Les crises épileptiques, un symptôme courant dans les tumeurs cérébrales primaires et secondaires, peuvent entraîner une morbidité significative. Les médicaments antiépileptiques constituent le pilier du traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales. Cette revue évalue les preuves associées à des antiépileptiques couramment utilisés dans le traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales.
Aucune preuve de bonne qualité ne permet de recommander un antiépileptique en particulier dans le traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales. Nos recherches nous ont permis d'identifier un petit essai randomisé comparant directement deux antiépileptiques (phénytoïne et lévétiracétam) dans le traitement des crises épileptiques chez des adultes atteints de tumeurs cérébrales. Aucune différence significative n'était identifiée entre ces deux médicaments en termes d'efficacité. Cette petite étude avait été conçue comme une étude de faisabilité en prévision d'un essai à plus grande échelle qui n'a finalement pas été réalisé. Nous avons également identifié une étude en cours comparant du lévétiracétam à de la prégabaline dans le traitement des crises épileptiques chez des adultes subissant une chimiothérapie et/ou une radiothérapie pour cause de tumeurs cérébrales primaires, mais aucune donnée n'était disponible au moment de la préparation de cette revue. Nous avons identifié plusieurs autres petites études, mais nous les avons exclues de la revue car il ne s'agissait pas d'essais contrôlés randomisés. Des essais contrôlés randomisés à plus grande échelle sont nécessaires afin d'étudier l'efficacité des différents antiépileptiques dans le traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales.
Aucune preuve de bonne qualité issue d'essais contrôlés randomisés ne permet de recommander un antiépileptique en particulier dans le traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales. Certains auteurs recommandent l'utilisation d'antiépileptiques non inducteurs enzymatiques, mais les preuves fiables et comparatives justifiant cette décision clinique sont limitées. D'autres essais contrôlés randomisés à grande échelle sont nécessaires dans ce domaine.
Les crises épileptiques sont un symptôme couramment associé aux tumeurs cérébrales. Les médicaments antiépileptiques constituent le pilier du traitement de ces crises.
Évaluer l'efficacité et la tolérance relatives des antiépileptiques couramment utilisés dans le traitement des crises épileptiques chez les adultes atteints de tumeurs cérébrales.
Nous avons consulté les bases de données CENTRAL (numéro 2 sur 4, Bibliothèque Cochrane 2011), MEDLINE (de 1948 à la 3ème semaine de mai 2011) et EMBASE (de 1980 au 31 mai 2011). Nous avons également effectué une recherche manuelle dans les articles publiés depuis 2000 dans les revues scientifiques suivantes sélectionnées par les auteurs : Epilepsia ; The Lancet Neurology et Neuro-Oncology.
Les essais cliniques comparatifs randomisant des adultes atteints de tumeurs cérébrales pour un antiépileptique dans le traitement des crises épileptiques.
Les deux auteurs de revue ont passé au crible les résultats des recherches et examiné les résumés des articles potentiellement pertinents avant d'obtenir les articles éligibles dans leur intégralité.
Un seul essai remplissait les critères d'inclusion de cette revue. Il s'agissait d'un petit essai randomisé ouvert non aveugle examinant l'innocuité et la faisabilité de passer d'un traitement à la phénytoïne en monothérapie à du lévétiracétam en monothérapie ou de poursuivre la phénytoïne pour contrôler les crises épileptiques liées à un gliome suite à une craniotomie (Lim 2009). Le lévétiracétam (un antiépileptique non inducteur enzymatique) semblait au moins aussi bien toléré et aussi efficace que la phénytoïne (un antiépileptique inducteur enzymatique) dans le traitement des crises épileptiques chez les patients atteints de tumeurs cérébrales. 87 % des participants recevant du lévétiracétam ne présentaient plus aucune crise à six mois, contre 75 % des participants recevant de la phénytoïne.
Une étude en cours compare du lévétiracétam à de la prégabaline dans le traitement des crises épileptiques chez des adultes subissant une chimiothérapie et/ou une radiothérapie pour cause de tumeurs cérébrales primaires. Aucune donnée issue de cette étude n'était disponible au moment de la préparation de cette revue.