Cette revue a examiné l'utilisation d'un intervalle fixe entre les mictions dans le cadre de la prise en charge de l'incontinence urinaire chez l'adulte. Cette approche de l'incontinence urinaire est courante dans les maisons de personnes âgées pour les personnes qui ont besoin d'aide pour leurs soins de toilette et de continence. Les auteurs de la revue ont trouvé deux essais qui avaient évalué la miction à heures régulières. Ils avaient inclus 298 femmes âgées vivant dans des maisons pour personnes âgées et ayant une fonction cognitive réduite et une mobilité dégradée. Dans chaque essai il était rendu compte de la réduction du nombre d'épisodes d'incontinence. Les auteurs de la revue n'ont pas trouvé suffisamment de données pour pouvoir combiner ces résultats. Pour l'heure, il n'y a donc pas suffisamment de données sur les effets de la miction à heures régulières dans la prise en charge de l'incontinence urinaire.
La rareté et la qualité insuffisante des données n'ont pas permis de se faire empiriquement un avis sur l'intervention de miction à heures régulières.
La miction à heures régulières est très utilisée pour la prise en charge des personnes souffrant d'incontinence urinaire qui ne peuvent se rendre seules aux toilettes. Pour cette raison, on la considère généralement comme une pratique courante dans les résidences pour personnes âgées.
Évaluer les effets de la miction à heures régulières dans la prise en charge de l'incontinence urinaire chez les adultes qui ne peuvent pas se rendre seules aux toilettes.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'incontinence (le 2 avril 2009), MEDLINE (de janvier 1966 à novembre 2003), EMBASE (de janvier 1980 à la 18ème semaine de 2002), CINAHL (de janvier 1982 à février 2001), PsycINFO (de janvier 1972 à août 2002), Biological Abstracts (de janvier 1980 à décembre 2000), Current Contents (de janvier 1993 à décembre 2001) et dans les références bibliographiques d'articles pertinents. Nous avons également contacté des experts dans le domaine, cherché dans des sites Internet pertinents et recherché manuellement dans des journaux spécialisés et des actes de conférence.
Nous avons sélectionné tout essai randomisé ou quasi-randomisé portant sur la miction à heures régulières dans une population adulte et ayant comme principal critère de résultat la modification de l'état de continence. Nous avons inclus les essais qui avaient évalué la miction à heures régulières, seule ou combinée à une autre intervention, en comparaison avec les soins habituels, la non miction à heures régulières ou une autre intervention.
L'extraction des données et l'évaluation de la qualité ont été effectuées par au moins deux personnes travaillant indépendamment l'une de l'autre. Pour toute différence elles ont discuté jusqu'à tomber d'accord. Nous avons calculé les risques relatifs avec intervalles de confiance à 95 % pour les données dichotomiques. Lorsqu'il n'y avait pas suffisamment de données pour permettre une analyse quantitative, nous avons rendu compte de manière narrative.
Deux essais totalisant 298 participants répondaient aux critères d'inclusion. Les deux avaient comparé la miction à heures régulières, combinée à une autre intervention, avec les soins habituels. Dans un de ces essais la miction à heures régulières était combinée avec des produits d'incontinence, l'installation d'une table de nuit chez chaque participant, la formation du personnel aux techniques de transfert, le feedback et l'encouragement du personnel, les félicitations aux participants ayant bien réagi et l'administration de petites doses d'oxybutynine. Au contrôle quotidien il y avait en moyenne 20 % de personnes incontinentes dans le groupe d'intervention contre 80 % dans le groupe témoin. Il n'a pas été possible d'effectuer d'autre analyse inter-groupes à partir des données communiquées. L'autre essai avait combiné la miction à heures régulières avec une évaluation médicale et une prise en charge médicale individualisée basée sur des données cliniques. La réduction du nombre de participants souffrant d'incontinence diurne et nocturne était plus importante dans le groupe d'intervention, mais cette différence n'était statistiquement significative que pour l'incontinence nocturne. Il n'y avait pas de différence dans le volume d'urine échappée, tel que mesuré par pesage du matériau absorbant.
D'après les critères d'évaluation de la qualité établis par le groupe Cochrane sur l'incontinence, la qualité méthodologique de ces essais n'était pas élevée. Il y avait en particulier un manque de clarté en ce qui concerne les niveaux de masquage. Il était impossible de combiner les données des essais. Dans les deux essais, la miction à heures fixes était associée à d'autres interventions. On ne sait pas dans quelle mesure les résultats reflètent la contribution de la miction à heures régulières car la conception des essais ne permettait pas d'évaluer les effets de la miction à heures fixes séparément des autres composantes des interventions.