Les produits à base d'acétate d'argent (chewing-gums, pastilles et pulvérisations) produisent un goût métallique désagréable lorsqu'ils sont associés aux cigarettes et sont donc utilisés comme une forme de thérapie d'aversion contre le tabagisme. Cependant, la revue des essais retrouve peu de preuves indiquant que l'acétate d'argent est utile à l'arrêt du tabac. Il est probable que l'effet bénéfique éventuel de l'acétate d'argent soit très faible et inférieur à l'effet déjà prouvé pour les traitements de substitution nicotinique.
Les essais existants fournissent peu de preuves d'un effet spécifique de l'acétate d'argent dans le sevrage tabagique. Les intervalles de confiance pour le rapport sont assez larges. Cependant, la limite supérieure des intervalles de confiance pour un effet positif correspond à une augmentation absolue du taux de sevrage tabagique d'environ 4 %. Il est donc probable que l'effet éventuel de cet agent soit inférieur au traitement de substitution nicotinique. Le manque d'efficacité de l'acétate d'argent peut traduire une mauvaise observance du traitement dont l'objectif est d'entraîner un stimulus désagréable.
L'acétate d'argent produit un goût désagréable lorsqu'il est associé aux cigarettes, produisant ainsi un stimulus aversif. Il a été commercialisé sous différentes formes avec pour objectif de faire disparaître le désir de fumer en associant ce désir à un stimulus désagréable.
L'objet de cette revue était de déterminer l'efficacité des produits à base d'acétate d'argent (chewing-gums, pastilles, pulvérisations) pour promouvoir le sevrage tabagique.
Nous avons effectué une recherche dans le registre d'essais cliniques du groupe Cochrane sur le tabagisme. La recherche la plus récente datait de juillet 2012.
Nous avons inclus des essais randomisés portant sur l'acétate d'argent pour le sevrage tabagique avec des comptes-rendus de la consommation de tabac au moins six mois après le début du traitement.
Nous avons extrait les données en double sur le type de sujets, la dose et la forme d'acétate d'argent, les mesures de critères de jugement, la méthode de randomisation et la réalisation du suivi.
Le principal critère de jugement était l'abstinence tabagique validée biochimiquement après au moins six mois de suivi chez des patients fumeurs au départ. Les sujets perdus de vue ont été comptés comme des personnes continuant à fumer. Quand c'était adapté, nous avons effectué une méta-analyse au moyen d'un modèle à effets fixes.
Deux études ont fourni des données de suivi à long terme sur des patients randomisés entre l'acétate d'argent et un placebo. Dans l'une de ces études, un troisième bras était constitué de patients randomisés pour recevoir des chewing-gums à la nicotine 2Â mg. Le rapport des odd ratio pour le sevrage avec l'acétate d'argent vs placebo était de 1,04Â (intervalle de confiance à 95Â % 0,69Â à 1,57).