Au cours des dernières décennies, un large éventail de traitements et d'interventions pour la santé mentale a été développé et soutenu par des recherches et des preuves randomisées. Cela comprend des données de recherche sur l'efficacité des traitements pharmacologiques (tels que les médicaments antipsychotiques) et des thérapies psychologiques (telles que la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie familiale et la psychoéducation). Toutefois, les preuves des recherches ne sont pas facilement généralisables dans la pratique et dans le fonctionnement quotidien des services de santé. Un énorme écart existe entre la production de preuves des recherches (ce qui est connu) et son utilisation dans les établissements de soins de santé (ce qui est pratiqué). Une meilleure prise en compte des preuves de recherche peut être obtenue en sensibilisant d'avantage sur l'existence de ces preuves.
Une méthode permettant une meilleure prise en compte est l'utilisation de directives de traitement fondées sur des évaluations de preuves de recherches. Les directives de traitement sont aujourd'hui couramment utilisées dans les établissements de soins de santé, y compris celles offrant un traitement pour la schizophrénie. Cependant, nous ne sommes pas sûrs que les directives de traitement aient un impact positif sur les performances des services de santé mentale ou améliorent les résultats chez les patients (tels qu'une meilleure qualité de vie, une amélioration de l'état mental, l'emploi et moins d'admissions à l'hôpital).
Cette revue est basée sur une recherche effectuée en mars 2012 et inclut cinq études. La revue examine l'efficacité des stratégies de mise en œuvre des directives pour améliorer les services de soins de santé et les résultats chez les personnes atteintes d'une maladie mentale. Cependant, avec un si petit nombre d'études et avec tous les principaux résultats, classés par les auteurs de la revue et fournissant des preuves de très faible qualité, il n'est pas possible de parvenir à des conclusions concrètes et définitives. Bien que des études uniques aient initialement prouvées que la mise en œuvre de directives de traitement pourrait engendrer de petits changements dans la pratique de santé mentale, il existe un manque de connaissances à savoir comment cela pourrait améliorer les résultats des patients et les services de santé. Cela laisse peu d'informations pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, les professionnels de santé et les décideurs. Des études à plus grande échelle, bien planifiées et bien menées sont nécessaires pour combler ce manque de connaissances.
Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par un consommateur : Ben Gray, utilisateur du service et expert auprès des utilisateurs du service, Rethink Mental Illness.
Avec seulement cinq études remplissant les critères d'inclusion et des informations utilisables de faible ou très faible qualité, il n'est pas possible d'apporter de conclusions définitives. La tendance préliminaire des preuves suggère que, bien que des petits changements dans la pratique psychiatrique ont été démontrés, il subsiste une incertitude en termes d'effets cliniquement significatifs et durables des directives de traitement sur les résultats des patients et sur la meilleure manière de mettre en œuvre de telles directives pour un profit maximal.
Il existe un écart important entre la production de preuves et son adoption dans la pratique clinique. Pour combler cette lacune, les directives de traitement, basées sur les évaluations explicites des preuves, sont couramment utilisées dans plusieurs domaines de la médecine, y compris la schizophrénie et les troubles psychotiques relatifs. Cependant, il demeure difficile de savoir si les directives de traitement ont un impact sur les performances des prestataires et sur les résultats des patients et comment la mise en œuvre doit être réalisée pour maximiser les bénéfices.
L'objectif principal de cette revue était d'examiner l'efficacité des stratégies de mise en œuvre des directives pour améliorer les résultats du processus (performances des prestataires de soins de santé) et les résultats des patients. Nous avons également étudié quels composants des différentes stratégies de mise en œuvre des directives peuvent influencer les résultats du processus et des patients.
Nous avons effectué des recherches dans le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (mars 2012), ainsi que les références bibliographiques des études incluses.
Études ayant examiné les troubles du spectre schizophrénique pour comparer les stratégies de mise en œuvre des directives avec les soins habituels ou pour évaluer l'efficacité comparative des différentes stratégies de mise en œuvre des directives.
Les auteurs de la revue ont travaillé indépendamment et en double pour évaluer de manière critique les archives de 882 études; cinq études individuelles répondaient aux critères d'inclusion et ont été prises en compte. Comme l'analyse critique des cinq études incluses a révélé une importante hétérogénéité en termes de lignes directrices, de cible de l'intervention, de mise en œuvre de la stratégie et des mesures de résultats, une méta-analyse a été effectuée uniquement pour la co-prescription d'antipsychotiques.
Sur cinq des études incluses, trois ont évalué l'impact des professionnels de santé. Les cinq études étaient généralement à risque de biais incertain et toutes les preuves dans le tableau « résumé des résultats » ont été évaluées par les auteurs de la revue comme étant de très faible qualité. La méta-analyse de deux études a révélé qu'une combinaison de plusieurs diffusions des lignes directrices et de mise en œuvre de stratégies ciblant les professionnels de santé ne réduisait pas la co-prescription d'antipsychotiques chez les patients schizophréniques (deux études, n = 1 082, risque relatif (RR) 1,10, intervalle de confiance à 95 % (IC) de 0,99 à 1,23 ; corrigé pour le plan d'étude en groupe : n = 310, RR 0,97, IC entre 0,75 et 1,25). Un essai, qui a étudié une intervention d'infirmières visant à promouvoir le dépistage de la maladie cardio-vasculaire, a trouvé un effet significatif en termes de proportion de personnes recevant le dépistage (pression artérielle : n = 96, RR de 0,07, IC à 95 % 0,02 à 0,28 ; cholestérol : n = 103, RR de 0,46, IC à 95 % 0,30 à 0,70 ; glucose : n = 103, RR de 0,53, IC à 95 % 0,34 à 0,82 ; l'IMC : n = 99, RR de 0,22, IC à 95 % 0,08 à 0,60 ; statut tabagique : n = 96, RR 0,28, IC à 95 % 0,12 à 0,64 ; score Framingham : n = 110, RR de 0,69, IC à 95 % 0,55 à 0,87), bien que dans l'analyse corrigée pour le plan d'étude en groupe, l'effet a été statistiquement significatif uniquement pour la pression artérielle et le cholestérol (pression artérielle, corrigée pour le plan d'étude en groupe : n = 33, RR 0,10, IC à 95 % 0,01 à 0,74 ; cholestérol, corrigé pour le plan d'étude en groupe : n = 35, RR 0,49, IC à 95 % 0,24 à 0,99 ; glucose, corrigé pour la conception en groupe : n = 35, RR de 0,58, IC à 95 % 0,28 à 1,21 ; l'IMC corrigé pour le plan d'étude en groupe : n = 34, RR de 0,18, IC à 95 % 0,02 à 1,37 ; statut tabagique, corrigé pour plan d'étude en groupe : n = 32, RR de 0,25, IC à 95 % 0,06 à 1,03 ; score de Framingham, corrigé pour le plan d'étude en groupe : n = 38, RR de 0,71, IC à 95% 0,48 à 1,03 ; très faible qualité). Concernant les résultats des participants, un essai évaluait l'efficacité d'une stratégie de mise en œuvre par un partage de prise de décision et n'a montré aucun effet en termes de psychopathologie, de satisfaction vis-à-vis des soins et d'attitude envers les drogues. Un autre essai unique étudiait une intervention multidimensionnelle pour promouvoir le suivi de la médication et n'a montré aucun effet en termes de taux d'adhésion.