Une part importante de la population croissante des personnes âgées dans le monde souffre de schizophrénie tardive. Des médicaments antipsychotiques sont souvent utilisés pour traiter cette maladie grave et invalidante. Dans cette revue, nous avons essayé de trouver des preuves suffisamment probantes fondées sur des essais pour corroborer cette pratique, mais aucune n'a été identifiée. À l'heure actuelle, ce groupe vulnérable est négligé par la communauté de recherche.
Il n'existe aucune preuve fondée sur les essais qui permette d'émettre des recommandations concernant le traitement de la schizophrénie à début tardif. Des essais cliniques contrôlés et de bonne qualité sont requis afin d'identifier les effets des antipsychotiques pour ce groupe. Leur réalisation est tout à fait possible. Avant cela, les personnes atteintes de schizophrénie à début tardif seront traitées par des médecins qui utiliseront leur jugement et leurs habitudes cliniques pour orienter leur prescription.
La schizophrénie est généralement considérée comme une maladie touchant les jeunes adultes. Toutefois, son apparition après l'âge de 40 ans est signalée chez 23 % des patients hospitalisés pour schizophrénie. Au moins 0,1 % de la population des personnes âgées dans le monde est diagnostiquée avec une schizophrénie à début tardif qui semble différer de la schizophrénie à début plus précoce pour diverses raisons, y compris une réponse aux antipsychotiques.
Évaluer les effets des antipsychotiques chez les personnes âgées atteintes de schizophrénie à début tardif.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais cliniques du groupe Cochrane sur la schizophrénie (janvier 2010) qui se base sur des recherches régulières issues de CINAHL, EMBASE, MEDLINE et PsycINFO. Nous avons inspecté les bibliographies de toutes les études incluses pour identifier des essais supplémentaires. Nous avons contacté les auteurs des essais correspondants pour obtenir des informations complémentaires.
Tous les essais contrôlés randomisés pertinents comparant des antipsychotiques à d'autres traitements destinés aux personnes âgées (dont au moins 80 % sont âgées de plus de 65 ans) présentant un diagnostic récent (cinq ans maximum) de schizophrénie ou de maladies de type schizophrénique.
Pour les recherches effectuées en 2010, deux nouveaux auteurs de revues (AE, AG) ont inspecté toutes les références bibliographiques pour s'assurer de la fiabilité de la sélection. Nous avons évalué la qualité méthodologique des essais en utilisant les critères recommandés dans le Manuel Cochrane des revues systématiques des interventions. AE et AG ont également extrait des données de façon indépendante. Pour les données dichotomiques et homogènes, nous avions prévu de calculer le risque relatif (RR) et l'intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Il n'y avait aucune étude incluse dans la version originale de cette revue (recherches de 2002). Les recherches réalisées en 2010 pour la mise à jour actuelle ont généré 211 références, parmi lesquelles nous avons identifié 88 études. Seule une étude a répondu aux critères d'inclusion, mais sa qualité méthodologique n'était pas acceptable. Il s'agissait d'un essai randomisé de huit semaines concernant la rispéridone et l'olanzapine réalisé chez 44 patients atteints de schizophrénie à début tardif. Tous ont participé à l'essai dans son intégralité en indiquant que ces deux médicaments étaient bien tolérés. Malheureusement, cette étude a fourni des données difficilement exploitables. Nous avons exclus 81 études au total, dont 77 examinaient des interventions autres que la prise d'antipsychotiques ou car elles incluaient des personnes âgées atteintes de schizophrénie chronique et non à début tardif. Nous avons exclus quatre essais supplémentaires concernant la prise d'antipsychotiques pour le traitement de la schizophrénie à début tardif en raison de leur conception défectueuse. Cinq études attendent encore d'être classées et une est en cours.