Le cancer du sein est l'une des causes les plus courantes de mortalité et de morbidité, et la majorité des femmes présentant un diagnostic de cancer du sein reçoivent un traitement incluant une intervention chirurgicale, une radiothérapie et/ou une chimiothérapie. L'objectif de cette revue était de déterminer si un calendrier d'ablation de la tumeur basé sur les différentes phases du cycle menstruel avait un impact sur la survie globale ou la survie sans maladie chez les patientes préménopausées atteintes d'un cancer du sein. La phase folliculaire du cycle menstruel correspond aux 14 jours précédant l'ovulation. La phase lutéale s'étend du 15e au 35e jour après l'ovulation. Si de petites modifications du calendrier chirurgical pouvaient améliorer les taux de survie de manière prévisible, les inconvénients et la complexité de l'intervention ne seraient qu'un petit prix à payer par rapport aux bénéfices. Aucun essai contrôlé randomisé achevé ne comparait une chirurgie pratiquée pendant la phase folliculaire à une chirurgie pratiquée pendant la phase lutéale du cycle menstruel. Nous avons identifié une étude multicentrique randomisée en cours et trois études observationnelles prospectives.
Sur les trois études observationnelles prospectives, l'une ne rapportait aucune différence en termes de survie entre les groupes des différentes phases du cycle menstruel après stratification par statut des ganglions lymphatiques lors d'un suivi moyen à 48 mois. Les résultats révélaient une absence de valeur pronostique (survie sans récidive et survie globale) associée au calendrier chirurgical basé sur la menstruation ou les niveaux d'œstrogènes et de progestérone chez les patientes préménopausées atteintes d'un carcinome du sein. Une étude ne rapportait aucune donnée concernant la durée de survie moyenne ou la survie sans récidive, et la troisième étude ne rapportait aucune différence significative en termes de survie globale chez les patientes ayant subi une chirurgie pendant la phase folliculaire versus lutéale du cycle menstruel.
Un essai contrôlé randomisé à grande échelle pourrait permettre d'établir l'impact du calendrier chirurgical basé sur le cycle menstruel (phase folliculaire ou lutéale) sur le pronostic du cancer du sein. Néanmoins, en l'absence d'un tel essai, les informations disponibles issues d'études observationnelles prospectives montrent qu'il n'existe aucune différence en termes de survie sans maladie et de survie globale chez les patientes atteintes d'un cancer du sein non métastatique lorsque la chirurgie est effectuée pendant la phase folliculaire ou la phase lutéale.
En l'absence d'ECR, cette revue examine des preuves issues de grandes études observationnelles prospectives indiquant que le calendrier chirurgical n'a pas d'impact significatif sur la survie.
La majorité des femmes présentant un diagnostic de cancer du sein reçoivent un traitement multidisciplinaire incluant une intervention chirurgicale, une radiothérapie et/ou une chimiothérapie. L'importance du calendrier d'ablation de la tumeur en fonction du cycle menstruel et son influence sur la survie sans maladie et la survie globale ont été étudiées par les chercheurs depuis 1989 mais restent hypothétiques.
Déterminer si une chirurgie pratiquée pendant la phase folliculaire versus lutéale du cycle menstruel affecte la survie globale et sans maladie chez les patientes préménopausées atteintes d'un cancer du sein.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur le cancer du sein (janvier 2009), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane, 2009, numéro 1), MEDLINE (1966 à janvier 2009), EMBASE (1974 à septembre 2006) et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (ICTRP) (juillet 2010). Nous avons examiné les références bibliographiques des articles et contacté les auteurs.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant une chirurgie du sein pendant la phase folliculaire versus lutéale du cycle menstruel chez des femmes préménopausées. Les études prospectives non randomisées ou observationnelles ont été prises en compte en l'absence d'études randomisées.
Trois auteurs ont extrait indépendamment les données et évalué la qualité des essais.
Aucun essai randomisé achevé n'a été identifié. Un essai est actuellement en cours en Italie, dont les résultats n'ont pas encore été publiés.
Deux études observationnelles prospectives rapportaient des données concernant la survie sans récidive. Une étude rapportait un rapport des cotes du taux de récidive à un an (où un résultat > 1 est favorable à la phase lutéale) de 0,86 (intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,69 et 1,08) ; de 0,87 à deux ans (IC à 95 %, entre 0,69 et 1,09) ; de 0,95 à trois ans (IC à 95 %, entre 0,75 et 1,21) ; de 1,12 à quatre ans (IC à 95 %, entre 0,87 et 1,43) ; et de 1,12 à cinq ans (IC à 95 %, entre 0,87 et 1,43). Une autre étude rapportait un hazard ratio pour la survie globale de 1,02 (IC à 95 %, entre 0,995 et 1,04, P = 0,14) et de 1,00 pour la survie sans maladie (IC à 95 %, entre 0,98 et 1,02, P = 0,92) à trois ans sur la base de la dernière et de la première menstruation. Les résultats n'étaient pas significatifs. Aucune différence n'était observée en termes de taux de récidive entre une chirurgie pratiquée pendant la phase folliculaire versus lutéale du cycle menstruel.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Pour la France : Minist�re de la Sant�. Pour le Canada : Instituts de recherche en sant� du Canada, minist�re de la Sant� du Qu�bec, Fonds de recherche de Qu�bec-Sant� et Institut national d'excellence en sant� et en services sociaux.