Les personnes atteintes du VIH/SIDA nécessitent un traitement antirétroviral qui fonctionne, avec une bonne activité face au virus, possède peu d'effets indésirables (effets négatifs indésirables du médicament) et qui n'interagisse pas avec les autres médicaments. Le traitement à base de névirapine, stavudine et lamivudine est largement utilisé comme traitement de première ligne et celui-ci est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé pour les pays dits à faibles ressources (en d'autres termes, pour les pays pauvres). Cette revue a identifié deux essais contrôlés randomisés ayant évalué l'efficacité de cette combinaison de médicaments. Un essai était réalisé dans un petit centre australien isolé et impliquait 70 participants, tandis que l'autre essai, large et multicentrique, était conduit dans 14 pays et impliquait 1 216 participants. Au sein des deux essais, 60 % des participants étaient masculins et aucun n'avait reçu de traitement antirétroviral jusqu'à présent. Puisque l'un des essais était très petit, nous ne pouvons être sûrs de ses résultats. Les principales découvertes découlent ainsi du plus large essai. Cet essai comparait la combinaison de névirapine, stavudine et lamivudine avec la combinaison d'éfivarenz, stavudine et lamivudine, et a observé que les participants présentaient des résultats au traitement qui étaient similaires pour les deux combinaisons. Il a également été observé que la prise de névirapine une fois par jour avec deux doses quotidiennes de stavudine et de lamivudine fonctionnait aussi bien que la prise de névirapine deux fois par jour en combinaison avec deux doses quotidiennes de stavudine et de lamivudine. La névirapine s'est avérée provoquer plus d'effets indésirables en comparaison de l'éfivarenz, mais des évaluations supplémentaires sont nécessaires afin d'en être certain.
Il est important de conduire plus d'essais suivant les participants pour une plus longue durée afin de fournir des preuves sur l'utilisation de cette combinaison en tant que traitement de première ligne. Un essai évaluant les médicaments à doses fixes (médicaments fournis dans une seule tablette) est également nécessaire, puisqu'ils permettent de réduire le nombre de pilules administrées aux patients chaque jour. Ces études devraient inclure l'évaluation des effets indésirables ainsi qu'un suivi, quel que soit le développement de la résistance aux médicaments dans la durée.
La combinaison de névirapine, 3TC et d4T est aussi efficace que la combinaison d'éfivarenz, 3TC et d4T. Une dose quotidienne simple de NVP, avec une dose quotidienne double de 3TC et d4T est aussi efficace qu'une double dose quotidienne de NVP, 3TC et d4T. Toutefois, la toxicité peut être augmentée dans le traitement utilisant une dose quotidienne simple de NVP. Des essais supplémentaires sur la durée suffisante sont nécessaires afin de fournir de meilleures preuves pour l'utilisation de cette combinaison comme traitement de première ligne. Idéalement, les essais devraient utiliser des mesures d'évaluation standardisées, particulièrement en termes de mesures de la charge virale, afin que les résultats puissent être comparés et combinés dans des méta-analyses.
Un traitement favorable pour les personnes atteintes du VIH/SIDA est un traitement délivrant une efficacité, une durabilité de l'activité antirétrovirale et une tolérance optimales, et qui génère peu d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses. La combinaison d'inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse avec la névirapine (NVP) et deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse avec la stavudine (d4T) et la lamivudine (3TC), est largement répandue comme traitement de première ligne, particulièrement dans les pays défavorisés. L'analyse de l'efficacité, de la durabilité et de la tolérance du traitement est donc importante pour les cliniciens, consommateurs et décideurs vivant dans les pays riches et les pays pauvres.
Examiner l'efficacité du traitement à base de stavudine, lamivudine et névirapine pour le traitement contre l'infection par le VIH et le SIDA chez l'adulte.
Nous avons utilisé la stratégie de recherche documentaire compréhensive spécialement développée par le groupe de revues Cochrane sur le VIH/SIDA afin d'identifier les essais contrôlés randomisés portant sur le VIH/SIDA, et avons effectué des recherches dans les base de données électroniques suivantes : MEDLINE (juillet 2004) ; Embase (octobre 2004) ; et CENTRAL (juillet 2004). Cette recherche a été agrémentée d'une recherche via AIDSearch (avril 2005) afin d'identifier les résumés de conférences pertinentes, ainsi que d'une recherche des références bibliographiques des articles éligibles. La recherche n'a fait l'objet d'aucune restriction de langue ou de statut de publication.
Essais contrôlés randomisés du traitement à base de stavudine, lamivudine et névirapine, par rapport à tout autre traitement contre le VIH/SIDA, chez les adultes ayant reçu ou non un traitement antirétroviral.
Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait les données.
Les recherches ont généré 1 148 références, parmi lesquelles deux études décrivaient des essais répondant à nos critères d'inclusion. Un essai était réalisé dans un petit centre australien isolé et impliquait 70 participants n'ayant jamais reçu de traitement antirétroviral, tandis que l'autre essai, large et multicentrique, était conduit dans 14 pays et impliquait 1 216 participants n'ayant jamais reçu de traitement antirétroviral. Au sein des deux essais, 60 % des participants étaient masculins. Puisque les combinaisons comparées dans les deux essais n'étaient pas identiques, il était impossible de conduire une méta-analyse permettant d'appuyer les résultats. Les principales découvertes sont ainsi issues du plus large essai, de haute qualité. Cet essai n'a observé aucune différence statistiquement significative de l'efficacité (mesurée par l'échec du traitement) entre la névirapine et l'éfivarenz (EFZ), lorsqu'ils sont utilisés en combinaison avec la 3TC et la d4T (RR = 1,16 ; IC à 95% : entre 0,95 et 1,41). Aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre la dose quotidienne de NVP simple et double utilisée en combinaison avec la 3TC et la d4T (RR = 1,00 ; IC à 95% : entre 0,83 et 1,21). Il a également été démontré que, par rapport à la NVP plus EFZ, 3TC et d4T, une dose quotidienne simple de NVP en combinaison avec la 3TC et la d4T obtenait de meilleurs résultats dans la prévention de l'échec du traitement (RR = 0,82 ; IC à 95% : 0,67, 1,00) que n'en obtient une double dose quotidienne de NVP avec 3TC et d4T (RR = 0,82 ; IC à 95% : entre 0,69 et 0,97). La fréquence de toxicité était plus élevée chez les participants recevant de la NVP, par rapport à l'EFZ.