Le modèle transthéorique est une théorie de changement comportemental basée sur les étapes. Il suppose que les fumeurs passent par une série d'étapes de motivation avant de s'occuper d'arrêter de fumer. Il s'agit de la précontemplation (aucune pensée de sevrage tabagique), contemplation (pense à arrêter de fumer), préparation (planifie l'arrêt de fumer sous 30 jours), action (arrête effectivement de fumer pendant six mois) et maintien (ne fume pas depuis plus de six mois). D'après cette théorie très connue, les programmes qui aident les gens à arrêter de fumer devraient être adaptés à l'étape de préparation au sevrage où ils se trouvent. Ils sont conçus pour les faire progresser d'étape en étape vers la réussite finale. Dans cette revue, nous avons comparé des programmes de sevrage tabagique basés sur les étapes aux programmes standard (sans étapes), aux 'soins classiques' ou à la seule évaluation. Nous avons trouvé 41 essais basés sur les étapes, soit plus de 33 000 fumeurs au total, ayant mesuré les taux de sevrage six mois au moins après le traitement. Seuls quatre des 41 essais avaient effectué une comparaison directe de la même intervention en version standard et en version basée sur les étapes. Cela a montré que la version basée sur les étapes n'était ni plus ni moins efficace que la version standard Dix-huit essais qui ont comparé des programmes d'auto-assistance basés sur les étapes avec un type quelconque de contrôle, ont observé de meilleurs taux de réussite dans les groupes avec intervention. Treize essais de counselling individuel basé sur les étapes versus un quelconque type de contrôle, ont montré un bénéfice similaire pour les groupes de l'intervention. Ces résultats confirment l'efficacité connue de ces interventions, qu'elles soient ou non basées sur les étapes. Les résultats étaient moins clairs concernant les effets du counselling téléphonique, des programmes informatiques interactifs ou de la formation par des médecins et des auxiliaires, basés sur les étapes. Cette incertitude peut être due en partie aux plus petits nombres d'essais. Il apparait des résultats de cette revue que la fourniture d'un soutien d'auto-assistance ou de counselling aux personnes qui essaient d'arrêter de fumer est plus efficace que les « soins habituels » ou que la simple observation. Toutefois, la valeur supplémentaire apportée par l'adaptation de ce soutien à l'étape de changement où se trouve le fumeur n'est pour l'instant pas claire.
Sur la base de quatre essais effectuant des comparaisons directes, les interventions d'auto-assistance (systèmes experts et / ou matériels sur mesure) et de counselling individuel basées sur les étapes n'étaient ni plus ni moins efficaces que leurs équivalentes non basées sur les étapes. Trente et un essais sur des interventions d'auto-assistance ou de counselling basées sur les étapes versus un type quelconque de contrôle ont décrit des niveaux d'efficacité qui étaient comparables à leurs homologues non basées sur les étapes. Fournir ces formes de soutien pratique aux personnes qui essaient d'arrêter de fumer semble être plus productif que de ne pas intervenir. Toutefois, la valeur supplémentaire apportée par l'adaptation de l'intervention à l'étape de changement où se trouve le fumeur est incertaine. Les résultats ne sont pas clairs pour les autres types d'interventions basées sur les étapes, telles que le counselling téléphonique, les programmes informatiques interactifs et la formation des médecins ou des personnes proches. Les données disponibles n'étayent pas l'idée qu'il faille restreindre les conseils et les encouragements de sevrage tabagique aux seuls fumeurs perçus comme étant dans les étapes de préparation et d'action.
Le modèle transthéorique est la théorie comportementale basée sur les étapes la plus connue. Il suppose que les fumeurs passent par une série d'étapes de motivation avant de réussir à s'arrêter de fumer. Il s'agit de la précontemplation (aucune pensée de sevrage tabagique), contemplation (pense à arrêter de fumer), préparation (planifie l'arrêt de fumer sous 30 jours), action (arrête effectivement de fumer pendant six mois) et maintien (ne fume pas depuis plus de six mois). Selon ce modèle influent, les interventions destinées à aider les gens à arrêter de fumer doivent être adaptées à l'étape de préparation au sevrage où ils se trouvent et sont conçues pour les faire passer à travers les étapes successives jusqu'à la réussite finale. Les personnes se trouvant dans les étapes de préparation et d'action du sevrage nécessiteraient des soutiens de types différents de celles se trouvant dans les étapes de précontemplation ou de contemplation.
Notre objectif principal était de tester l'efficacité des interventions basées sur les étapes pour ce qui est d'aider au sevrage des fumeurs.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur le tabagisme, au moyen des termes ('stage* of change', 'transtheoretical model*', 'trans-theoretical model*, 'precaution adoption model*', 'health action model', 'processes of change questionnaire*', 'readiness to change', 'tailor*') et 'smoking' dans le titre ou le résumé ou comme mots-clés. La dernière recherche a été effectuée en août 2010.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés comparant des interventions basées sur les étapes à des contrôles non basés sur les étapes, aux 'soins habituels' ou à la seule évaluation. Nous avons exclu les essais qui ne rendaient pas compte d'une période de suivi minimale de six mois à compter du début du traitement, ainsi que ceux qui mesuraient l'étape du changement mais ne modifiaient pas leur intervention en fonction de cela.
Nous avons extrait en double les données sur les participants, la dose et la durée de l'intervention, les mesures de résultat, la procédure de randomisation, l’assignation secrète et l'exhaustivité du suivi.
Le principal critère de résultat était l'abstinence tabagique pendant au moins six mois. Nous avons utilisé la définition la plus rigoureuse de l'abstinence et avons préféré, lorsqu'ils étaient disponibles, les taux validés biochimiquement. Lorsque cela était possible, nous avons effectué une méta-analyse pour évaluer un risque relatif global au moyen du modèle à effet fixe de Mantel-Haenszel.
Nous avons trouvé 41 essais (> 33 000 participants) répondant à nos critères d'inclusion. Quatre essais qui avaient comparé directement la même intervention dans les versions standard et basée sur les étapes, n'avaient pas trouvé d'avantage évident à l'utilisation de l'étape. Le matériel d'auto-assistance basé sur les étapes versus standard (deux essais) donnait un risque relatif (RR) de 0,93 (IC à 95 % 0,62 à 1,39). Le counselling basé sur les étapes versus standard (deux essais) donnait un risque relatif de 1,00 (IC à 95 % 0,82 à 1,22). Six essais de systèmes d'auto-assistance basés sur les étapes versus une auto-assistance standard ont mis en lumière un avantage pour les groupes basés sur étapes, avec un RR de 1,27 (IC à 95 % de 1,01 à 1,59). Douze essais comparant une auto-assistance basée sur les étapes aux « soins habituels » ou à la seule évaluation donnaient un RR de 1,32 (IC à 95 % de 1,17 à 1,48). Treize essais de counselling individuel basé sur les étapes versus un type quelconque de contrôle donnaient un RR de 1,24 (IC à 95 % de 1,08 à 1,42). Ces résultats sont cohérents avec l'efficacité prouvée de ces interventions dans leurs versions non basées sur les étapes. Les résultats n'étaient pas clairs pour le counselling téléphonique, les programmes informatiques interactifs ou la formation des médecins ou des personnes proches. Cette incertitude pourrait être due en partie aux plus petits nombres d'essais.