Après l'ablation de la glande thyroïde (thyroïdectomie), les hormones thyroïdiennes doivent être substituées pour que le patient puisse vivre normalement. La suppression des hormones thyroïdiennes pendant quatre à six semaines est utilisée depuis plus de 50 ans dans le traitement du cancer thyroïdien différencié métastatique après une thyroïdectomie, car les cellules cancéreuses résiduelles sont alors plus facilement détruites par la radiothérapie utilisant de l'iode radioactif. Une autre approche thérapeutique de préparation à la radiothérapie consiste à utiliser des injections de thyréostimuline humaine recombinante de synthèse (TSH) pour prévenir les symptômes associés au dysfonctionnement de la glande thyroïde (hypothyroïdie) suite à la suppression des hormones thyroïdiennes. Cette technique a été homologuée dans le diagnostic du cancer thyroïdien différencié récurrent et métastatique et la préparation des patients avant l'élimination des reliquats thyroïdiens normaux après la thyroïdectomie, mais pas dans le traitement de la maladie localement récurrente ou métastatique avérée.
Au total, 223 patients atteints de cancer thyroïdien différencié étaient recrutés dans quatre études. La durée de l'intervention (injections de thyréostimuline humaine recombinante) était de deux jours dans tous les essais. Les essais présentaient une qualité relativement faible. Nous n'avons observé aucune différence statistiquement significative entre la thyréostimuline humaine recombinante et la suppression des hormones thyroïdiennes en termes de réduction efficace des reliquats thyroïdiens ou des cellules cancéreuses, mais des bénéfices significatifs étaient rapportés concernant l'exposition du sang et de la moelle osseuse aux radiations. Un essai documentait des effets bénéfiques dans certains domaines de la qualité de vie liée à la santé. Aucun décès et aucun effet indésirable grave n'étaient observés, mais le suivi le plus long n'était que de 12 mois. Aucun des essais inclus n'examinait la rémission totale ou partielle de la tumeur métastatique, les tumeurs secondaires ou les résultats économiques. Nous n'avons pas identifié suffisamment de données pour comparer le traitement à l'iode radioactif combiné à de la thyréostimuline recombinante humaine ou à une suppression des hormones thyroïdiennes dans le cancer différencié métastatique.
Les résultats issus de quatre essais cliniques comparatifs randomisés suggèrent que la rhTSH est aussi efficace que la SHT concernant l'ablation des reliquats thyroïdiens à l'iode 131, et des données limitées suggèrent des effets bénéfiques significatifs en termes de réduction de l'exposition de l'ensemble du corps aux radiations et de qualité de vie liée à la santé. On ignore encore si des doses inférieures d'iode 131 (1 110 MBq ou 1 850 MBq versus 3 700 MBq) sont aussi efficaces pour l'ablation des reliquats sous stimulation par rhTSH. Des essais cliniques comparatifs randomisés sont nécessaires afin d'orienter le choix du traitement dans le cancer thyroïdien différencié métastatique.
Chez les patients atteints de cancer thyroïdien différencié (CTD) ayant subi une thyroïdectomie, la suppression des hormones thyroïdiennes (SHT) pendant quatre à six semaines est utilisée depuis des décennies pour accroître les concentrations sériques de thyréostimuline (TSH) afin d'améliorer l'absorption de l'iode 131 par les cellules thyroïdiennes normales et les cellules tumorales thyroïdiennes différenciées. La stimulation exogène à l'aide de thyréostimuline recombinante humaine (rhTSH) offre une alternative à la SHT tout en prévenant la morbidité (hypothyroïdie). Néanmoins, l'efficacité du traitement à l'iode 131 combiné à de la rhTSH dans le CTD résiduel ou métastatique n'a pas été évaluée de manière prospective.
Évaluer les effets du traitement à l'iode radioactif combiné à de la rhTSH dans le CTD résiduel normal ou métastatique.
Nous avons identifié des études en effectuant des recherches informatiques dans MEDLINE, EMBASE et la Bibliothèque Cochrane (jusqu'en novembre 2009 pour toutes ces sources), et en consultant les recueils d'articles de conférences en langue chinoise.
Les essais cliniques comparatifs randomisés et quasi-randomisés comparant les effets de la rhTSH et de la SHT sur le traitement à l'iode 131 dans le cancer thyroïdien différencié résiduel ou métastatique avec un suivi d'au moins six mois.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les risques de biais et extrait des données.
Au total, 223 patients atteints de CTD étaient recrutés dans quatre essais. Dans l'ensemble, les études présentaient un risque de biais élevé. Nous n'avons observé aucune différence statistiquement significative entre la rhTSH et la SHT en termes de taux d'ablations réussies, mais des bénéfices significatifs étaient rapportés concernant l'exposition du sang et de la moelle osseuse aux radiations. Un essai documentait des effets bénéfiques dans certains domaines de la qualité de vie liée à la santé. Aucun décès et aucun effet indésirable grave n'étaient rapportés chez les patients atteints de CTD recevant de la rhTSH ou une SHT. Le suivi le plus long était de 12 mois. Aucun des essais inclus n'examinait la rémission totale ou partielle de la tumeur métastatique, les tumeurs secondaires ou les résultats économiques. Nous n'avons pas identifié suffisamment de données pour comparer le traitement à l'iode radioactif combiné à de la rhTSH ou à une SHT dans le CTD métastatique.