Les médicaments tricycliques ne semblent pas utiles dans le traitement des enfants avant la puberté et présentent, au mieux, des bénéfices modérés chez les adolescents. Bien que les médicaments tricycliques soient efficaces dans le traitement des adultes atteints de dépression, leur innocuité et leur efficacité ne sont pas établies chez les enfants et adolescents. Cette revue n'a observé aucune différence entre un médicament tricyclique et un placebo en termes de taux de guérison de la dépression chez des patients âgés de 6 à 18 ans. L'administration de médicaments tricycliques entraînait une réduction supérieure des symptômes dépressifs par rapport au placebo, mais cet effet était modéré et d'importance clinique discutable. L'effet thérapeutique était supérieur dans les études qui recrutaient uniquement des adolescents, tandis qu'aucune différence n'était observée dans les études qui recrutaient uniquement des enfants avant l'âge de la puberté. Les recherches devraient s'attacher à évaluer les antidépresseurs plus récents et les traitements non pharmacologiques.
Les données suggèrent que les antidépresseurs tricycliques ne sont pas utiles dans le traitement de la dépression chez les enfants avant la puberté. Certaines preuves marginales sont favorables à l'utilisation d'antidépresseurs tricycliques dans le traitement de la dépression chez les adolescents, mais l'ampleur de l'effet est probablement modérée, au mieux.
Il est nécessaire d'identifier des traitements efficaces et sûrs dans la dépression des enfants et adolescents. Bien que les médicaments tricycliques soient efficaces dans le traitement de la dépression chez l'adulte, les résultats des études individuelles portant sur des enfants et des adolescents sont équivoques.
Évaluer les effets des antidépresseurs tricycliques oraux par rapport à un placebo dans le traitement de la dépression chez les enfants et adolescents.
Les études et références du CCDANCTR ont été consultées le 02/12/2008. Les références bibliographiques des revues précédemment publiées et des articles décrivant la recherche initiale ont fait l'objet d'une contre-vérification. Nous avons contacté les auteurs des résumés des actes de congrès pertinents de l'American Academy of Child and Adolescent Psychiatry et avons effectué une recherche manuelle dans la revue Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (1978-1999).
Les essais contrôlés randomisés comparant l'efficacité des médicaments tricycliques administrés par voie orale à un placebo chez des patients déprimés âgés de 6 à 18 ans.
La plupart des études rapportaient plusieurs mesures de résultats, y compris des échelles d'évaluation de la dépression et de l'impression clinique globale. Pour chaque étude, la meilleure mesure de la dépression disponible a été considérée comme la mesure de référence pour le critère de jugement de la dépression. Des critères prédéterminés ont été établis en vue de la classification des mesures. Lorsque les auteurs rapportaient des résultats catégoriels, nous avons calculé les rapports des cotes individuels et combinés pour l'amélioration dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. Pour les résultats continus, les quantités d’effet combinées ont été calculées sous forme de changement des scores de dépression dans le groupe expérimental par rapport aux groupes témoins (en nombre d'écarts types).
Treize essais (portant sur 506 participants) ont été inclus. Aucune amélioration globale n'était observée entre le traitement et le placebo chez les enfants ou les adolescents (rapport des cotes = 0,84, intervalle de confiance à 95 %, entre 0,56 et 1,25). Le traitement était associé à un bénéfice limité mais statistiquement significatif par rapport au placebo en termes de réduction des symptômes (quantité d’effet (différence moyenne standardisée) = -0,31, intervalle de confiance à 95 %, entre -0,62 et -0,01). Les analyses en sous-groupe suggèrent un bénéfice supérieur chez les adolescents (quantité d’effet = -0,47, intervalle de confiance à 95 %, entre -0,92 et -0,02) et aucun bénéfice chez les enfants (quantité d’effet = 0,15, intervalle de confiance à 95 %, entre -0,34 et 0,64). L'administration d'un antidépresseur tricyclique entraînait davantage de vertiges (rapport des cotes = 4,38, intervalle de confiance à 95 %, entre 2,33 et 8,25), d'hypotension orthostatique (rapport des cotes = 6,78, intervalle de confiance à 95 %, entre 2,06 et 22,26), de tremblements (rapport des cotes = 6,29, intervalle de confiance à 95 %, entre 1,78 et 22,17) et de sensation de bouche sèche (rapport des cotes = 5,17, intervalle de confiance à 95 %, entre 2,68 et 29,99) que le placebo, mais aucune différence statistiquement significative n'était observée concernant d'autres effets indésirables potentiels.