La tuberculose pulmonaire est une maladie infectieuse courante. Bien qu'elle soit guérissable avec des médicaments antituberculeux standard, il a été rapporté que la récupération des patients pouvait être améliorée par l'adjonction de corticoïdes au traitement. Les lignes directrices cliniques actuelles conseillent l'utilisation de corticoïdes pour le traitement d'autres types de tuberculose : la méningite tuberculeuse et la péricardite tuberculeuse. Le bénéfice potentiel des corticoïdes dans le traitement de la tuberculose pulmonaire reste incertain. Après avoir examiné les éléments de preuve disponibles à ce jour, nous avons trouvé qu'il n'y avait pas suffisamment de données de bonne qualité en faveur de l'association de corticoïdes aux médicaments antituberculeux ou en sa défaveur dans le traitement de la tuberculose pulmonaire.
Il est peu probable que la corticothérapie adjuvante apporte des avantages importants pour les personnes atteintes de tuberculose pulmonaire. Les avantages cliniques à court terme que nous avons trouvés ne semblent pas se maintenir à long terme. Cela dit, les données disponibles à ce jour sont de faible qualité. Afin d'évaluer si une corticothérapie adjuvante réduit la mortalité ou accélère la guérison clinique ou microbiologique des sujets atteints de tuberculose pulmonaire, de nouveaux et grands essais randomisés, d'une puissance suffisante pour détecter les changements de ces paramètres d'évaluation seront nécessaires.
La tuberculose provoque environ 8,6 millions d'épisodes de maladie et 1,3 million de décès par an dans le monde. Bien qu'elle soit guérissable avec un traitement standardisé, les résultats du traitement de certaines de ses formes sont améliorés par une corticothérapie adjuvante. Il n'est pas établi que la corticothérapie soit bénéfique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire.
Évaluer si la corticothérapie adjuvante réduit la mortalité et accélère la récupération clinique ou microbiologique chez les personnes atteintes de tuberculose pulmonaire.
Nous avons identifié des études indexées entre 1966 et mai 2014 en effectuant une recherche dans le registre d'essais du Groupe Cochrane sur les maladies infectieuses, le registre Cochrane des essais contrôlés, MEDLINE, EMBASE et LILACS, avec des termes de recherche comparatifs. Nous avons effectué une recherche manuelle dans les bibliographies de toutes les études identifiées et des revues antérieures et contacté des chercheurs, des organisations et des laboratoires pharmaceutiques pertinents pour obtenir de la littérature grise.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés et quasi randomisés comparant des régimes reconnus associant antimicrobiens et corticothérapie à toutes doses et de toute durée à l'absence de corticothérapie ou à un placebo chez des personnes atteintes de tuberculose pulmonaire.
Au moins deux investigateurs ont évalué indépendamment la qualité des essais et recueilli les données à l'aide de formulaires d'extraction des données prédéfinis. Les résultats ont été rapportés sous forme narrative ou dans des tableaux. Le cas échéant, des méta-analyses selon le modèle de Mantel-Haenszel ont été utilisées pour calculer les risques relatifs.
Nous avons identifié 18 essais, totalisant 3 816 participants, qui répondaient aux critères d'inclusion. Par rapport aux patients sous placebo ou sans corticoïdes, il n'est pas apparu que l'utilisation de corticoïdes réduisait la mortalité toutes causes confondues ou entraînait une meilleure conversion des cultures d'expectorations à 2 mois ou à 6 mois (mortalité : RR 0,77, IC à 95 % de 0,51 à 1,15, 3 815 participants, 18 études, preuves de faible qualité; conversion des expectorations à deux mois RR 1,03, IC à 95 % de 0,97 à 1,09, 2 750 participants, 12 études ; à 6 mois : RR 1,01, IC à 95 % de 0,98 à 1,04, 2 150 participants, 9 études, dans les deux cas preuves de faible qualité). En revanche, nous avons trouvé que l'utilisation de corticoïdes augmentait le gain de poids (données non regroupées, huit essais, 1 203 participants, preuves de faible qualité), réduisait la durée du séjour à l'hôpital (données non regroupées, trois essais, 379 participants, preuves de très faible qualité) et renforçait l'amélioration clinique sur un mois (RR 1,16, IC à 95 % de 1,09 à 1,24 ; cinq essais, 497 participants, preuves de faible qualité).
Traduction réalisée par le Centre Cochrane Français