Le cancer ovarien épithélial est une maladie dans laquelle des cellules malignes se forment dans les tissus qui recouvrent l'ovaire. Il représente environ 90 % des cancers de l'ovaire, les 10% restants étant issus des cellules germinales ou des cordons sexuels et du stroma de l'ovaire. Les femmes atteintes d'un cancer ovarien épithélial ayant réapparu après un traitement primaire (maladie récurrente) pourraient nécessiter une intervention chirurgicale secondaire pour enlever tout ou partie du cancer. Lorsque le cancer de l'ovaire réapparaît après plus de six mois, il est considéré comme traitable par la chimiothérapie au platine (sensible au platine).
Les résultats de cette revue suggèrent que la chirurgie pourrait être associée à de meilleurs résultats en termes de prolongement de la vie chez certaines femmes (maladie sensible au platine). En particulier, les interventions chirurgicales qui éliminent toute maladie visible sont associées à une amélioration significative de la survie, bien que cela puisse être dû à la biologie du cancer qui faciliterait la chirurgie, plutôt qu'à la chirurgie elle-même. Les données actuelles permettent de conclure que chez les femmes atteintes d'un cancer ovarien récurrent il convient d'envisager, sur une base individuelle, une intervention chirurgicale visant à éliminer toute trace visible de la maladie. Les données sont toutefois limitées à des études non randomisées avec un âge médian des femmes dans la cinquantaine et le début de la soixantaine, ce qui n'est peut-être pas représentatif de l'ensemble des femmes atteintes d'un cancer ovarien. Les risques d'une intervention chirurgicale majeure doivent être soigneusement mis en balance, au cas par cas, avec les bénéfices potentiels.
Chez les femmes atteintes d'un cancer ovarien récurrent sensible au platine, la capacité de réaliser une intervention chirurgicale avec cytoréduction complète (sans maladie résiduelle visible) est associée à une amélioration significative de la survie globale. Toutefois, en l'absence de preuves issues d'ECR, il n'est pas clair si cela est uniquement dû à l'effet chirurgical ou bien à la biologie tumorale. Des preuves indirectes tendent à étayer la chirurgie visant la cytoréduction complète chez certaines femmes. Les risques d'une intervention chirurgicale majeure doivent être soigneusement mis en balance, au cas par cas, avec les bénéfices potentiels.
Le traitement standard du cancer primitif de l'ovaire est la chirurgie de réduction tumorale optimale suivie d'une chimiothérapie à base de platine. La plupart des femmes atteintes d'un cancer ovarien primitif obtiennent une rémission à l'aide de cette combinaison thérapeutique. La plupart (60 %) des femmes atteintes d'un cancer ovarien épithélial avancé qui obtiennent une rémission clinique après achèvement du traitement initial, finiront par être victimes d'une récurrence de la maladie. Le traitement standard des femmes ayant un cancer ovarien récurrent reste toutefois mal défini. Il y a des signes que la chirurgie du cancer ovarien récurrent serait associée à une survie globale augmentée.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité de la chirurgie secondaire de réduction tumorale optimale chez les femmes atteintes d'un cancer ovarien épithélial récidivant. Évaluer l'impact sur la survie globale de diverses tailles de tumeur résiduelle, dans un intervalle allant de 0 à 2 cm.
Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques, MEDLINE, EMBASE et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) jusqu'à décembre 2012. Nous avons également recherché dans des registres d'essais cliniques, des résumés de rencontres scientifiques et les références bibliographiques des études incluses, et nous avons contacté des experts dans le domaine. Pour les bases de données autres que MEDLINE, la stratégie de recherche a été adaptée comme il convient.
Des données rétrospectives sur la maladie résiduelle ou des données issues d'essais contrôlés randomisés (ECR) ou d'études observationnelles prospectives / rétrospectives ayant inclus une analyse multivariée d'au moins 50 femmes adultes atteintes d'un cancer ovarien épithélial récurrent, qui avaient subi une intervention secondaire de cytoréduction avec chimiothérapie adjuvante. Nous n'avons inclus que des études ayant défini la cytoréduction optimale comme une intervention chirurgicale telle que la tumeur résiduelle ne dépasse un certain diamètre d'au maximum 2 cm.
Deux auteurs de la revue (KG, TA) ont extrait les données et évalué les risques de biais de façon indépendante. Lorsque cela était possible, les données ont été synthétisées au sein d'une méta-analyse.
Il n'y avait aucun ECR, mais nous avons trouvé neuf études non randomisées qui avaient rendu compte de 1194 femmes avec comparaison de la maladie résiduelle après cytoréduction secondaire au moyen d'une analyse multivariée et qui répondaient à nos critères d'inclusion. Ces études rétrospectives et prospectives avaient évalué la survie après chirurgie de réduction tumorale secondaire chez des femmes atteintes d'un cancer ovarien épithélial récidivant.
Des méta-analyses et des analyses mono-étude montrent l'importance pronostique de la cytoréduction complète de la maladie à un niveau microscopique, la survie globale ayant été significativement prolongée chez ces groupes de femmes (la plupart des études avaient montré un grand risque de décès, plus élevé de manière statistiquement significative, dans tous les groupes à maladie résiduelle en comparaison avec la maladie microscopique).
Dans aucune des études, il n'avait été rendu compte de la survie sans récidive. Toutes les études comprenaient au moins 50 femmes et avaient utilisé l'ajustement statistique pour les facteurs pronostiques importants. Une étude avait comparé la cytoréduction sous-optimale (> 1 cm) à l'optimale (< 1 cm ) et avait démontré l'avantage de la cytoréduction à moins de 1 cm, si l'on ne pouvait atteindre un niveau de maladie microscopique (hazard ratio (HR ) 3,51 ; IC à 95% 1,84 à 6,70). De même, une étude avait constaté que les femmes dont la tumeur avait été cytoréduite à moins de 0,5 cm avaient un moindre risque de décès que celles à maladie résiduelle plus grande que 0,5 cm après intervention chirurgicale (HR non rapporté ; valeur P < 0,001).
Il existe un risque élevé de biais en raison de la nature non-randomisée de ces études, où, en dépit de l'ajustement statistique pour les facteurs pronostiques importants, la sélection est basée sur la réalisabilité rétrospective de la cytoréduction, pas en intention de traiter, et un certain degré de biais est donc inévitable.
Dans aucune des études il n'était rendu compte des événements indésirables, de la qualité de vie ou de la rentabilité économique.