Les effets secondaires des pilules contraceptives peuvent empêcher les femmes de les utiliser comme prévu. Les tentatives visant à diminuer les effets secondaires ont permis d’élaborer la pilule à trois phases dans les années 1980. Les pilules à trois phases fournissent des quantités différentes d’hormones pendant trois semaines. Les pilules à une phase comportent la même quantité d’hormones pendant trois semaines. On ignore si les pilules à trois phases ont abouti à un nombre plus élevé de grossesses. On ignore également si ces pilules permettent un meilleur contrôle du cycle ou présentent moins d’effets secondaires. Cette revue a étudié si les pilules à trois phases étaient tout aussi efficaces que les pilules à une phase. Elle a également voulu examiner si les effets secondaires étaient moindres avec ces pilules.
Nous avons mené une recherche informatique pour trouver des études comparant les pilules à trois phases et les pilules à une phase en mai 2011. Nous avons également écrit aux chercheurs et aux fabricants pour obtenir d’autres essais. Nous avons inclus des essais randomisés dans n’importe quelle langue. Les études devaient suivre les femmes pendant au moins trois cycles de traitement.
Nous avons trouvé 23 essais comparant les pilules contraceptives à trois phases et les pilules contraceptives à une phase. De nombreuses études ne suivaient pas de bonnes méthodologies et les auteurs n’ont pas systématiquement communiqué toute leur méthodologie. Les deux types de pilule ne différaient pas quant au nombre de femmes tombées enceintes. Environ la moitié des essais ont signalé de meilleurs profils de saignement avec la pilule à trois phases. Le nombre de femmes ayant arrêté de prendre la pilule était quasiment identique pour les deux types de pilule.
Les preuves n’étaient pas suffisamment concluantes pour affirmer que la pilule à trois phases est meilleure que la pilule à une phase dans la prévention de la grossesse, les profils de saignement ou la poursuite de l'utilisation. Par conséquent, nous recommandons les pilules à une phase pour les femmes commençant à utiliser des pilules contraceptives. Des essais à grande échelle de bonne qualité doivent être réalisés pour déterminer si les pilules à trois phases sont plus efficaces que celles à une phase.
Les preuves disponibles ne sont pas suffisantes pour permettre de déterminer si les pilules CO triphasiques diffèrent des pilules CO monophasiques en termes d’efficacité, de profils de saignement ou de taux d’arrêt de l’étude. Par conséquent, nous recommandons les pilules monophasiques en premier choix chez les femmes qui commencent à utiliser une pilule CO. Des essais contrôlés randomisés de haute qualité à grande échelle comparant les pilules CO triphasiques et monophasiques à des progestatifs identiques doivent être réalisés afin de déterminer si les pilules triphasiques diffèrent des pilules CO monophasiques. Les futures études devront suivre les recommandations de Belsey ou de Mishell sur l’enregistrement des profils de saignements menstruels ainsi que les recommandations CONSORT sur le rapport des données.
Les effets secondaires des pilules contraceptives orales (CO) découragent l’observance et la poursuite de ces traitements. Les stratégies visant à diminuer les effets indésirables ont conduit à l’introduction de la pilule CO triphasique dans les années 1980. On ignore si les pilules CO triphasiques ont des taux de grossesses accidentelles plus élevés que les pilules monophasiques. On ignore également si les pilules triphasiques permettent un meilleur contrôle du cycle et présentent moins d’effets secondaires que les pilules monophasiques.
Comparer les pilules CO triphasiques aux pilules CO monophasiques en termes d’efficacité, de contrôle du cycle et d’arrêt dû aux effets secondaires.
Nous avons effectué une recherche dans les bases de données informatisées du registre Cochrane sur les essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library), MEDLINE, POPLINE, EMBASE et LILACS ainsi que dans les bases de données d'essais cliniques (ClinicalTrials.gov et le système d’enregistrement des essais cliniques (ICTRP) de l’Organisation Mondiale de la Santé) en mai 2011. Nous avons également cherché dans les références bibliographiques des articles pertinents, et contacté des chercheurs et des compagnies pharmaceutiques afin d’identifier d’autres essais non trouvés lors de notre recherche.
Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant les pilules CO triphasiques aux pilules monophasiques utilisées pour prévenir une grossesse. Les interventions devaient inclure au moins trois cycles de traitement.
Nous avons évalué l’éventuelle inclusion et la qualité méthodologique des études trouvées lors des recherches de la littérature. Nous avons contacté les auteurs de toutes les études incluses et des possibles essais randomisés afin d’obtenir des informations supplémentaires sur les méthodes utilisées et les critères de jugement étudiés. Nous avons saisi les données dans RevMan et calculé les Odds ratios pour les mesures des critères de jugement concernant l’efficacité, les métrorragies, les saignements vaginaux de faible abondance, l’hémorragie de privation et l’arrêt de l’étude.
Sur les 23 essais inclus, 19 ont examiné l’efficacité contraceptive. Les présentations triphasiques et monophasiques ne différaient pas de manière significative. Environ la moitié des essais ont fait état de profils de saignement favorables, à savoir moins de saignements vaginaux de faible abondance, de métrorragies ou d’aménorrhées, chez les utilisatrices de la pilule CO triphasique comparées aux utilisatrices de la pilule CO monophasique. Cependant, une méta-analyse n’a pas été possible en raison de différences au niveau de la mesure et du rapport des données sur les perturbations du cycle, ainsi qu’au niveau du type de progestatif et des dosages d’hormones. Aucune différence significative n’a été notée quant au nombre de femmes ayant arrêté l’étude pour des raisons médicales, des perturbations du cycle, des métrorragies ou des événements indésirables.