux auteurs de revue ont évalué la qualité des études de manière indépendante. Nous avons contacté les auteurs afin d’obtenir de plus amples informations. Comme il n'était pas possible d'analyser les données en « intention de traiter », nous les avons analysées sur la base du « traitement reçu ».
Une étude portant sur 113 enfants randomisés pour un programme de formation en matière d’asthme impliquant un TSA, par rapport à un programme de formation équivalent sans TSA, remplissait les critères d’inclusion. Quatre-vingt-huit enfants étaient allés jusqu’au bout de l'essai. Le score de connaissance de l’asthme des parents (différence moyenne (DM) (7,49 ; IC à 95 %, entre 5,52 et 9,46), le score de compétences des parents en matière d’asthme (DM de 0,98 ; IC à 95 %, entre 0,52 et 1,44) et les jours d'absence à l'école (100 % des enfants en âge d'être scolarisés du groupe expérimental avaient manqué < 7 jours, 21 % des participants du groupe témoin avaient manqué 7-14 jours, différence = 21 %, IC à 95 %, 5-36 %) étaient significativement meilleurs dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. Aucune différence significative n’était observée entre les groupes concernant le nombre de crises (par an). Aucune différence n’était observée en termes de qualité de vie ou de score de compétences des enfants en matière d’asthme ; ces deux critères n’étaient rapportés que dans une seule étude et la tendance était favorable au groupe du TSA. Il n’existait aucune étude portant sur des adultes.