À l'heure actuelle, aucun essai contrôlé randomisé terminé n'évalue les effets de la circoncision masculine sur la contraction du VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH). Les résultats des études observationnelles suggèrent que la circoncision pourrait jouer un rôle protecteur chez les HSH qui pratiquement principalement le coït anal insertif, mais le rôle global de la circoncision masculine dans la prévention du VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles chez les HSH reste à déterminer.
Les preuves actuelles suggèrent que la circoncision masculine pourrait jouer un rôle protecteur chez les HSH qui pratiquement principalement le coït anal insertif, mais le rôle global de la circoncision masculine dans la prévention du VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles chez les HSH reste à déterminer. À l'heure actuelle, les preuves sont donc insuffisantes pour recommander la circoncision masculine dans la prévention du VIH chez les HSH. Des recherches supplémentaires de haute qualité sont nécessaires afin d'étudier plus avant le lien avec le rôle sexuel prédominant.
Les revues systématiques précédentes avaient observé des effets contradictoires de la circoncision masculine sur la contraction du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH). Néanmoins, plusieurs nouvelles études ont été publiées au cours des trois années suivant la dernière revue systématique.
Évaluer les effets de la circoncision masculine sur la prévention de la contraction du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
En juin 2010, nous avons effectué des recherches électroniques dans le registre Cochrane central des essais contrôlés, PubMed, EMBASE, AIDS Education Global Information System, ClinicalTrials.gov et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS ; effectué une recherche manuelle dans les références bibliographiques des articles pertinents ; et contacté des organismes et des experts dans ce domaine. Les recherches ont été mises à jour en mars 2011.
Nous avons recherché des essais contrôlés randomisés (ECR) et des études observationnelles évaluant les effets de la circoncision masculine sur la contraction du VIH chez les HSH.
Deux auteurs ont évalué l'éligibilité et la qualité méthodologique des études, et extrait les données de manière indépendante. Nous avons exprimé les résultats des études sous forme de rapports des cotes avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %, et avons effectué une méta-analyse à effets aléatoires.
Nous n'avons identifié aucun ECR terminé et avons inclus 21 études observationnelles portant sur 71 693 participants. Le seul ECR éligible est actuellement en cours chez des HSH en Chine. L'estimation de l'effet global pour la contraction du VIH n'était pas statistiquement significative (20 études ; 65 784 participants; rapport des cotes de 0,86, IC à 95 %, entre 0,70 et 1,06) et présentait une hétérogénéité significative (I² = 53 %). Dans une analyse en sous-groupe, les résultats étaient statistiquement significatifs dans les études portant sur des hommes rapportant un rôle actif (insertif) (7 études, 3 465 participants) ; RC 0,27, IC à 95% entre 0,17 et 0,44 ; I² = 0 %) mais pas dans les études portant sur des hommes rapportant un rôle passif (réceptif) (3 études, 1 792 participants ; RC 1,20, IC à 95% entre 0,63 et 2,29 ; I² = 0 %). Il n'existait aucune association significative entre la circoncision masculine et la syphilis (8 études ; 34 999 participants: RC 0,96, IC à 95% entre 0,82 et 1,13 ; I² = 0 %), le virus de l'herpès simplex 1 (2 études, 2 740 participants ; RC 0,90, IC à 95% entre 0,53 et 1,52 ; I² = 0 %) ou le virus de l'herpès simplex 2 (5 études, 10 285 participants ; RC 0,86, IC à 95% entre 0,62 et 1,21 ; I²=0%). La qualité générale des preuves était faible sur la base des critères GRADE. Aucune des études incluses n'évaluait les effets indésirables associés à la circoncision masculine.