Une proportion élevée de personnes ignorent qu'elles sont infectées par le VIH. Il est nécessaire de connaître son propre statut sérologique au VIH pour avoir accès à la prise en charge, aux soins et au traitement du VIH, mais aussi pour prévenir toute contamination ou transmission ultérieure du VIH. Les patients doivent généralement retourner au site de dépistage pour recevoir les résultats de leur test du VIH et des conseils une à deux semaines après avoir effectué le test. La plupart du temps, les personnes ne retournent pas chercher les résultats de leur test du VIH, surtout dans les pays en développement. Dans ce contexte, le manque d'argent, le transport ou la stigmatisation autour de la séropositivité par le VIH sont des obstacles empêchant les gens d'aller chercher les résultats de leur test du VIH. Toutefois, ces résultats pourraient également être communiqués par un simple appel téléphonique, via un téléphone fixe ou portable. Étant donné la hausse récente de l'utilisation de la téléphonie mobile dans les pays développés et en développement, le téléphone pourrait être une méthode de notification efficace et réalisable pour accroître le nombre de personnes recevant les résultats de leur test du VIH. L'objectif de la présente revue était de comparer l'efficacité de la communication téléphonique des résultats d'un test du VIH à leur communication en personne ou à d'autres méthodes de notification des résultats d'un test du VIH. Après avoir effectué des recherches exhaustives dans plusieurs bases de données scientifiques et d'autres ressources, nous n'avons trouvé qu'une seule étude pertinente. Cette étude a été réalisée aux États-Unis, entre 1998 et 1999, chez des jeunes sans-abri particulièrement à risque. Un test du VIH était proposé aux participants et ces derniers étaient informés que les résultats de ce test seraient disponibles deux semaines plus tard. Ils étaient ensuite divisés en deux groupes ; un dans lequel les participants devaient retourner au site de dépistage pour obtenir les résultats de leur test du VIH et un autre dans lequel ils pouvaient recevoir les résultats de leur test du VIH par téléphone ou en personne au site de dépistage. Dans l'ensemble, moins de la moitié des participants obtenaient les résultats de leur test du VIH. La majorité de ceux appartenant au groupe de notification téléphonique avaient opté pour la notification par téléphone, au lieu de la notification en personne, des résultats de leur test du VIH. La proportion de jeunes recevant les résultats de leur test du VIH dans le groupe de notification téléphonique était significativement plus élevée par rapport au groupe de notification en personne. Toutefois, étant donné qu'aucun des participants appartenant au groupe de notification téléphonique n'était séropositif, l'étude ne pouvait fournir aucune information concernant l'efficacité de la notification téléphonique des résultats d'un test du VIH aux personnes atteintes du VIH. De plus, nous n'avons pu trouver aucune information sur d'autres critères de jugement pertinents comme la satisfaction des participants et des prestataires concernant la notification téléphonique des résultats d'un test du VIH, les coûts ou les éventuels effets néfastes de cette intervention. Nous avons un besoin urgent d'études supplémentaires réalisées dans différents lieux et comparant l'efficacité du téléphone à d'autres méthodes de notification des résultats d'un test du VIH et fournissant d'autres informations pertinentes outre la proportion de personnes recevant les résultats de leur test du VIH.
Nous n'avons trouvé qu'une seule étude éligible. Bien que cette dernière ait montré que l'utilisation du téléphone pour notifier les résultats d'un test du VIH était plus efficace que la notification en personne, elle présente des risques de biais élevés. Cette étude a été réalisée il y a environ 13 ans dans un pays aux revenus élevés, chez une population particulièrement à risque, avec une faible prévalence du VIH et l'applicabilité de ses résultats à d'autres lieux et contextes reste indéterminée. Cette étude n'a fourni aucune information concernant la notification des résultats d'un test du VIH aux personnes séropositives, étant donné qu'aucun des participants du groupe expérimental n'était séropositif. Nous n'avons trouvé aucune information concernant l'acceptabilité de l'intervention chez les patients et les prestataires, ses résultats économiques ou ses éventuels effets indésirables. Des preuves probantes issues de lieux différents sont nécessaires concernant l'efficacité du téléphone pour la notification des résultats d'un test du VIH.
La présente revue fait partie de l'une des trois revues Cochrane qui examinent le rôle du téléphone dans les services dédiés au VIH/SIDA. Dans les pays développés et en développement, il existe une proportion significative de personnes ignorant qu'elles sont infectées par le VIH. Il est nécessaire de connaître son propre statut sérologique au VIH pour avoir accès à la prise en charge, aux soins et au traitement du VIH, mais aussi pour prévenir toute contamination ou transmission ultérieure du VIH. L'utilisation du téléphone, au lieu d'une notification en personne ou d'autres méthodes de notification des résultats d'un test du VIH, pourrait accroître le nombre de personnes recevant les résultats de leur test du VIH.
Évaluer l'efficacité du téléphone pour communiquer les résultats d'un test du VIH, mais aussi pour fournir des conseils suite au test.
Pour évaluer l'efficacité de la notification téléphonique des résultats d'un test du VIH, nous avons cherché à savoir si elle peut augmenter la proportion de personnes recevant leurs résultats et le nombre de personnes connaissant leur statut sérologique au VIH.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, PubMed Central, PsycINFO, ISI Web of Science, Cumulative Index to Nursing & Allied Health (CINAHL), WHOs The Global Health Library et Current Controlled Trials de 1980 à juin 2011. Nous avons également effectué des recherches dans les sources de la littérature grise, comme Dissertation Abstracts International, CAB Direct Global Health, OpenSIGLE, The Healthcare Management Information Consortium, Google Scholar, Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, International AIDS Society et AEGIS Education Global Information System, ainsi que dans les listes bibliographiques des études pertinentes pour cette revue.
Des essais contrôlés randomisés (ECR), des essais contrôlés quasi randomisés (ECqR), des études contrôlées avant et après (CAA) et des études de séries temporelles interrompues (STI) comparant l'efficacité de la notification par téléphone des résultats d'un test du VIH et de conseils suite à ce test à une notification en personne ou à d'autres méthodes de notification des résultats d'un test du VIH chez les personnes, quel que soient leurs caractéristiques démographiques et le lieu.
Deux relecteurs ont effectué des recherches, analysé les résultats, évalué la qualité méthodologique des études et extrait des données de manière indépendante. Un troisième relecteur a permis de résoudre tout désaccord.
Sur 14 717 références, une seule étude répondait aux critères d'inclusion ; un ECR réalisé à Portland aux États-Unis, entre septembre 1998 et octobre 1999, chez des jeunes sans-abri particulièrement à risque. Des conseils et un test oral du VIH étaient proposés aux participants (n = 351) qui étaient randomisés à des groupes de notification en personne (n = 187 participants) et par téléphone (n = 167). Le groupe de notification téléphonique pouvait choisir de recevoir les résultats de leur test du VIH par téléphone ou en personne. Dans l'ensemble, seuls 48 % (n = 168) des participants recevaient les résultats de leur test du VIH, ainsi que des conseils suite à ce test. Un nombre nettement supérieur de participants recevaient les résultats de leur test du VIH dans le groupe de notification téléphonique par rapport au groupe de notification en personne ; 58 % (n = 106) contre 37 % (n = 62) (p < 0,001). Dans le groupe de notification téléphonique, la majorité des participants ayant reçu les résultats de leur test du VIH en étaient notifiés par téléphone (88 %, n = 93). L'étude ne fournissait aucune information concernant l'efficacité de la notification téléphonique d'un test du VIH chez des participants séropositifs, car seuls deux jeunes étaient séropositifs et tous les deux étaient assignés au groupe de notification en personne. L'étude présentait des risques de biais élevés.