Il est important pour les femmes atteintes de diabète sucré de type 1 et 2 de recevoir des conseils avisés concernant la méthode contraceptive la plus efficace. Chez les femmes diabétiques, les grossesses non désirées peuvent entraîner de graves problèmes de santé pour la mère et l'enfant. Cependant, les contraceptifs hormonaux auraient une influence sur le métabolisme du glucose et des lipides. Dans la présente revue, les méthodes basées sur des progestatifs seuls (pilules et dispositif intra-utérin) et des contraceptifs oraux combinés à faible dose semblaient n'avoir que des effets mineurs sur le métabolisme du glucose et des lipides. Toutefois, seules quatre études, dont la majorité était de qualité limitée et examinant un nombre réduit de femmes, étaient incluses dans cette revue. Seule l'une d'entre elles rendait compte de critères de jugement cliniques réels, à savoir les maladies micro et macrovasculaires. Elle n'a trouvé aucun signe ou symptôme d'incidents thromboemboliques ou de troubles visuels. Toutefois, cet essai a été réalisé sur une période courte. Par conséquent, aucune conclusion définitive ne peut être fondée sur cette revue. Des essais futurs analysant le métabolisme du glucose et des lipides, ainsi que les complications à long terme de l'ensemble des méthodes contraceptives disponibles, seront nécessaires.
Les quatre essais contrôlés randomisés inclus dans cette revue systématique fournissaient des preuves insuffisantes pour évaluer si les contraceptifs basés sur des progestatifs seuls et combinés étaient différents des contraceptifs non hormonaux au niveau du contrôle du diabète, du métabolisme des lipides et des complications. Trois des quatre études avaient une qualité méthodologique limitée, étaient parrainées par des laboratoires pharmaceutiques et décrivaient des résultats de substitution. Dans l'idéal, un essai contrôlé randomisé, de qualité élevée, correctement rapporté, analysant des résultats intermédiaires (à savoir, le métabolisme du glucose et des lipides), ainsi que des critères cliniques réels (maladies micro et macrovasculaires) chez les utilisatrices de contraceptifs combinés, basés sur des progestatifs seuls et non hormonaux, devra être réalisé. Toutefois, en raison de la faible incidence des maladies micro et macrovasculaires et donc de la taille importante de l'échantillon et de la longue période de suivi nécessaire pour observer des différences au niveau des risques, un essai contrôlé randomisé pourrait ne pas correspondre au modèle d'essai idéal.
Il est important que les femmes atteintes de diabète sucré de type 1 et 2 bénéficient de conseils adéquats en matière de contraception, afin de réduire les risques de morbidité et de mortalité maternelle et infantile dans le cadre de grossesses non désirées. Un large éventail de contraceptifs sont disponibles pour ces femmes. Toutefois, les contraceptifs hormonaux peuvent avoir une influence sur le métabolisme des glucides et des lipides et augmenter le nombre de complications micro et macrovasculaires. Le choix de la méthode contraceptive devra donc être mûrement réfléchi.
Examiner si les contraceptifs à base de progestatifs seuls, d'œstrogènes et de progestatifs combinés ou non hormonaux diffèrent en termes d'efficacité dans la prévention de grossesses, d'effets secondaires sur le métabolisme des glucides et des lipides, ainsi que de complications à long terme, comme les maladies micro et macrovasculaires, lorsqu'ils sont administrés à des femmes atteintes de diabète sucré.
Des recherches ont été effectuées dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, POPLINE, CINAHL, WorldCat, ECO, ArticleFirst, the Science Citation Index, the British Library Inside et dans les listes bibliographiques des articles pertinents. Les dernières recherches ont été réalisées en janvier 2013. Des experts dans le domaine et des laboratoires pharmaceutiques commercialisant des contraceptifs ont également été contactés afin d'identifier des études publiées, non publiées ou en cours.
Des essais contrôlés randomisés et quasi randomisés qui ont étudié des femmes atteintes de diabète sucré en comparant : 1. des contraceptifs hormonaux et non hormonaux ; 2. des contraceptifs à base de progestatifs seuls et à base d'œstrogènes et de progestatifs ; 3. des contraceptifs contenant < 50 µg d'œstrogène et des contraceptifs contenant ≥ 50 µg d'œstrogène et 4. des contraceptifs contenant des progestatifs, de la drospirénone et de l'acétate de cyprotérone de première, seconde et troisième génération.
Les critères de jugement principaux étaient l'efficacité contraceptive, le contrôle du diabète, le métabolisme des lipides et les complications micro et macrovasculaires.
Deux investigateurs ont évalué les titres et résumés identifiés par les recherches effectuées dans la littérature. L'évaluation de leur qualité méthodologique a été réalisée indépendamment et toute divergence a été résolue par des discussions ou en consultant un troisième auteur de la revue. Étant donné que les essais différaient au niveau des contraceptifs étudiés, des caractéristiques des participantes et de la qualité méthodologique, nous n'avons pas pu combiner les données dans une méta-analyse. Les essais ont donc été examinés un par un et des récapitulatifs narratifs ont été fournis.
Quatre essais contrôlés randomisés ont été inclus. Aucune grossesse non désirée n'a été signalée pendant la période de l'étude. Seul un essai avait une qualité méthodologique satisfaisante. Il comparait l'influence d'un dispositif intra-utérin (DIU) libérant du lévonorgestrel à un DIU en cuivre sur le métabolisme des glucides chez les femmes atteintes de diabète sucré de type 1. Aucune différence significative n'a été trouvée entre ces deux groupes. Les trois autres essais avaient une qualité méthodologique limitée. Deux comparaient des pilules à base de progestatifs seuls à différentes combinaisons d'œstrogènes et de progestatifs et un examinait également un DIU libérant du lévonorgestrel et un DIU en cuivre. Les essais rapportaient que les taux de glucose sanguin restaient stables pendant le traitement avec la plupart des schémas posologiques. Seuls les contraceptifs oraux combinés à dose élevée et 30 µg d'éthinylestradiol + 75 µg de gestodène avaient été identifiés comme altérant légèrement l'homéostasie glucidique. Les trois études ont trouvé des résultats contradictoires concernant le métabolisme des lipides. Certains contraceptifs oraux combinés semblaient avoir des effets indésirables mineurs, alors que d'autres semblaient légèrement améliorer le métabolisme des lipides. De même, un DIU en cuivre et les contraceptifs oraux à base de progestatifs seuls amélioraient légèrement le métabolisme des lipides et aucune influence n'a été constatée lors de l'utilisation d'un DIU libérant du lévonorgestel. Seule une étude rendait compte des complications micro et macrovasculaires. Elle n'a observé aucun signe ou symptôme d'incidents thromboemboliques ou de troubles visuels. Toutefois, l'étude était de courte durée. Seuls des effets indésirables mineurs étaient rapportés dans deux études.