Après une opération, jusqu'à 30% des plaies peuvent s'infecter. Cette complication de la chirurgie peut être angoissante pour le patient et entrainer une élévation des coûts de traitement. De nombreuses interventions ont été conçues pour réduire les infections postopératoires. L'une d'elles est l'utilisation d'un champ opératoire qui adhère à la peau et à travers lequel le chirurgien coupe. On pense que les champs adhésifs empêchent les germes (qui peuvent être sur la peau) de pénétrer dans la plaie ouverte. Cette revue actualisée de plus de 4 000 patients répartis dans sept essais distincts n'a pas pu trouver de preuve indiquant que les champs adhésifs réduisent les taux d'infection du champ opératoire mais certaines indications suggèrent qu'ils sont susceptibles d'élever les taux d'infection.
Les sept essais n'ont pas fourni pas de preuve indiquant que les champs adhésifs en plastique réduisent les taux d'infection du site opératoire, mais quelques preuves suggèrent qu'ils élèvent les taux d'infection. Des essais supplémentaires pourraient être justifiés, avec évaluation en aveugle des résultats, pour examiner l'effet des champs adhésifs sur les infections du site opératoire en fonction des divers types de plaies.
On considère que des infections du site opératoire surviennent dans environ 15 % des cas de chirurgie propre et 30 % des cas de chirurgie contaminée. L'utilisation de champs adhésifs en plastique pour protéger la plaie des organismes pouvant être présents sur la peau environnante lors d'une opération est une des stratégies destinées à prévenir l'infection du site opératoire. Des études non randomisées ont donné des résultats contradictoires quant à l'efficacité de cette approche. Une revue systématique était donc nécessaire pour guider la pratique clinique.
Évaluer l'effet des champs adhésifs utilisés pendant une opération chirurgicale sur les infections du site opératoire, le coût, la mortalité et la morbidité.
Pour cette quatrième mise à jour, nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions (4 mars 2015) ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2015, Numéro 2) ; Ovid MEDLINE (de 2012 au 3 mars 2015); Ovid MEDLINE In-Process & Other Non-Indexed Citations (de 2012 au 3 mars 2015); Ovid EMBASE (de 2012 au 3 mars 2015) ; et EBSCO CINAHL (de 2012 au 4 mars 2015).
Essais contrôlés randomisés comparant un champ adhésif en plastique à l'absence de champ adhésif en plastique, utilisé seul ou en combinaison avec des champs (en matériaux) tissés ou des champs jetables (papier), chez des patients subissant une intervention chirurgicale quelconque. Les champs à anneau étaient exclus.
Deux auteurs de la revue ont sélectionné les études, évalué leur qualité méthodologique et extrait les données de manière indépendante. Nous avons contacté des auteurs d'études pour obtenir des informations supplémentaires.
Nous n'avons pas identifié de nouvelles études pour cette quatrième mise à jour. La revue comprend cinq études impliquant au total 3 082 participants et comparant des champs adhésifs en plastique à l'absence de champ, et deux études impliquant au total 1 113 participants et comparant des champs adhésifs imprégnés d'iode à l'absence de champ. Une proportion significativement plus élevée de patients dans le groupe à champ adhésif que dans celui sans champ a développé une infection du site opératoire (risque relatif (RR) 1,23 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 1,02 à 1,48 ; P = 0,03). Les champs adhésifs imprégnés à l'iode n'ont eu aucun effet sur le taux d'infection du site opératoire (RR 1,03 ; IC à 95 % de 0,06 à 1,66 ; P = 0,89). La durée d'hospitalisation était similaire dans les groupes avec et sans champ adhésif.
Traduction réalisée par le Centre Cochrane Français