Les sujets qui abusent des drogues présentent un risque plus élevé de contracter le VIH. Des interventions visant à réduire ce risque ont été développées. Nous avons identifié 35 essais portant sur 11 867 participants et examinant l'efficacité de ces interventions pour réduire les comportements sexuels et les injections entraînant une augmentation du risque de contracter le VIH. Les interventions psychosociales à séances multiples et les interventions plus courtes ne présentent pas de différences significatives en termes d'efficacité. Ces résultats suggèrent que les interventions éducatives courtes sont plus susceptibles d’être économiquement efficaces et pourraient être mises en œuvre plus facilement dans différents contextes.
Les preuves favorables à l'utilisation généralisée des interventions psychosociales formelles à séances multiples pour réduire les comportements sexuels et les injections à risque sont limitées. Les interventions éducatives standard de courte durée semblent constituer une option présentant un rapport coût-efficacité supérieur. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d'évaluer si certains groupes spécifiques de toxicomanes sont plus susceptibles de répondre à ces interventions.
Les consommateurs de drogues (incluant à la fois les consommateurs de drogues injectées et de cocaïne/crack) présentent un risque élevé de contracter le VIH. Il est donc important de réduire les injections et/ou les comportements sexuels à risque chez ces populations, pour leur propre bénéfice comme pour celui de l’ensemble de la société.
Évaluer l'efficacité des interventions psychosociales à séances multiples par rapport à une intervention éducative standard et une intervention minime pour réduire les comportements sexuels et les injections à risque.
Des recherches électroniques ont été effectuées dans plusieurs bases de données bibliographiques (y compris la Bibliothèque Cochrane, CINAHL, MEDLINE et PsycINFO). D'autres méthodes ont également été utilisées pour identifier des articles, notamment des contacts avec plusieurs auteurs travaillant dans le domaine de la réduction du risque de VIH et l'examen des références bibliographiques des articles pertinents identifiés lors de la recherche électronique.
Pour être incluses, les études devaient être des essais randomisés ou quasi-randomisés évaluant l'efficacité des interventions psychosociales portant sur la réduction des comportements sexuels et des injections à risque chez les consommateurs d'opiacés, de cocaïne ou d'une combinaison de ces drogues.
Deux auteurs ont évalué l'éligibilité des études identifiées à l'aide de la stratégie de recherche documentaire, évalué la qualité des études et extrait les données de manière indépendante. Au total, 35 essais remplissaient les critères d'éligibilité de la revue et apportaient des données sur 11 867 participants.
Des différences minimes étaient observées entre les interventions psychosociales à séances multiples et les interventions éducatives standard en termes de comportements sexuels et d'injections à risque. Il convient toutefois de souligner que d'importants changements avant-après étaient observés dans les deux groupes, ce qui suggère que ces deux types d'interventions étaient efficaces pour réduire les comportements à risque. De plus, des preuves ont été apportées quant aux bénéfices associés aux interventions psychosociales à séances multiples par rapport aux contrôles minimes. Les analyses en sous-groupe suggèrent que les sujets sous traitement formel sont susceptibles de répondre aux interventions psychosociales à séances multiples. Il semblerait également que les groupes non mixtes puissent être associés à des bénéfices supérieurs.