La pneumonie est une maladie inflammatoire des poumons. Le traitement de la pneumonie comprend les antibiotiques, le repos, les liquides, la gestion des complications et les soins professionnels à domicile. La supplémentation en oxygène est une façon d'aider les patients qui ne peuvent pas respirer correctement par eux-mêmes. La supplémentation en oxygène peut se faire par canule nasale ou par ventilation mécanique. La ventilation mécanique est destinée à maintenir en vie ; elle implique l'utilisation d'une machine appelée ventilateur ou respirateur. Il y a deux principaux types de ventilation mécanique : la ventilation non-invasive (VNI) et la ventilation invasive. La première fournit une assistance ventilatoire au patient au moyen d'un masque facial ou nasal bien ajusté et la seconde à l'aide d'un tube inséré dans la trachée à travers la bouche, le nez ou un trou pratiqué par la gorge dans la trachée. L'oxygénothérapie est couramment prescrite aujourd'hui aux personnes atteintes de pneumonie. Cependant, les résultats rapportés des effets de l'oxygénothérapie sur la pneumonie sont incohérents et aucune revue systématique n'a été menée chez des patients atteints de pneumonie afin de déterminer quelle méthode d'administration de l'oxygène fournit les meilleurs résultats cliniques.
Nous avons cherché dans la littérature afférente et inclus trois essais contrôlés randomisés portant sur 151 adultes atteints de pneumonie et âgés d'environ 60 ans. Nous n'avons pas inclus de patients atteints de tuberculose pulmonaire ou de mucoviscidose. Nous avons constaté que la VNI peut réduire le risque de décès en unité de soins intensifs (USI) et le besoin d'intubation endotrachéale, ainsi que raccourcir le séjour en USI et la durée de l'intubation. Certains résultats et certaines complications de l'oxygénothérapie dépendaient de la méthode d'administration et de la maladie originelle. La complication la plus fréquente de la ventilation invasive est la pneumonie sous ventilation assistée. Nous devons toutefois être conscients que l'oxygénothérapie n'est que l'un des traitements de la pneumonie et que les autres traitements standard utilisés par les médecins sont d'égale importance.
Les résultats disponibles ne sont que faiblement probants, d'autant que les études sont peu nombreuses et n'incluent que de petits nombres de participants.
La ventilation non-invasive peut réduire le risque de décès en USI et l'intubation endotrachéale, ainsi que raccourcir le séjour en USI et la durée de l'intubation. Certains résultats et certaines complications de la ventilation non-invasive variaient avec les différentes populations de participants. À côté de l'oxygénothérapie, il faut rappeler l'importance du traitement standard prescrit par les médecins. Les résultats disponibles ne sont que faiblement probants et nous n'avons pas inclus de patients atteints de tuberculose pulmonaire ou de mucoviscidose. Des ECR supplémentaires seront nécessaires pour répondre à ces questions cliniques. Cependant, la revue indique que la ventilation non-invasive pourrait être plus bénéfique pour la pneumonie que la supplémentation standard en oxygène avec un masque de Venturi.
L'oxygénothérapie est couramment utilisée dans le traitement des maladies pulmonaires. Cependant, l'efficacité de l'oxygénothérapie pour le traitement de la pneumonie n'est pas bien connue.
Déterminer l'efficacité et l'innocuité de l'oxygénothérapie dans le traitement de la pneumonie chez l'adulte de plus de 18 ans.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) 2011, numéro 4, dans The Cochrane Library, www.thecochranelibrary.com (consulté le 9 Décembre 2011), qui contient le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les infections respiratoires aiguës, ainsi que dans MEDLINE (de 1948 à la 3ème semaine de novembre 2011) et EMBASE (de 1974 à décembre 2011).
Des essais contrôlés randomisés (ECR) de l'oxygénothérapie en unités de soins intensifs (USI) pour adultes atteints de pneumonie communautaire ou nosocomiale (acquise en milieu hospitalier).
Deux auteurs ont examiné de manière indépendante des résumés d'articles et évalué la qualité méthodologique des données.
Trois ECR répondaient à nos critères d'inclusion. Les études portaient sur 151 participants atteints de pneumonie communautaire ou bien immunodéprimés avec infiltrats pulmonaires. Dans l'ensemble, nous avons constaté que la ventilation non-invasive peut réduire le risque de décès en USI (rapport des cotes (RC) = 0,28 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,09 à 0,88), d'intubation endotrachéale (RC 0,26 ; IC à 95 % 0,11 à 0,61) et de complications (RC 0,23 ; IC à 95 % 0,08 à 0,70), et raccourcir le séjour en soins intensifs (durée moyenne (DM) -3,28 ; IC à 95 % -5,41 à -1,61).
La ventilation non-invasive et la supplémentation standard en oxygène avec un masque de Venturi étaient similaires quant à la mortalité à l'hôpital (RC 0,54 ; IC à 95 % 0,11 à 2,68), à la survie à deux mois (RC 1,67 ; IC à 95 % 0,53 à 5,28), à la durée du séjour hospitalier (DM -1,00 ; IC à 95 % -2,05 à 0,05) et à la durée de la ventilation mécanique (DM standard -0.26 ; IC à 95 % -0,66 à 0,14). Certains résultats et certaines complications de la ventilation non-invasive variaient avec les différentes populations de participants. En effectuant des analyses groupées, nous avons également constaté que certains sous-groupes avaient un fort niveau d'hétérogénéité.