La spasticité est un symptôme courant et invalidant, provoquant des « raideurs », des « spasmes » ou des « crampes » au niveau du bras ou de la jambe affaibli(e) chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP). La spasticité est généralement difficile à traiter. Les traitements actuels incluent différents médicaments (comme des injections de toxine botulique pour détendre les muscles affectés) et des méthodes non médicamenteuses visant à atteindre des objectifs fonctionnels pour les patients (et leurs soignants) comme la kinésithérapie, la stimulation magnétique, la thérapie électromagnétique, la thérapie de vibration. Dans la présente revue, neuf études, totalisant 341 participants, évaluant plusieurs traitements non médicamenteux contre la spasticité chez les adultes atteints de SEP, ont été incluses. Leurs résultats suggèrent que tous les traitements non pharmacologiques inclus présentent de faibles niveaux de preuves, voire aucune preuve, concernant l'amélioration de la spasticité chez ces personnes. Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de la qualité méthodologique médiocre de l'ensemble des études incluses. D'autres recherches seront nécessaires pour déterminer l'utilité de ces interventions avant de les recommander en tant que traitements systématiques.
Il existe des preuves « médiocres » concernant les interventions non pharmacologiques, comme les activités physiques combinées à d'autres interventions, et concernant les thérapies de stimulation magnétique et électromagnétiques en termes d'effets bénéfiques sur les résultats de la spasticité chez les personnes atteintes de SEP. Un large éventail d'interventions non pharmacologiques sont utilisées pour le traitement de la spasticité dans la SEP, mais d'autres essais plus fiables seront nécessaires pour identifier des preuves relatives à ces interventions.
La spasticité touche généralement les personnes atteintes de sclérose en plaque (SEP) et elle contribue à l'invalidité globale de cette population. Un large éventail d'interventions non pharmacologiques sont utilisées seules ou avec des agents pharmacologiques pour traiter la spasticité dans la SEP. Les preuves de leur efficacité restent encore à être déterminées.
Évaluer l'efficacité de différentes interventions non pharmacologiques pour le traitement de la spasticité chez les adultes atteints de SEP.
En juin 2012, des recherches documentaires ont été effectuées dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur la sclérose en plaques, du groupe thématique Cochrane sur les maladies rares du système nerveux central et le registre d'essais sur groupe Cochrane sur la sclérose en plaques qui, parmi d'autres ressources, contient CENTRAL, Medline, EMBASE, CINAHL, LILACS, PEDRO. Des recherches manuelles ont été effectuées dans les journaux pertinents, ainsi que l'analyse des listes bibliographiques des études et revues identifiées. Les résumés publiés dans des actes de conférence ont également été examinés.
Des essais contrôlés randomisés (ECR), qui rendaient compte d'interventions non pharmacologiques pour le traitement de la spasticité chez les adultes atteints de SEP et qui les comparaient à une forme d'intervention témoin (comme les interventions « fantôme »/placebo ou de niveau inférieur ou différents types d'interventions, une intervention minimale, des groupes témoins en liste d'attente ou l'absence de traitement ; des interventions pratiquées dans des contextes différents), étaient inclus.
Trois auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné les études, extrait des données et évalué la qualité méthodologique des études à l'aide de l'outil GRADE (pour « Grades of Recommendation, Assessment, Development and Evaluation ») afin de rédiger une synthèse des preuves les plus probantes. Aucune méta-analyse n'a pu être réalisée en raison de l'hétérogénéité méthodologique, clinique et statistique des études incluses.
Neuf ECR (N = 341 participants, 301 inclus dans les analyses) examinaient différents types et intensités d'interventions non pharmacologiques pour le traitement de la spasticité chez les adultes atteints de SEP. Ces interventions incluaient : des programmes d'activités physiques (comme la kinésithérapie, un programme d'exercices structurés, l'escalade) ; la stimulation magnétique transcrânienne (stimulation intermittente par thêta-burst (iTBS pour « Intermittent Theta Burst Stimulation »), la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS pour « Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation »)) ; la thérapie électromagnétique (thérapie électromagnétique pulsée ; dispositif d'impulsions magnétiques), la stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS pour « Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation ») et les vibrations globales du corps (WBV pour « Whole Body Vibration »). La qualité méthodologique de toutes les études était « médiocre », ce qui impliquait des risques de biais élevés.
Il existe des preuves « médiocres » concernant les programmes d'activité physique utilisés seuls ou combinés à d'autres interventions (pharmacologiques ou non pharmacologiques) et concernant la stimulation magnétique répétitive (iTBS/rTMS) avec ou sans thérapie d'exercice adjuvante dans l'amélioration de la spasticité chez les adultes atteints de SEP. Il n'existe aucune preuve d'effets bénéfiques pour recommander le recours à une TENS, à l'escalade et à une thérapie de vibrations dans le traitement de la spasticité chez cette population.