QUELLE EST L'EFFICACITÉ DE L'ÉTANERCEPT (ENBREL) POUR LE TRAITEMENT DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ET QUEL DEGRÉ DE SÉCURITÉ PRÉSENTE-T-IL ?
Pour répondre à cette question, des scientifiques ont analysé 3 études de haute qualité. Ces études portaient sur plus de 900 personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Ces personnes avaient reçu des injections d'étanercept à 10-25 mg deux fois par semaine, du méthotrexate (MTX) (pilules ou injections) ou des injections de placebo. Cette revue Cochrane fournit les meilleures preuves actuellement disponibles.
Qu'est-ce que l'étanercept (Enbrel) et pourquoi est-il prescrit ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie dans laquelle le système immunitaire attaque ses propres tissus sains. Cette attaque se produit principalement au niveau des articulations des pieds et des mains et entraîne des rougeurs, des douleurs, un gonflement et une sensation de chaleur autour de l'articulation. L'étanercept (Enbrel) est un « agent biologique » prescrit pour réduire la douleur et le gonflement et ralentir la progression de la polyarthrite rhumatoïde. Il est généralement prescrit lorsque d'autres traitements de fond de la maladie ne sont pas efficaces, mais il est souvent onéreux.
Quelle est son efficacité ?
Au bout de 6 mois de traitement, une amélioration des symptômes de 50 % a été observée chez 4 personnes sur 100 prenant du MTX ou un placebo, contre 39 personnes sur 100 prenant de l'étanercept avec ou sans MTX. Ces résultats ont été obtenus chez des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde de longue date pour lesquelles les traitements de fond de la maladie n'étaient pas efficaces.
Au bout de 12 mois de traitement, le nombre de personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde nouvellement diagnostiquée et présentant une amélioration avec des injections d'étanercept ou des pilules de MTX était sensiblement le même. L'étanercept ralentissait cependant davantage les dommages articulaires que le MTX : un ralentissement des dommages articulaires a été observé chez 72 personnes sur 100 avec de l'étanercept, contre 60 personnes sur 100 avec du MTX.
Quel degré de sécurité présente-t-il ?
Des effets secondaires tels que des céphalées, un rhume simple, des nausées, des étourdissements, une faiblesse, des maux d'estomac, des ulcères buccaux et des réactions au point d'injection peuvent se produire. Le nombre de personnes ayant arrêté l'étanercept en raison de ses effets secondaires était cependant inférieur ou égal au nombre de personnes ayant arrêté le MTX ou le placebo. Les effets secondaires à long terme tels que les infections de type tuberculose et le cancer doivent encore être étudiés.
Quelles conclusions peut-on en tirer ?
Des preuves de niveau « or » indiquent que, chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde de longue date pour lesquelles les des traitements de fond de la maladie ne sont pas efficaces, les injections d'étanercept à 25 mg deux fois par semaine pendant 6 mois avec ou sans méthotrexate réduisent davantage la douleur et le gonflement que le méthotrexate seul ou aucun traitement de fond de la maladie.
Chez les personnes atteintes d'une polyarthrite rhumatoïde nouvellement diagnostiquée, les injections d'étanercept à 25 mg deux fois par semaine pendant 12 mois fonctionnent aussi bien que les pilules de méthotrexate et ralentissent davantage les dommages articulaires que le méthotrexate.
L'étanercept est sûr et ses effets secondaires sont bien tolérés. Les effets secondaires rares à long terme ne sont pas encore connus.
L'étanercept à 25 mg SC deux fois par semaine était plus efficace que le traitement de contrôle pour l'ACR 20, 50 et 70 à 6 mois, et ralentissait les dommages articulaires à plus de 12 mois.
L'étanercept est un traitement de fond de la maladie soluble alphabloquant du facteur onconécrosant pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Évaluer l'efficacité et la sécurité de l'étanercept pour le traitement de la PR.
Cinq bases de données électroniques ont été consultées entre 1966 et février 2003 sans restriction de langue.
Tous les essais contrôlés randomisés (d'une durée d'au moins 6 mois) comparant trois combinaisons possibles 1) étanercept (10 ou 25 mg deux fois par semaine) avec méthotrexate (MTX) par rapport au MTX seul 2) étanercept par rapport au MTX ou 3) étanercept par rapport à un placebo, étaient admissibles.
Deux évaluateurs ont extrait les données et évalué la qualité méthodologique des essais. Le groupe principal de mesures de l'activité de la maladie pour les essais cliniques de la PR de l'American College of Rheumatology (ACR), les résultats des radiographies, des arrêts prématurés et de la toxicité ont été analysés.
Trois essais ont été inclus dans cette revue. Deux essais comparaient un groupe expérimental prenant de l'étanercept pour la première fois à un groupe témoin ; les deux groupes prenaient le même traitement de base continu aux non-stéroïdiens dans les deux essais et, dans l'un des essais, un groupe prenait du méthotrexate de manière stable.
Dans ces deux essais, les taux de réponse ACR 20, ACR 50 et ACR 70 à 6 mois étaient statistiquement significatifs et cliniquement importants avec des injections sous-cutanées (SC) d'étanercept à 25 mg deux fois par semaine. 64 % des personnes traitées à l'étanercept atteignaient une réponse ACR 20, contre 15 % dans le groupe témoin, et le nombre de sujets à traiter (NST) à l'étanercept était de deux personnes. 39 % des personnes traitées à l'étanercept atteignaient une réponse ACR 50, contre 4 % des personnes dans le groupe témoin avec un NST de trois.
15 % des personnes traitées à l'étanercept atteignaient une réponse ACR 70 contre 1 % dans le groupe témoin avec un NST de 7 personnes.
Dans le troisième essai, qui comparait des patients traités pour la première fois à l'étanercept ou au méthotrexate, le nombre de participants ayant atteint un ACR 20 ou 50 ou une réponse à 6 et 12 mois n'était pas statistiquement significatif pour les deux doses d'étanercept.
Le traitement à l'étanercept montrait un effet statistiquement significatif et cliniquement important pour les dommages articulaires mesurés par le score d'érosion de Sharp. Parmi les participants ayant reçu de l'étanercept, 72 % ne présentaient pas d'augmentation du score d'érosion, contre 60 % des participants du groupe du méthotrexate. Les résultats des arrêts prématurés et de la toxicité étaient acceptables.