Lors du diagnostic, le sarcome ne présente généralement pas de signe de propagation hors du site d'origine et est traité chirurgicalement (avec ou sans radiothérapie). Une récidive du cancer se produit chez environ 50 % des patients. Des preuves indiquent que la chimiothérapie à base de doxorubicine administrée après le traitement initial réduit les récidives sur le site initial ou ailleurs dans l'organisme. La chimiothérapie semble également accroître la durée de vie des patients, mais cet effet est moins sûr. Les bénéfices les plus importants étaient observés chez des hommes et chez les patients dont la tumeur d'origine était localisée dans un membre, mais ces résultats pourraient être dus au hasard.
La chimiothérapie adjuvante à base de doxorubicine semble améliorer significativement le délai de récidive locale et à distance ainsi que la survie sans récidive globale chez les adultes présentant un sarcome des tissus mous localisé résécable. Certaines preuves indiquent une tendance à la hausse de la survie globale.
Individuellement, les essais randomisés n'apportaient pas de preuves concluantes de l'efficacité de la chimiothérapie adjuvante chez les patients adultes présentant un sarcome des tissus mous localisé résécable.
L'objectif de la chimiothérapie adjuvante est de réduire le risque de récidive du cancer après une chirurgie avec ou sans radiothérapie. L'objectif de cette revue était d'évaluer les effets de la chimiothérapie adjuvante chez des adultes présentant un sarcome des tissus mous résécable après le traitement local.
Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés, le registre des essais sur le cancer de l'UKCCCR, Physicians Data Query, EMBASE, MEDLINE et CancerLit.
Les essais randomisés portant sur une chimiothérapie adjuvante après un traitement local chez des adultes présentant un sarcome des tissus mous localisé résécable ont été inclus. Seuls les essais dont le recrutement était terminé avant décembre 1992 ont été inclus.
Les données individuelles des patients ont été obtenues. L'exactitude des données et la qualité de la randomisation et du suivi des essais ont été évaluées.
Quatorze essais portant sur une chimiothérapie adjuvante à base de doxorubicine et recrutant 1 568 patients ont été inclus. Le suivi médian était de 9,4 ans. Pour l'intervalle sans récidive locale, le hazard ratio (HR) sous chimiothérapie était de 0,73 (intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,56 et 0,94). Pour l'intervalle sans récidive à distance, il était de 0,70 (IC à 95 %, entre 0,57 et 0,85). Pour la survie sans récidive globale, il était de 0,75 (IC à 95 %, entre 0,64 et 0,87). Cela correspond à des bénéfices absolus significatifs de 6 à 10 % à 10 ans. Pour la survie globale (SG), l'HR de 0,89 (IC à 95 %, entre 0,76 et 1,03) n'était pas significatif mais représente potentiellement un bénéfice absolu de 4 % (IC à 95 %, entre 1 et 9) à 10 ans. Aucune preuve solide ne suggérait de différence en termes d'effet sur la base de l'âge, du sexe, du stade, du site, du grade, de l'histologie, de l'étendue de la résection, de la taille de la tumeur ou de l'exposition à une radiothérapie. Néanmoins, les preuves d'effet bénéfique sur la survie les plus solides étaient observées chez les patients présentant un sarcome des extrémités.