Interventions pharmacologiques pour les femmes enceintes recrutées dans un programme de traitement contre l'alcoolisme

Il est fréquent que les femmes consomment de l'alcool pendant la grossesse. Pourtant on ne sait pas s'il existe un niveau tolérable en matière de consommation d'alcool, puisque les données sur les effets indésirables des faibles taux d'alcool sur l'enfant à naître ne sont pas concluantes. Au cours de la grossesse, plus de deux doses par jour ou plus de quatre doses par séance de consommation d'alcool pourraient augmenter le risque de fausse couche, ralentir la croissance du bébé et altérer son développement mental. Le syndrome de l'alcoolisme fœtal se manifeste par des anomalies neurologiques, une déficience mentale, divers degrés de problèmes psychosociaux et comportementaux et une dysmorphie faciale caractéristique qui sont visibles chez les adolescents et les adultes. Au sein de certaines populations, la consommation d'alcool pendant la grossesse entraîne une augmentation de la maltraitance et de la négligence des enfants et peut compromettre l'attachement et la réceptivité de la mère vis-à-vis de son enfant. Les mères qui consomment de l'alcool ont plus de risque de souffrir d'une dépression post-natale et sont moins susceptibles de fréquenter les établissements de santé pour recevoir une éducation et un traitement médical.
Il faut mettre en place des interventions spécifiques pour aider les femmes enceintes et ayant accouché qui présentent des problèmes d'alcoolisme. Des médicaments sont administrés pour faciliter le traitement contre l'alcoolisme en réduisant les effets pendant la désintoxication. Ceux-ci comprennent les benzodiazépines, les phénothiazines et la chlorméthiazone, qui sont utilisés pour réduire l'anxiété et l'insomnie. Les antidépresseurs peuvent également être administrés après le sevrage. Le disulfiram, la naltréxone et l'acamprosate sont utilisés dans les cas les plus sévères pour réduire les envies impérieuses de consommer de l'alcool et s'abstenir durablement d'en consommer. Les auteurs de la revue n'ont pas pu identifier d'essai contrôlé randomisé (ECR) évaluant l'efficacité des interventions pharmacologiques dans l'amélioration des résultats de la mère, de la naissance et du nourrisson chez les femmes enceintes recrutées dans un programme de traitement contre l'alcoolisme.
La raison principale de l'exclusion de l'étude était le plan de l’étude ; nous avons trouvé des essais sans groupe témoin ou portant simplement sur les résultats du nouveau-né, tels que le poids de naissance, la taille ou le périmètre crânien. Étant donné la stigmatisation associée à la consommation d'alcool pendant la grossesse, le recrutement dans ces essais risque de rester difficile, ce qui nuit à la généralisabilité. Il est clair que des données de qualité faciliteraient la prise de décision ante-partum de la part du médecin et de la mère.

Conclusions des auteurs: 

La question de la revue reste sans réponse puisqu'aucun essai contrôlé randomisé correspondant au sujet n'a été trouvé. Des recherches de grande qualité sont nécessaires pour déterminer l'efficacité des interventions pharmacologiques chez les femmes enceintes recrutées dans un programme de traitement contre l'alcoolisme.

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Contexte: 

Il a été démontré que la consommation excessive d'alcool pendant la grossesse est associée à des effets indésirables sur la mère et le nouveau-né. Il est donc important de mettre au point et d'évaluer des interventions efficaces à ce moment important de la vie d'une femme. À notre connaissance, aucune revue systématique des essais contrôlés randomisés (ECR) n'a été réalisée sur cette population.

Objectifs: 

Évaluer l’efficacité des interventions pharmacologiques chez les femmes enceintes recrutées dans un programme de traitement contre l'alcoolisme pour améliorer les résultats à la naissance et pendant la période néonatale, l'abstinence de la mère et le maintien dans le traitement.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur les drogues et l’alcool (août 2008) ; dans MEDLINE (1.1950 à 6.2008) ; EMBASE (1.1974-8.2008) ; CINAHL (1.1982-6.2008) ; PsycInfo (1.1806-6.2008) et les listes de référence des articles.

Critères de sélection: 

Nous avons cherché à inclure toutes les études randomisées ou quasi-randomisées qui comparaient les différentes interventions pharmacologiques à un traitement pharmacologique seul ou associé à un traitement psychosocial, à un placebo, à l'absence d'intervention ou à une intervention psychosociale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont évalué de manière indépendante les essais à inclure dans la revue. Les études incluses ont été évaluées en utilisant des formulaires standardisés pour l'évaluation de la qualité et l'extraction des données. Aucun essai adéquat n'a été identifié.

Résultats principaux: 

La stratégie de recherche a permis d'identifier 793 références bibliographiques. Vingt-trois références bibliographiques ont été jugées pertinentes pour une revue du texte intégral. Dix articles supplémentaires ont été extraits en effectuant des recherches manuelles dans les références, soit un total de trente-trois articles. Après revue de l'intégralité des textes, aucun article ne remplissait les critères d'inclusion. Il a donc été impossible d'extraire les données et d'évaluer la qualité méthodologique.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.