Le traitement psychodynamique est une intervention pouvant être considérée comme une forme de thérapie par la parole. La relation entre la personne sollicitant la thérapie et le thérapeute constitue le composant principal de la thérapie. Son utilisation en tant que traitement unique sans prise de médicaments chez les patients schizophrènes n'a pas été bien évaluée, à l'exception de quatre études réalisées au début des années 1970 et 1980. Les rares études disponibles indiquent clairement que les médicaments constituent une part importante de tout traitement des troubles psychotiques et qu'ils devraient être utilisés en association avec toute thérapie par la parole.
Les données actuelles ne permettent pas de recommander les techniques de psychothérapie psychodynamique chez les patients hospitalisés pour cause de schizophrénie. Si un traitement psychanalytique est utilisé chez des patients schizophrènes, des essais sont nécessaires dans les plus brefs délais.
Les patients atteints de schizophrénie et de troubles mentaux sévères peuvent avoir besoin d'un soutien considérable de la part des professionnels de la santé, souvent pour de longues périodes. Les recherches sur les effets de la psychothérapie dans la schizophrénie ont rapporté des résultats contrastés. Bien que les interventions pharmacologiques demeurent le traitement de choix, les traitements ciblant les facteurs psychosociaux qui affectent la schizophrénie ont des effets importants.
Examiner les effets de la psychothérapie psychodynamique, de la psychanalyse ou des deux chez les patients atteints de schizophrénie ou de troubles mentaux sévères.
Pour cette mise à jour, nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (juin 2008), issu de recherches régulières dans BIOSIS, CENTRAL, CINAHL, EMBASE, MEDLINE et PsycINFO.
Nous avons recherché tous les essais randomisés portant sur une psychothérapie psychodynamique individuelle ou une psychanalyse chez des patients atteints de schizophrénie ou de troubles mentaux sévères.
Les données ont été extraites de manière indépendante. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % sur la base de l'intention de traiter à l'aide d'un modèle à effets fixes. Le cas échéant, le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice/effet nuisible du traitement (NST/NNN) a également été calculé. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes (DM) et les différences moyennes pondérées (DMP) à l'aide d'un modèle à effets fixes.
Nous avons inclus quatre essais randomisés (528 participants au total, 5 comparaisons). Tous utilisaient une approche psychodynamique et rapportaient des données limitées.
Pour la thérapie psychodynamique individuelle par rapport aux médicaments seuls, nous avons observé qu'un nombre significativement supérieur de participants du groupe de la thérapie n'étaient pas en état de sortir de l'hôpital (n = 92, RR de 8,35, IC entre 2,0 et 34,3, NNN de 3, IC entre 2 et 6). Nous n'avons observé aucune différence significative entre les groupes concernant le nombre de participants réhospitalisés (n = 24, RR de 0,63, IC entre 0,3 et 1,4) au cours d'analyses de long terme. À 12 mois, moins de participants des groupes de la psychothérapie avaient besoin de médicaments supplémentaires par rapport au groupe recevant des médicaments (n = 74, RR de 0,64, IC entre 0,5 et 0,8, NST de 3, IC entre 3 et 6), de même que lors d'un suivi à trois ans (n = 87, RR de 0,85, IC entre 0,8 et 1,0, NST de 7, IC entre 5 et 26).
Pour la thérapie psychodynamique + médicaments par rapport aux médicaments seuls, nous n'avons observé aucune différence significative en termes de suicide (n = 92, RR de 0,16, IC entre 0,01 et 2,9) ou de sortie d'hôpital (n = 92, RR de 1,09, IC entre 0,2 et 7,4). De plus, les taux de réhospitalisation au cours d'analyses de long terme étaient équivoques (n = 24, RR de 1,00, IC entre 0,4 et 2,6). Pour la psychothérapie psychodynamique orientée vers l'insight par rapport à la psychothérapie d'adaptation à la réalité, nous n'avons observé aucune différence significative concernant les taux de réhospitalisation (n = 164, RR de 1,20, IC entre 0,9 et 1,6), mais le taux d'attrition était favorable au groupe de la psychothérapie psychodynamique orientée vers l'insight à 12 mois (n = 164, RR de 0,46, IC entre 0,3 et 0,6, NST de 2, IC entre 2 et 4). Pour la psychothérapie psychodynamique individuelle par rapport à la psychothérapie de groupe, nous n'avons observé aucune différence significative en termes d'état global sans amélioration (n = 100, RR de 1,27, IC entre 1,0 et 1,7). Pour la thérapie psychodynamique individuelle + médicaments par rapport à la thérapie psychodynamique individuelle seule, les taux de réhospitalisation au cours d'analyses de long terme étaient équivoques (n = 24, RR de 1,00, IC entre 0,4 et 2,6). Il n'existe aucune preuve solide d'effets positifs de la thérapie psychodynamique, et la possibilité d'effets indésirables semble n'avoir jamais été considérée. Nous n'avons identifié aucun essai utilisant une approche psychanalytique.