Les crampes musculaires peuvent se produire chez n'importe qui et affecter n'importe quel muscle ; néanmoins, les crampes affectant les jambes sont particulièrement courantes chez les personnes âgées. La quinine est un médicament utilisé dans le traitement des crampes depuis de nombreuses années. Les preuves sont contradictoires concernant sa capacité à réduire les crampes. Elle peut entraîner des événements indésirables graves et potentiellement mortels, en particulier en cas de surdosage. Vingt-trois essais portant sur 1 586 participants ont été inclus dans cette revue et comparaient de la quinine ou des dérivés de quinine à un placebo ou à d'autres interventions. Des preuves de qualité moyenne indiquent que la quinine entraîne une réduction significative de la fréquence et de l'intensité des crampes ainsi que du nombre de jours de crampes par rapport à un placebo. Des preuves de qualité moyenne indiquent que la quinine entraîne une augmentation significative des événements indésirables mineurs par rapport au placebo, mais pas des événements indésirables majeurs. Le surdosage est bien documenté et est associé à des effets délétères graves et parfois mortels. Des preuves de faible qualité issues d'un essai indiquent que la théophylline combinée à de la quinine est plus efficace que la quinine seule pour améliorer les crampes. Des preuves de faible qualité ne suggèrent aucune différence significative entre la quinine et la vitamine E, la combinaison quinine-vitamine E ou les injections de xylocaïne. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d'identifier la posologie et la durée optimale du traitement ainsi que les alternatives à la quinine.
Des preuves de qualité moyenne indiquent que la quinine entraîne une réduction significative de la fréquence et de l'intensité des crampes, ainsi que du nombre de jours de crampes à des doses comprises entre 200 et 500 mg/jour. Des preuves de qualité moyenne indiquent qu'un traitement de jusqu'à 60 jours n'est pas associé à une incidence significativement supérieure d'événements indésirables graves par rapport au placebo dans les essais identifiés. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d'identifier la dose et la durée optimales de traitement ainsi que des traitements alternatifs.
Des crampes musculaires peuvent affecter n'importe quel muscle pour de nombreuses raisons. La quinine est utilisée pour traiter les crampes toutes causes confondues. Néanmoins, son efficacité et son innocuité demeurent controversées.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité de la quinine dans le traitement des crampes musculaires.
Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (numéro 3, 2010), MEDLINE, EMBASE et les références bibliographiques des articles jusqu'en juillet 2010.
Les essais contrôlés randomisés portant sur des patients de tous âges atteints de crampes musculaires (n'importe quel muscle et n'importe quelle cause) et recevant de la quinine ou ses dérivés.
Trois auteurs ont sélectionné les essais à inclure, évalué le risque de biais et extrait les données de manière indépendante. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires.
Nous avons identifié 23 essais portant sur un total de 1 586 participants. 58 % de ces participants provenaient de cinq études non publiées. La quinine était comparée à un placebo (20 essais, n = 1 140), de la vitamine E (quatre essais, n = 543), une combinaison de quinine et de vitamine E (trois essais, n = 510), une combinaison de quinine et de théophylline (un essai, n = 77) et des injections de xylocaïne dans le muscle gastrocnémien (un essai, n = 24). La dose de quinine la plus couramment utilisée était de 300 mg/jour (plage de 200 à 500 mg).
Par rapport au placebo, la quinine entraînait une réduction significative du nombre de crampes pendant deux semaines de 28 %, de l'intensité des crampes de 10 % et du nombre de jours de crampes de 20 %. Aucun effet significatif n'était observé concernant la durée des crampes.
Un nombre significativement supérieur de patients présentaient des événements indésirables mineurs sous quinine par rapport au placebo (différence de risques de +3 %, intervalles de confiance à 95 %, entre 0 et 6 %), principalement des symptômes gastro-intestinaux. D'autres études ont identifié des effets indésirables potentiellement mortels associés à des surdoses de quinine, mais les essais inclus ne rapportaient aucune différence significative par rapport au placebo en termes d'événements indésirables graves (différence de risques de 0 %, intervalles de confiance à 95 %, entre -1 et 2 %). Un participant avait présenté une thrombocytopénie (risque de 0,12 %) sous quinine.
Une combinaison de quinine et de vitamine E, de la vitamine E seule et des injections de xylocaïne dans le jumeau ne présentaient pas de différence significative par rapport à la quinine pour l'ensemble des critères de jugement, y compris les effets indésirables. Sur la base d'une comparaison issue d'un seul essai, la quinine seule était significativement moins efficace qu'une combinaison de quinine et de théophylline, mais aucune différence significative n'était observée en termes d'événements indésirables.